Le secrétaire général du ministère de la Communication, Adama Barro, est-il descendu himself dans l'arène de la télévision nationale pour charcuter le reportage du 29 juin 2013 sur la marche de l'opposition ? Le porte-parole du gouvernement, Alain Edouard Traoré, nie en bloc cette assertion. "Il n'y a pas lieu de polémiquer sur la présence physique du SG. Les faits sont têtus : il y a bel et bien eu immixtion du pouvoir dans le traitement de l'élément querellé. Ce n'est pas une première et celle du 29 juin est la goutte d'eau qui a fait déborder le vase", soutient Jacques Lamissa Tarpaga de la TNB.
Vous êtes le secrétaire général du SYNATIC, section de la TNB. Où étiez-vous exactement le 29 juin 2013 ?
• J'étais à la rédaction pour monter un élément du journal télévisé de 13 heures.
Alors, il y a une polémique sur l'intervention des premiers responsables du ministère de la Communication dans le reportage sur la marche de l'opposition politique. Qu'avez-vous vu, entendu ou constaté ce jour-là ?
• Nous étions à la rédaction lorsque j'ai été informé que le cabinet du ministre de la Communication est intervenu pour apporter des corrections au papier sur la marche de l'opposition et couper certaines images. Cette situation a révolté ceux qui étaient sur place parce que cela nous crée des problèmes sur le terrain. Nous avons évoqué le sujet en conférence de rédaction. Il y a de cela quelques jours, j'ai voulu faire un reportage, dans les alentours de la Grande Mosquée de Ouaga, sur le mois de Ramadan. Sur place, j'ai essuyé des critiques de la part des petits vendeurs de dattes qui nous reprochent un mauvais le traitement des reportages à la télévision nationale.
C'est légitime que le gouvernement veuille contrôler l'information, malheureusement cette attitude nous livre à la vindicte populaire et met notre vie en danger, pourtant nous ne bénéficions d'aucune protection. Nous connaissons la ligne éditoriale des médias d'Etat, mais nous disons qu'il y a un minimum à respecter.
Le SG Adama Barro est-il intervenu physiquement à la TNB ?
• Nous n'allons pas polémiquer sur ce sujet avec ceux qui veulent entretenir la polémique. Nous nous en tenons au fait : il y a eu bel et bien immixtion du ministère dans le traitement journalistique de la marche de l'opposition et ce n'est pas une première. Nous voulons que l'opinion publique sache que les autorités s'immixent dans notre travail et cette ingérence nous met en danger. Nous sommes d'accord qu'on régule le traitement, mais nous refusons qu'on tronque nos papiers.
Le porte-parole du gouvernement a réagi à travers une conférence de presse, mais les faits sont têtus et il faut que ça cesse.
Au JT de 20 heures, du lundi 15 juillet, un communiqué signé par la rédaction a été lu par la présentatrice. A notre niveau, nous ne nous reconnaissons pas dans cette déclaration.