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Verdict du procès pour diffamation de Lookman Sawadogo : Le doute a bénéficié au journaliste
Publié le vendredi 11 aout 2017  |  Sidwaya
Fortes
© aOuaga.com par Séni Dabo
Fortes amendes contre dépénalisation des délits de presse : les organisations professionnelles demandent la non promulgation des nouvelles lois
Mardi 8 septembre 2015. Ouagadougou. Les organisations professionnelles des médias ont animé une conférence de presse pour demander au chef de l`Etat de ne pas promulguer les nouvelles lois sur la presse qui instaurent de fortes amendes en substitution aux peines d`emprisonnement pour délit de presse. Photo : Lookman Sawadogo, président de la Société des éditeurs de la presse privée (SEP)




Le directeur de publication du journal Le Soir, poursuivi pour diffamation par des magistrats a été relaxé au bénéfice du doute. Le verdict a été rendu, le jeudi 10 août 2017 au Tribunal de grande instance de Ouagadougou (TGI).

Accusé de diffamation et poursuivi en justice par des magistrats, le directeur de publication du journal Le Soir avait craint à un corporatisme des juges. Finalement, il n’en a rien été puisqu’il a été relaxé. En effet, le Tribunal de grande instance de Ouagadougou (TGI) a estimé que les faits de diffamation reprochés au journaliste n’étaient pas assez établis, dans son verdict rendu, le jeudi 10 août 2017. Mais, ce n’est pas encore la joie dans le camp Lookman, « parce que l’autre partie peut toujours faire appel et tout peut changer ». Toutefois, M. Sawadogo s’est déclaré déjà satisfait. Car, la décision du tribunal reflète ce qui est attendu de la justice au Burkina Faso. « Pour moi, ce procès était une cabale contre ma personne. Le fait que le tribunal s’en soit tenu à dire le droit restaure dans notre esprit une justice qui se veut réellement indépendante et qui fait tout pour l’être », a-t-il déclaré. Il a déclaré également sa satisfaction du point de vue de la consolidation de la liberté de la presse au Burkina Faso. « On avait craint que ce procès serve de prétexte pour assassiner la liberté de la presse et la liberté d’expression. Mais, la jurisprudence qu’on a voulu instaurer pour museler les journalistes et les cyber-activistes n’a pas pu l’être », a-t-il estimé. Selon Lookman Sawadogo, le statut de journaliste n’est pas à géométrie variable. « On est journaliste tant qu’on produit des œuvres à vocation d’informer, peu importe le support », a-t-il expliqué. Pour ses avocats-conseils également, c’est une décision satisfaisante, mais un peu entachée par le fait que le tribunal ne se soit pas prononcé sur la loi applicable. L’accusé a été poursuivi sur la base du code pénal qui ne lui était pas applicable en tant que journaliste, mais plutôt la loi qui régit la presse, a estimé l’un des avocats-conseils, Anna Sophie Ouattara. « Mais ce qui est bon dans l’intérêt de la liberté de la presse, c’est que M. Sawadogo n’a pas été retenu dans les liens de la prévention », s’est-elle réjouie. L’avocate a admis que la partie poursuivante a la latitude d’interjeter appel, mais pour sa part, elle a soutenu que « la sagesse conseillerait d’abandonner cette procédure qui n’avait même pas sa raison d’être ». Satisfaction également des organisations professionnelles de journalistes. Le président de l’Association des journalistes du Burkina (AJB), Guézouma Sanogo, a ainsi apprécié qu’un journaliste échappe à la condamnation. A présent, l’heure doit être à l’apaisement, de son avis. « Il y a eu un emballement autour du procès, de la passion. Finalement la justice a tranché et c’est la seule vérité qui vaille. Nous allons continuer à suivre au cas où il y aurait d’autres rebondissements », a-t-il conclu.


Fabé Mamadou OUATTARA
Franceline ZOURI
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