Des jihadistes présumés ont attaqué dimanche soir un café-restaurant à Ouagadougou, faisant au moins trois morts et une dizaine de blessés. L’armée burkinabè a lancé l’assaut contre les agresseurs.
Le restaurant Istanbul, situé à environ 200 mètres du café Cappuccino qui avait été en janvier 2016 la cible d’un attentat, "a été attaqué par de présumés jihadistes", a déclaré à l’AFP un serveur du restaurant.
"Trois hommes sont arrivés à bord d’un véhicule 4x4 vers 21h30, sont descendus du véhicule et ont ouvert le feu sur les clients assis sur la terrasse" de ce café fréquenté par une clientèle expatriée, a indiqué le serveur.
Le bilan provisoire de l’attaque est d’au moins trois morts, dont un Turc, et d’une dizaine de blessés, dans un état "critique", selon des sources hospitalières.
"Actuellement nous sommes débordés. Nous avons reçu une dizaine de blessés, dont trois qui sont décédés. La situation des autres blessés est très critique. Trois sont pris en charge actuellement en bloc opératoire", a confié un chirurgien à l’AFP sous couvert d’anonymat.
"Nous avons évacué onze personnes mais un (homme) est décédé dès notre arrivée à l’hôpital. Il s’agit d’un Turc. Une dame a également succombé à ses blessures à l’hôpital", a déclaré un ambulancier.
Dans la zone de l’attaque, la police a évacué les civils avant l’arrivée de l’armée et de la gendarmerie qui ont tout de suite lancé l’assaut, et les tirs, nourris au départ, sont ensuite devenus sporadiques, a rapporté lejournaliste de l’AFP.
- ’Des otages retenus’ -
Selon un officier de l’armée s’exprimant sous couvert d’anonymat, "il y a des otages retenus aux premier et au deuxième étages du bâtiment de deux étages" qui abrite le café-restaurant se trouvant au rez-de-chaussée.
Le maire de Ouagadougou, Armand Béouindé, le ministre de la Sécurité, Simon Compaoré, et le ministre de l’Energie, Alpha Omar Dissa, sont arrivés sur les lieux, a-t-il indiqué.
Le 15 janvier 2016, l’attaque du café Cappuccino, un établissement prisé de la communauté expatriée à Ouagadougou, revendiquée par Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), avait fait 30 morts et 71 blessés, en majorité des étrangers.
L’attaque avait aussi visé d’autres établissements, l’hôtel Splendid, l’hôtel Yibi et le Taxi-Brousse, située sur l’avenue Kwame N’Krumah, comme le restaurant Istanbul.
L’avenue s’est vidée de ses passants immédiatement après l’attaque, seuls des véhicules des forces de sécurité et des ambulances étaient visibles, selon le journaliste de l’AFP.
Frontalier du Mali et du Niger, le Burkina Faso est le théâtre d’attaques jihadistes régulières depuis 2015.
En décembre 2016, une douzaine de soldats burkinabè avaient été tués dans une attaque contre un détachement de l’armée basé dans le nord du pays.
En octobre 2016, la précédente attaque avait fait six morts, quatre militaires et deux civils.
Le Burkina Faso, petit Etat sahélien d’Afrique de l’Ouest, pauvre et enclavé, avait réaffirmé le 18 juillet la nécessité de "lutter contre le terrorisme" avec son voisin la Côte d’Ivoire, également touchée par un attentat jihadiste en 2016.
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