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Le Burkina sous le choc d’un nouvel attentat sanglant au coeur de sa capitale
Publié le lundi 14 aout 2017  |  AFP
Attaque
© aOuaga.com par A.O
Attaque terroriste à Ouaga : le procureur du Faso fait le point de l`enquête
Lundi 14 août 2017. Ouagadougou. Le procureur du Faso près le Tribunal de grande instance (TGI) de Ouagadougou, Maïza Sérémé, a animé une conférence pour donner les premiers éléments de l`enquête sur l`attaque terroriste de la nuit du 13 août sur l`Avenue N`Kwame N`Krumah à Ouagadougou




Ouagadougou - Le Burkina Faso est sous le choc après l’attentat qui a fait 18 morts, Burkinabè et étrangers, dans sa capitale Ouagadougou, dont le mode opératoire rappelle une attaque jihadiste commise au même endroit en 2016.

Un deuil national de trois jours a débuté lundi.

L’attaque, menée par des jihadistes présumés, a frappé dimanche soir le café-restaurant Aziz Istanbul, dans le centre de Ouagadougou, particulièrement fréquenté par des expatriés au moment de la retransmission de grands matchs de football.

"Ils ont commencé à tirer sur la terrasse, on est montés par l’escalier jusqu’en haut, on était couchés par terre, les assaillants sont venus, ils ont pointé leurs fusils sur nous (...) je ne comprenais pas leur langue, (si) c’était de l’arabe ou quoi", a raconté un rescapé, interrogé dans un hôpital à Ouagadougou par la télévision nationale.

En fin de journée lundi, le quartier était toujours bouclé par des gendarmes. Les vitres du café-restaurant étaient brisées et de nombreux impacts de balles étaient visibles sur la façade du bâtiment de deux étages.

- ’Nous ferons face’ -

Jean Bosco Bossou, étudiant de 23 ans, a confié sa "grande tristesse". "Notre peuple est au-dessus de cela. Nous ferons toujours face", a-t-il dit.

Lors d’un point de presse, la procureure du Burkina Faso, Maïza Sérémé, a déclaré que les deux assaillants "étaient très jeunes" et étaient "allés au combat pour mourir". Ils sont arrivés à moto et "chacun des terroristes était armé d’un AK47" (fusil d’assaut Kalachnikov, ndlr), a-t-elle ajouté.

Les assaillants "ont riposté aux tirs pendant plusieurs heures avant d’être abattus à l’arrière du bâtiment", a déclaré la procureure.

L’attentat a fait 18 morts, dont huit Burkinabè et sept étrangers (un Français, une Canadienne, un Sénégalais, un Nigérian, un Turc et deux Koweïtiennes), a indiqué la procureure, précisant que "trois victimes" n’avaient pas encore pu être identifiées.

La plus jeune victime ayant succombé durant cette attaque avait 15 ans, a-t-elle souligné. Parmi les 22 blessés figurent plusieurs enfants et cinq agents des forces de défense et de sécurité, a-t-elle dit.

Quarante personnes ont été libérées lors de l’assaut de ces forces, a ajouté la procureure.

Selon Ottawa, une deuxième personne de nationalité canadienne figure parmi les victimes.

La procureure a relevé des "similitudes dans le mode opératoire" avec l’attaque jihadiste du 15 janvier 2016. Un commando avait alors attaqué avec des armes automatiques le café Cappuccino - situé à 200 mètres du restaurant Aziz Istanbul - et plusieurs autres établissements dont l’hôtel de luxe Splendid. Cet attentat revendiqué par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) avait fait 30 morts et 71 blessés, en majorité des étrangers.

Les opérations des forces de l’ordre contre les auteurs de l’attaque de dimanche soir, retranchés dans le café-restaurant, ont duré toute la nuit. Les forces de sécurité - gendarmerie, police et armée - ont donné l’assaut vers 22h15 contre les assaillants retranchés dans l’immeuble qui abrite le café, selon un officier de gendarmerie sous couvert d’anonymat.

Le président du Burkina Faso, Roch Marc Christian Kaboré, a condamné cet "attentat ignoble". "Le Burkina Faso se relèvera de cette épreuve car son vaillant peuple opposera une résistance sans concession au terrorisme", a déclaré le président.

Son homologue français Emmanuel Macron a condamné cette "attaque terroriste" avant de s’entretenir avec M. Kaboré. Les deux présidents sont convenus "de l’urgence de mettre en oeuvre les décisions prises lors du sommet de Bamako du 2 juillet et d’accélérer la mise en place de la force du G5 Sahel".

La France, présente dans la zone sahélo-saharienne avec 4.000 hommes engagés dans l’opération antijihadiste Barkhane, a poussé à la création d’une force militaire conjointe des pays du G5 Sahel - Mauritanie, Tchad, Mali, Niger et Burkina Faso - qui devrait compter 5.000 hommes.

Face à la dégradation de la situation dans le centre du Mali, limitrophe du Burkina Faso et du Niger, gagnés à leur tour par les violences jihadistes, le G5 a réactivé en février à Bamako ce projet de force conjointe, initialement lancé en novembre 2015.

Le Burkina est depuis 2015 le théâtre d’attaques régulières de groupes jihadistes.

bur-ck-lp/plh


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