La FAO organise, du 8 au 11 août 2017, à Ouagadougou, un atelier national sur la priorisation des maladies zoonotiques au Burkina Faso. A l’issue de la rencontre, les acteurs disposeront d’une liste prioritaire commune de ces zoonoses afin d’élaborer des stratégies efficaces de lutte.
Les zoonoses sont des maladies qui se transmettent naturellement des animaux vertébrés à l’homme et vice-versa. Ce sont, entre autres, la rage, l’Ebola, la tuberculose, la grippe aviaire et la brucellose. Selon l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE), 60% des agents pathogènes sont d’origine animale et 75% des maladies émergentes peuvent se transmettre à l’homme. Ces maladies compromettent ainsi la santé des personnes contaminées et menacent leurs moyens de subsistance. Du coup, la lutte contre ces maux requiert une synergie d’actions, de la part des ministères en charge de la santé humaine, animale et de l’environnement, et ce, à travers une liste commune des maladies au niveau du pays des Hommes intègres. C’est dans ce cadre que se tient dans la capitale burkinabè, du 8 au 11 août 2017, un atelier national de priorisation de ces maladies zoonotiques. Au cours de ces quatre jours, des experts de la santé humaine, animale et de la faune vont produire une liste consensuelle de cinq zoonoses prioritaires du Burkina Faso. « Le produit final servira d’outil d’aide à la décision pour l’élaboration et la mise en œuvre des stratégies de prévention et de contrôle des maladies zoonotiques ainsi que l’allocation des ressources humaines et financières », a déclaré le directeur général des services vétérinaires du ministère des Ressources animales et halieutiques, Dr Joseph Savadogo. Selon la directrice de l’équipe santé de l’USAID/ Burkina Faso, Bijou Muhura, c’est une occasion pour les acteurs d’élaborer des stratégies d’alerte précoce et de réaction rapide aux flambées de maladies zoonotiques priorisées. « Il est plus efficace et moins coûteux de s’attaquer à une épidémie à ses débuts que de s’en occuper une fois déjà répandue», a-t-elle relevé.
Manque de coordination des secteurs de santé
Déjà, Dr Savadogo représentant du ministre des Ressources animales et halieutiques apprécie l’initiative, car pour lui, jusque-là la lutte était individuelle. « La surveillance effective et le contrôle de ces zoonoses présentent des lacunes en dépit des efforts consentis par le pays à travers les ministères en charge de la santé humaine et animale. Les ressources sont limitées, les problématiques sont multiples et parfois divergentes entre les deux départements », a-t-il confié. Quant à l’assistant au programme de la FAO, Madi Savadogo, il a rappelé que l’élevage contribue pour 18% à la formation du PIB, et est pratiqué par environ 80% de la population rurale. Le manque de coordination entre les secteurs de la santé rend difficile la surveillance effective et le contrôle. La priorisation des maladies zoonotiques s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du Programme mondial de sécurité sanitaire(GHSA). Une initiative multisectorielle et plurinationale visant à accélérer les capacités des pays à prévenir, détecter et répondre aux menaces des maladies infectieuses. La directrice de l’équipe santé de l’USAID a rassuré que son gouvernement continuera à apporter son appui au gouvernement burkinabè dans la mise en œuvre du programme.
Mariam OUEDRAOGO