Le président burkinabè Roch Marc Christian Kaboré a reçu vendredi dans la soirée une délégation du syndicat des transporteurs routiers qui ont engagé depuis quelques jours un bras de fer avec le gouvernement en paralysant le fonctionnement des activités avec une grève "illimitée".
"Le président (Roch Marc Christian Kaboré) nous a demandé de nous remettre au travail. Nous n'avons pas douté de sa parole. Il nous a dit de lui faire confiance, nous allons lui faire confiance", a confié à la presse Olivier Ouédraogo, un des représentants des transporteurs à l'issue de l'audience.
"Ce qui est sûr et certain nous allons nous remettre au travail. Nous allons vous le communiquer. Il n'y a aucun sujet tabou. Nous comprenons très bien ce qui nous a été demandé. Nous sommes une organisation syndicale responsable. Et ce qui se passe actuellement est à notre corps défendant et nous avons aussi des intérêts à défendre. Nous sommes aussi une organisation syndicale ouverte et qui est soucieuse du développement de notre pays. Ne vous en faites pas, nous avons compris le message du président du Faso", a-t-il ajouté.
Mercredi, l'Union des chauffeurs routiers du Burkina (UCRB) a décrété un mot d'ordre d'arrêt de travail "illimité", pour "dénoncer" l'attitude du ministre de la Sécurité, Simon Compaoré, qui a témoigné son soutien aux forces de sécurité que les transporteurs accusent d'avoir agressé leurs camarades la semaine dernière.
Le syndicat dénoncent des cas d'agressions de conducteurs, par les forces de sécurité suite à un refus de paiement des taxes de redevance de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA).
Une vidéo partagée sur les réseaux sociaux montrant des individus présentés comme des transporteurs agressés par des forces de l'ordre avait suscité nombre de critiques.
Lors d'une tournée dans la région, M. Compaoré avait réaffirmé son soutien aux forces de sécurité, tout en leur rassurant qu'ils ne seraient pas inquiétés.
Plusieurs stations-services manquent de carburant et de nombreux de voyageurs sont bloqués dans les différentes gares depuis mercredi.
Jeudi, les grévistes ont été reçus par le Premier ministre Paul Kaba Thiéba qui leur avait exhorté à reprendre le travail.