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Attaque terroriste à Ouagadougou : drame et consternation au CHU Yalgado Ouédraogo
Publié le mardi 15 aout 2017  |  Sidwaya
Devanture
© Autre presse par D.R
Devanture du Centre hospitalier universitaire (CHU) Yalgado Ouédraogo à Ouagadougou




La nuit du dimanche 13 au lundi 14 août 2017 a été cauchemardesque sur l’Avenue Kwamé N’krumah, elle a été tout autant dramatique au centre hospitalier universitaire Yalgado-Ouédraogo de Ouagadougou. Entre ballet d’ambulances, cortèges d’autorités et va-et-vient de curieux, scrutant avec espoir les interventions salvatrices du personnel soignant, l’espace bordant la salle de traumatologie est resté agité et empreint d’émotions.

Dimanche 13 août 2017 ! L’horloge affiche minuit moins le quart. Alertés sur une probable attaque terroriste en cours sur l’Avenue Kwamé N’krumah, nous décidons de nous rendre au principal lieu de secours en pareille circonstance, le Centre hospitalier universitaire Yalgado-Ouédraogo (CHUYO). Un quart d’heure plus tard, nous sommes à l’entrée. C’est là-bas que nous recevons confirmation sur la forfaiture qui a lieu, depuis le coup de 21 heures, sur la terrasse du café Istanbul sur l’Avenue Kwamé N’Krumah. Et en cette nuit particulière, l’alerte est à maxima pour les visiteurs. Il aura fallu de longs conciliabules et la présentation de cartes professionnelles pour que les portes du « grand » hôpital nous soient ouvertes. Quelques foulées et voici le bâtiment de traumatologie, lieu de convoiement des victimes. Mais impossible d’avoir accès à la salle des soins. Il faudra se résigner à faire le pied de grue, à l’instar des nombreuses personnes contrites de frayeur à l’idée qu’un parent, un ami ou une connaissance soit au nombre des victimes que les ambulances des secours acheminent de façon intermittentes en ce lieu.Les visages que nous observons à la lueur des lampadaires sont livides. Certains affichent l’inquiétude, d’autres la désolation et l’amertume. Les commentataires fustigent la barbarie de l’acte et se désolent de l’état des victimes convoyées. Nous apprenons alors d’une observatrice volubile que les victimes, une dizaine selon elle, sont aussi bien de nationalité burkinabè qu’étrangère. « Il y a des gens qui sont morts », lance-t-elle, la voix empreinte d’un brin de compassion pour les infortunés. Ses propos nous sont confirmés plus tard par le directeur général de l’hôpital, Robert Sangaré. « Onze personnes ont été évacuées ici », dit-il. Et de poursuivre : « trois, dont une personne de nationalité étrangère, sont décédées en cours de route». A 1h 06 mn, des «visiteurs officiels» font leur apparition. Une délégation conduite par le ministre de la sécurité, Simon Compaoré, composée de son homologue en charge de la défense, Jean Claude Bouda, et le procureur du Faso, Maïza Sérémé, tout comme quelques députés que nous avons trouvés sur les lieux, arrivent pour s’enquérir des nouvelles et apporter leur soutien aux victimes.Dans la foule attristée où nous sommes incrustés, un couple d’expatriés parait affligé. L’accès à la salle de soin leur a été refusé alors qu’ils sont à la recherche de leur fils, qui reste injoignable depuis l’annonce des tirs. L’air hagard, au bord des larmes, la mère confie que son garçon s’est rendu avec un ami à l’hôtel Bravia pour un diner avant l’attaque. Depuis, ajoute-t-elle, il n’a pas encore donné signe de vie.Si pour le couple d’expatriés sus-cité l’espoir semble toujours permis, le sort fatal s’est déjà abattu par contre sur cet autre parent de victime, la quarantaine révolue. Son « petit » a succombé à l’attaque, d’une balle à la tête. A ses dires, le jeune infortuné a été abattu sur Kwamé Nkrumah après s’être rendu à l’aéroport pour faire enregistrer les papiers de sa mère, en route pour le Hadj 2017. Pendant que nous échangeons avec les familles, le vrombissement des ambulances vient de nouveau troubler l’atmosphère. Trois victimes sont débarquées. La première, un homme de tenue, porte un bandage au mollet gauche. Les deux autres victimes ne présentent visiblement pas de blessures graves. A ce stade, la situation sur les lieux fait état de 3 décès et 11 blessés enregistrés. 2h 05 mn. Le chef de service traumatologie, Pr Christophe Da, consent finalement à nous faire un état des lieux. Au total, il dénombre 16 patients reçus. Trois d’entre eux, indique-t-il, ont perdu la vie au cours de leur évacuation, un quatrième est décédé alors qu’on tentait de le réanimer. Parmi, les blessés toujours en soin, le professeur Da affirme que cinq sont des forces de défense et de sécurité.Mais le chef de service traumato du CHU-YO se montre prudent à propos du pronostic vital des blessés ; Il refuse d’avancer des propos sans certitude.Quelques heures après les déclarations du professeur, trois blessés « légers » sont ramenés des champs de tirs, le rythme d’allées et venues des ambulances se réduit et, avec lui, la tension devant les urgences traumatologiques. Aux environs de 5h du matin, la situation reste inchangée. Mais, des échos nous parviennent de sources gouvernementales, faisant cas de 18 personnes tuées et 11 blessés au cours de cette nuit « terroriste ». Nous décidons alors de nous retirer des lieux.


Mamady ZANGO
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