Consternation, tristesse, émotion. La classe politique et la société civile burkinabè ainsi que des amis du Burkina pleurent la disparition du président de l’Assemblée nationale, Salifou Diallo.
Zéphirin Diabré, président de l’UPC : « Un homme de conviction qui n’avançait pas masqué »
C’est vraiment avec une très grande consternation que nous avons appris le décès brutal du Dr Salifou Diallo, président de notre Assemblée nationale. C’est une circonstance plus que douloureuse pour notre pays. Elle commande que d’abord nous présentions nos condoléances à sa famille, à ses camarades du MPP. Nous avons perdu un fils valeureux qui a marqué depuis des années notre histoire politique et qui a apporté une contribution inestimable à la construction de notre démocratie. J’ai eu personnellement l’opportunité d’être avec lui dans des situations politiques importantes et évidentes de la vie de notre pays. D’abord au sein du gouvernement sous le magistère du président Blaise Compaoré. Ensuite, sur les barricades dans le combat que nous avons mené ensemble pour dire non à la mise en place du sénat et de la modification de l’article 37 de la Constitution. Je retiens de lui un homme d’action, un homme de conviction et un homme d’engagement. Nul n’est parfait, donc, forcement, lui aussi, il avait ses défauts. Mais ses qualités l’emportaient sur tout le reste. Lorsque Salifou Diallo croyait en quelque chose, il s’engageait à fond. Il y a une chose que j’aimais particulièrement chez lui, c’est qu’il n’avançait pas masqué. Ce qu’il pense, il le dit et ça c’est très important. C’est une grosse perte pour notre pays. C’est encore le moment d’appeler au rassemblement, à l’union des cœurs. Qu’il repose en paix et que la terre libre du Burkina qu’il a tant chérie et tant servie lui soit légère.
Gilbert Noël Ouédraogo, président de l’ADF/RDA : « On peut tout lui reprocher, sauf de savoir ce qu’il veut »
Je voudrais m’incliner sur la dépouille du président de l’Assemblée nationale et dire que c’est avec regret et consternation que j’ai appris son décès. C’est un homme à qui on peut tout reprocher sauf de savoir ce qu’il veut. Il est plein de courage et de détermination, il va au bout de ses idées. C’est dommage qu’il soit allé ainsi. Nous prions pour qu’il repose en paix. Je demande aux Burkinabè de tout confier à Dieu. Il y a des moments dans la vie d’une nation où l’on est éprouvé par une série de situations difficiles, mais nous devons nous confier à Dieu. Nous devons nous baser sur notre foi, tirer aussi les leçons et travailler à faire en sorte que nous puissions nous comprendre. Au-delà de tout, dans la douleur nous demeurons des frères.
Ablassé Ouédraogo président de Le Faso Autrement : « Salifou Diallo, tu as été un brave homme sur terre »Comme tous les Burkinabè, je suis habité par des sentiments de tristesse. Je suis ému. J’ai eu la chance de côtoyer ou de travailler avec Salifou Diallo, aux côtés du Président Blaise Compaoré. Je l’appelle affectueusement le baroudeur. En ces moments de tristesse, je voudrais présenter à l’ensemble du peuple burkinabè, nos sincères condoléances et exprimer à sa famille, toute notre compassion et demander l’apaisement des cœurs. Salifou Diallo est un patriote, il aime son pays. Il a fait ce qu’il pouvait pour son pays. Nous devons continuer le combat qu’il a mené pour le progrès et le développement de notre chère patrie. Je voudrais dire que tout le peuple lui est reconnaissant pour ce qu’il a fait. Nous ne pouvons que supplier Dieu, le Tout-puissant qu’il le reçoive dans son Royaume. Salifou Diallo, tu as été un brave homme sur terre. Repose en paix et soit fier de ce que tu as pu faire pour tes compatriotes et pour les Africains sur cette terre.
Rasmané Ouédraogo, président de la NAFA : « Il a marqué son temps»
Devant toute perte humaine, on ne peut qu’être consterné surtout celle d’une personnalité de la trempe de Salifou Diallo. Nous avons été très surpris et touchés par la nouvelle. C’est une perte pour la nation. Qu’on l’aime ou pas, il a été pour quelque chose dans la gestion du pays ces 30 dernières années. Il a apporté sa contribution à l’édification de notre démocratie. Il a marqué son temps. On ne peut que s’incliner devant sa dépouille et exprimer notre vive compassion. On le savait malade, mais on ne pouvait pas imaginer que cela puisse arriver aussi tôt. Que la terre libre du Burkina lui soit légère.
Achille Tapsoba, président par intérim du CDP : «C’est la main de Dieu, on n’y peut rien »
Nous avons appris le décès avec beaucoup de surprise et nous avons déploré la perte de cet homme politique qui a marqué le Burkina Faso à sa manière. C’est vrai que nous étions opposés, mais il reste un homme politique de taille que nous avons perdu. C’est vraiment une perte pour la nation. Il est évident que l’homme que nous avons perdu a été dans des considérations multiples et controversées. Mais je retiens que pour l’essentiel, il a animé la vie politique nationale et nous avions bon espoir qu’il allait y avoir une amorce vers la réconciliation nationale avec son parti, le MPP. Malheureusement cela n’a pas été le cas. La mort l’a arraché. C’est la main de Dieu, on n’y peut rien. Nous présentons à sa famille, nos condoléances les plus attristées et nous espérons que sa disparition fera l’objet d’une considération sur le plan national.
Alexandre Sankara, député de l’UNIR/PS : « Salifou Diallo va beaucoup nous manquer »
Je voudrais saluer la mémoire du disparu et présenter mes condoléances à sa famille biologique et politique. Souvent dans la vie, les mots ne suffisent pas à traduire la douleur qui nous anime. Salifou Diallo était un homme déterminé et courageux, qui avait foi en ce qu’il faisait. C’était quelqu’un qui avait une extraordinaire connaissance des choses du monde. Lorsqu’il y avait des décisions à prendre à l’Assemblée nationale, il les mettait en discussion entre les parlementaires et toutes les problématiques lui étaient soumises. Enfin, Salifou Diallo était un grand militant. Il va beaucoup nous manquer.
Ambassadeur des Etats-Unis, Andrew Young : «C’est une perte énorme pour le Burkina »
De la part du peuple américain, nous exprimons nos sincères condoléances pour le décès du président Salifou Diallo. L’homme a beaucoup lutté pour son pays. C’est une perte énorme pour le Burkina.
Armand Béouindé, maire de Ouagadougou : « Un très grand choc »
C’est une grosse perte pour la nation. Nous sommes dans la consternation. J’ai une pensée pour la famille éplorée et tous ses proches. C’est un très grand choc pour notre parti, le MPP.
Hervé Ouattara, président du CAR : « Salifou Diallo, un nom qui ne passe pas inaperçu »
Le Burkina vient de perdre un de ses fils. Quoi qu’on dise, Salifou Diallo n’est pas un nom qui passe inaperçu.
Il a marqué son temps. Bien ou mauvais, c’est selon. Nous ne pouvons que demander au seigneur de l’accueillir auprès de lui. Nous exhortons les autres à continuer le combat pour l’avancée de notre pays.
Propos recueillis par
Djakaridia SIRIBIE