Dans le cadre du suivi de la campagne agricole 2017-2018, le ministre de l’Agriculture et des Aménagements hydrauliques, Jacob Ouédraogo, accompagné de son staff et des autorités locales, a visité des exploitations agricoles dans la région du Centre-Nord, le jeudi 17 août 2017. Du constat, le stress hydrique est très prononcé dans la région risquant de saper les efforts des producteurs de la zone.
Le groupement Wendla-Songda de Niessemtenga dans la commune rurale de Boussouma expérimente pour la présente campagne agricole des variétés de niébé. Le vendredi 18 août 2017, il a reçu la visite du ministre de l’Agriculture et des Aménagements hydrauliques, Jacob Ouédraogo, accompagné de son staff et des autorités locales. Ce, dans le cadre du suivi de la campagne agricole 2017-2018. Ledit groupement composé de 22 femmes exploite sur son site, trois variétés de niébé sur trois parcelles de 300 m2 chacune. Il s’agit des variétés Komkalé, Tiligré et Nafi. Les plants sont au stade de ramification. Selon la secrétaire générale du groupement, Salamata Bamogo, le but de cette exploitation est de percevoir l’intérêt des semences améliorées et de démontrer le potentiel des variétés améliorées. « A l’issue des récoltes, nous allons voir le rendement de chaque variété et pouvoir faire un choix pour nos exploitations des années à venir », a-t-elle signifié. Pour le ministre en charge de l’agriculture, l'objectif à travers cette exploitation est de vulgariser et d'encourager la production des légumineuses. Après avoir félicité ces femmes pour leur initiative, il leur a remis du matériel pour les encourager dans leurs efforts. Ensuite, le ministre s’est rendu sur le site du producteur modèle Oumarou Sawadogo dans la même localité. Là, c’est une exploitation de 4,15ha avec une main d’œuvre de 10 personnes dont 7 femmes. Les spéculations sont essentiellement le maïs (variété Barka de 90 jours), le riz (variété FKR 19 de 120 jours), le sorgho (variété locale de 120 jours), oignon, poivron, tomate et aubergine. Le maïs est au stade de floraison-épiaison et le sorgho au stade de montaison. Cependant le stress hydrique a commencé à attaquer ces plants et les pertes risquent d'être énormes si dame nature n'ouvre pas ses vannes dans les prochains jours. « La pluie a cessé il y a de cela deux semaines. Donc, nos cultures sont en train de mourir », a déploré M. Sawadogo. Après cet amer constat, le ministre est allé découvrir le site de Kassoum Ouédraogo, un producteur de semences d’arachide à Louda dans la commune de Boussouma. Sur une superficie de 3ha, le producteur Ouédraogo espère un rendement potentiel de 1,5 à 2t/ha. Visiblement les plants qui sont au stade de ramification-floraison présentent une bonne physionomie. A entendre le directeur régional de l’Agriculture et des Aménagements hydrauliques du Centre-Nord, Sana Pierre Kaboré, la campagne agricole s’est difficilement installée dans la région.
Deux semaines sans pluie
« Jusqu’à présent on marque des séquences sèches. Beaucoup de nos communes, depuis plus de 16 jours, n’ont pas reçu de pluie. A cela s’ajoute l’attaque des chenilles », a-t-il indiqué. A l’écouter, le bilan à mi-parcours n’est pas satisfaisant. « Mais si la pluie reprend et que nous arrivons à maîtriser les chenilles, les producteurs pourront récolter », a-t-il espéré. Autres difficultés de la région, a mentionné M. Kaboré, sont, entre autres, le manque d’infrastructures comme les magasins de stockages, l’insuffisance de matériel roulant et des intrants agricoles. Ce, malgré les efforts du gouvernement.
« Ce que j’ai constaté ce matin est très encourageant. Sur le site de Oumarou Sawadogo, il y a un paquet technologique mis en place surtout le bassin de captage d’eau et l’irrigation de son champ de riz. Mais sur les différents sites nous constatons le manque d’eau, le stress hydrique est très prononcé. La situation n’est pas catastrophique nous prions que ça s’arrête là », a relevé le ministre en charge de l’agriculture, Jacob Ouédraogo. Comme solution à cette situation, le premier responsable du département en charge de l’agriculture envisage l’aménagement des bassins de collecte d’eau avec des kits de pompage pour résoudre ce problème de poches de sécheresses dans certaines régions. Sur la question de la mécanisation de l’agriculture, le ministre Ouédraogo a affirmé qu’elle est déjà en marche dans le pays. « La mécanisation ne consiste pas uniquement à l’utilisation des tracteurs, des motoculteurs ; l’utilisation des charrues c’est déjà la mécanisation. En 2017 nous avons mis à la disposition des producteurs 11 000 charrues avec des accessoires accompagnés d'animaux de trait », a-t-il souligné. La mission du suivi de la campagne agricole du ministre s’est achevée par une rencontre d'échange avec les agents des services déconcentrés de la région du Centre-Nord.
Kowoma Marc DOH