Le Syndicat autonome des travailleurs de l’information et de la culture(SYNATIC) a observé un sit-in de 7h à 10 h, le mardi 16 juillet 2013, devant les locaux du ministère de la Communication. Les agents des médias publics se sont ainsi mobilisés pour la satisfaction de leur plateforme revendicative.
Comme annoncé au cours d’une assemblée générale le jeudi 11 juillet 2013, le Syndicat autonome des travailleurs de l’information et de la culture (SYNATIC) a effectivement observé un sit-in le mardi 16 juillet 2013 devant le ministère de la Communication.
Il est 7h 4 minutes quand le Secrétaire général (SG) adjoint du SYNATIC, Siriki Dramé, prend le mégaphone et lance la mobilisation. Dans la foulée, il rappelle les grands points de la plateforme revendicative. En substance, les agents protestent contre ce qu’ils appellent « l’immixtion des autorités du département de la Communication dans le traitement de l’information dans les médias publics ». Ils réclament également l’élaboration d’un statut particulier pour les travailleurs des médias publics en vue de l’amélioration « conséquente » de leurs conditions de vie et de travail. En outre, le syndicat demande à travers cette action, le rétablissement des rémunérations « injustement » coupées suite à une circulaire prise en 2011.
Des pancartes reprenant les points des revendications sont brandies et des slogans lancés. Au fur et à mesure, les rangs grossissent sous le regard médusé des usagers de la circulation. A 7h 46, les manifestants se déplacent dans l’enceinte du ministère dans un tonnerre de cris et de coups de sifflets.
Vers 9h, c’est l’ancien ministre de l’Information, Raymond Edouard Ouédraogo qui attire l’attention des manifestants. Avec l’insistance des journalistes, l’ex-ambassadeur du Burkina Faso au Japon donne les raisons de sa présence : « Je suis et je reste de la maison. Je voudrais m’assurer qu’il n’y avait pas de problème particulier, c’est tout (…) Chaque fois que je vous verrai dans une telle ambiance, je m’arrêterai obligatoirement pour voir ce qui se passe. C’est même élémentaire. Ne pas le faire, c’est manquer de sérieux et de responsabilité ».
Le moment le plus attendu reste l’arrivée de l’autorité dont le maintien du suspens crée l’impatience chez les manifestants. Peu après, c’est le secrétaire général (SG) du département, Adama Barro, qui se présente pour la réception du cahier de doléances. Les manifestants protestent bruyamment, et ce, malgré l’appel au calme des responsables syndicaux. Ceux-ci s’attendaient à voir le ministre en lieu et place du SG. Quelques instants après le retour du SG dans son bureau, le cahier de doléances en main, les slogans reprennent.
Le dernier mot est revenu à Siriki Dramé qui, dans ses propos, s’est indigné contre les insultes et les poursuites dont les hommes de médias font l’objet de la part des populations : « Les journalistes des médias publics sont des professionnels. S’ils sont souvent victimes de vindicte populaire, c’est parce que les reportages sont tripatouillés et cela doit cesser »,a-t-il déclaré.
Le SYNATIC satisfait de la mobilisation
A la fin du sit-in, à 10 heures précises, les agents convergent vers la Bourse du travail pour le « bilan » de la manifestation. Sous les acclamations, Siriki Dramé prend la parole et salue la mobilisation de la jeunesse et surtout celle des anciens. « Du jamais vu », se réjouit le SG du SYNATIC, Justin Coulibaly. Pour lui, c’est un engagement qui a été respecté. Présents à cette étape de la manifestation, le SG adjoint de la Confédération générale du travail du Burkina (CGT-B), Bassolma Bazié, ainsi que le président de l’Association des journalistes du Burkina(AJB) ont loué la démarche « citoyenne » du SYNATIC.
Pour l’heure, les premiers responsables du SYNATIC disent attendre la réaction des plus hautes autorités du pays. Faute de quoi, préviennent-ils, les méthodes de revendications seront plus « fortes ».