Le Syndicat autonome des travailleurs de l’information et de la culture (SYNATIC) section Sidwaya, a rencontré ses militants, le vendredi 11 août 2017 à Ouagadougou. Il a fait le point du processus de mise en œuvre, à Sidwaya, du protocole d’accord signé, le 29 décembre 2016 entre le gouvernement et le syndicat des journalistes.
Huit mois après la signature du protocole d’accord entre le gouvernement et le Syndicat autonome des travailleurs de l’information et de la culture (SYNATIC), la section Sidwaya du syndicat veut tenir ses militants en éveil par rapport à la mise en œuvre de la convention. Le bureau du SYNATIC des Editions Sidwaya a en effet organisé une journée d’informations, le vendredi 11 août 2017 à Ouagadougou. Il s’est agi de faire le bilan à mi-parcours de l’application des points d’accord avec le gouvernement, et de faire un plaidoyer auprès de l’autorité politique. A l’occasion de la cérémonie d’ouverture des travaux, le directeur général du journal, Rabankhi Abou-Bâkr Zida, a fait remarquer que l’exécution du protocole en ce qui concerne Sidwaya, avance bon train. « A ce jour, l’ensemble des agents des Editions Sidwaya bénéficient de la revalorisation du code vestimentaire et les corrections ont été effectuées pour tous », a-t-il assuré. Aussi, des démarches ont été entreprises auprès de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), et qui permettront dans les mois à venir, aux travailleurs partis en retraite et qui ne bénéficient pas de pension, de voir leur situation régularisée, a-t-il annoncé. Outre cela, le DG a ajouté que la question des rétributions spécifiques appelées frais de production, sera bientôt effective, à la suite de signature de l’arrêté conjoint entre le ministère en charge des finances et celui de la communication. « Nous sommes dans le processus en vue de sélectionner les cabinets ou consultants chargés de conduire l’étude pour la transformation des Editions Sidwaya et la RTB en société d’Etat. En principe, d’ici la fin du mois, on devrait pouvoir identifier ce cabinet », a indiqué, en sus, Rabankhi Abou-Bâkr Zida. Le Secrétaire général (SG) du SYNATIC, section de Sidwaya, Ruffin Paré, est d’abord revenu, pour sa part, sur les grands axes sur lesquels porte le protocole l’accord signé. « Il se décline principalement autour de l’amélioration des conditions de vie et de travail des travailleurs des médias publics, de la reconstitution des carrières et l’octroi d’équipements et d’infrastructures aux EPE », a-t-il rappelé. Il a reconnu une certaine avancée en ce qui concerne le premier point, à travers notamment la revalorisation et l’harmonisation du code vestimentaire ainsi que l’effectivité du processus de recrutement d’un cabinet en vue de l’étude technique préalable à la transformation en société d’Etat.
L’imprimerie, le cœur de Sidwaya, en difficulté
Mais, il a déploré des difficultés en ce qui concerne la reconstitution des carrières des agents admis à la retraite. « Sans volonté politique, ce dossier risque de ne pas connaître une issue heureuse », a-t-il affirmé. Et selon ses explications, il était prévu que l’organe de presse verse environ 22 millions de F CFA à la CNSS à titre de compensation des cotisations des agents concernés ; seulement, il s’avère qu’une pénalité de près de 72 millions de F CFA a été appliquée, ramenant alors le montant total à verser autour de 94 millions de F CFA. Ce qui n’est pas évident pour l’organe de presse, a-t-il dit. « Le protocole a été signé avec le gouvernement, s’il y a vraiment une volonté, que ça aboutisse. Il faut que la parole de l’autorité soit suivie d’actes. Que le gouvernement accompagne Sidwaya dans le paiement de ce montant à la CNSS », a-t-il indiqué. Il en est de même à propos du dossier relatif aux indemnités de départ à la retraite d’autres agents, en souffrance auprès du contrôleur financier de Sidwaya. Ce dernier s’en tient au respect de l’orthodoxie financière alors que la question a trait à un arrangement politique visant à régler la situation professionnelle de certains travailleurs. « Pour tous ces dossiers, il faut que l’autorité s’y mette pour faire respecter la mise en œuvre du protocole », a relevé le SG. Par ailleurs, la dotation en infrastructures et équipements, pour ce qu’il en est du troisième point de l’accord signé avec le gouvernement, a été également présenté comme sujet à d’importantes difficultés.
« Il est regrettable de voir qu’aujourd’hui, Sidwaya paraît en noir et blanc à cause d’une panne de sa machine », a déploré Ruffin Paré. La faute, selon lui, aux procédures administratives qui ne tiennent pas compte des spécificités d’un organe de presse. C’est pourquoi, il a invité ses camarades militants du syndicat à rester mobilisés afin que tous les acquis obtenus à la suite des mouvements de protestation en fin d’année 2016 soient effectivement mis en œuvre.
Fabé Mamadou OUATTARA
Franceline ZOURI
(Stagiaire)