Obsèques de Salifou Diallo : la dépouille accueillie à Ouaga sous une pluie battante

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Publié le jeudi 24 aout 2017 | Sidwaya

© Primature par D.R
Décès de Salif Diallo : la dépouille rapatriée sous une pluie battante
Mercredi 23 août 2017. Ouagadougou. La dépouille du président de l`Assemblée nationale, Salif Diallo décédé le 19 août à Paris en France, a été rapatriée sous une pluie battante

La dépouille mortelle du président de l’Assemblée nationale, le Dr Salifou Diallo, a été rapatriée dans l’après-midi du mercredi 23 août 2017 de la France, où il est décédé dans la nuit du 18 au 19 août dernier. Camarades politiques, députés, parents, amis, connaissances, autorités politiques, diplomatiques et administratives l’ont accueillie avec les hommages dus à son rang sous une pluie torrentielle.

L’Aéroport international de Ouagadougou a accueilli, dans l’après-midi d’hier mercredi 23 août 2017, un monde exceptionnel qui y a convergé pour un événement tout aussi exceptionnel : l’arrivée de la dépouille mortelle du président de l’Assemblée nationale, Salifou Diallo, décédé à Paris en France, quatre jours plus tôt. La fine pluie qui a débuté peu avant 15h, ne semble pas dissuader le monde qui afflue. A moto, des personnes vivant avec un handicap, habillées en T-shirts à l’effigie du président de l’Assemblée nationale, prennent position à l’entrée frêt de l’aéroport. La population en général, des jeunes militants du MPP, des banderoles de l’UNIR/PS et de la Jeunesse unie de Tampouy, rendent également hommage à celui qu’ils qualifient d’« Intrépide combattant », de « Baobab », de « Bâtisseur » de la Nation. Les supporters de l’Union sportive de Ouagadougou (USO), club de football dont Salifou Diallo était le président d’honneur, répondent à l’appel. Les députés, tous vêtus de blanc, prennent place dans une ambiance de consternation.

La pluie lui rend hommage

Initialement annoncé à 15h, c’est finalement à 16h23mn que le Pic du Nahouri, l’avion présidentiel affrété pour rapatrier la dépouille, atterrit. C’est ce moment que le ciel, lui aussi, choisit pour rendre hommage au président de la représentation nationale, en ouvrant grandement ses vannes. La fine pluie se transforme en averse. Au pied de l’avion, une délégation gouvernementale, conduite par le ministre d’Etat, ministre de la Sécurité intérieure, Simon Compaoré, attend, tout comme des députés, des diplomates et la proche famille du défunt. Du Pic du Nahouri, qui vient de s’immobiliser sur le tarmac, le 1er vice-président de l’Assemblée nationale, Me Bénéwendé Stanislas Sankara, est aussi le 1er à descendre de l’avion. Il est suivi du Haut représentant du Président du Faso, Chérif Sy et du reste de la délégation. Après les honneurs militaires de la Garde rouge, les représentants du gouvernement et la famille de l’illustre disparu dont son épouse, Chantal Diallo, s’inclinent sur la dépouille mortelle. A leur suite, les secrétaires parlementaires exécutent le même rituel, avant que le cercueil ne soit conduit à l’espace aménagé pour les hommages des députés et un petit cérémonial.

Gratitudes de la famille éplorée

vont très vite. Le représentant de la famille éplorée (dont certains membres étaient inconsolables) a salué les plus hautes autorités du pays, l’Assemblée nationale, les Burkinabè dans leur ensemble mais aussi les personnalités étrangères pour la vague de compassions et d’hommages à leur égard depuis l’annonce du décès du Dr Salifou Diallo. Il a imploré Dieu qu’il l’accueille dans son royaume céleste. Après quoi, le cortège funèbre s’ébranle vers le quartier Ouaga 2000, au domicile. Honneurs militaires (Garde rouge), dépôt du corps dans la chambre du défunt, recueillements des membres de la famille du défunt, sortie du corps sous un grand hangar et un recueillement général suivi d’une veillée de prières ont constitué le reste du programme des obsèques dans la soirée du mercredi 23 août 2017. Dans cette journée du jeudi 24 août, la dépouille mortelle sera d’abord conduite au siège du MPP qu’il dirigeait jusque-là, ensuite à l’Assemblée nationale et enfin au Palais des sports de Ouaga 2000 pour des hommages. Elle sera par la suite transférée à Ouahigouya, sa ville natale, dans l’après-midi pour être inhumée le vendredi 25 août 2017.

Jean-Marie TOE

Vu à l’aéroport de Ouagadougou

Ils sont partout, ces voleurs !

Pendant que certains fondent en larmes à l’arrivée de la dépouille du président de l’Assemblée nationale, Salifou Diallo à l’Aéroport international de Ouagadougou, d’autres étaient là pour d’autres raisons : voler. Des voleurs ont, en effet, fait parler d’eux dans ces moments de recueillement. Si certains d’entre eux ont pu subtiliser impunément des téléphones portables ou portefeuilles d’honnêtes gens, ce n’est pas le cas d’un jeune homme pris la main dans le sac. En voulant commettre son forfait, il a été appréhendé et remis très vite aux forces de sécurité déployées pour la circonstance. Comme quoi, partout où il y a un regroupement important de citoyens, il faut de la vigilance.

Le blanc de deuil des députés

Les députés ont choisi la couleur blanche, qui symbolise dans notre tradition la pureté, pour marquer le deuil à l’aéroport de Ouagadougou. C’est donc tout de blanc vêtus, leur écharpe en bandoulière, qu’ils sont sortis pour accueillir la dépouille du « Gorba national », Salifou Diallo. Mais avec la forte pluie qui s’est abattue, certains ont vu leur tenue changer de couleur.

L’USO rend hommage à son président d’honneur

L’Union sportive de Ouagadougou (USO) a été bien visible à l’aéroport, avec des banderoles faisant des éloges à l’illustre disparu. A travers des T-shirts estampillés, « Dr Salifou Diallo, président d’honneur de l’USO », « Votre présence était notre joie, votre mémoire sera notre force », les dirigeants de l’USO ont voulu rendre un hommage mérité à Gorba, pour disent-ils, ce qu’il a fait pour le sport au Burkina Faso en général.

Il s’est fait des sous avec des badges

Un jeune homme a eu l’ingénieuse idée de confectionner des badges sur lesquels figurait la photo de Salifou Diallo, qu’il proposait à qui le voulait, contre la somme de 500 F CFA. Arrêté à l’entrée de l’aéroport, il s’est fait de l’argent, puisque son produit s’arrachait comme de petits pains. Cela rappelle l’adage qui dit que le malheur des uns peut faire le bonheur des autres.

Adama SEDGO