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Grève illimitée des chauffeurs routiers: «La faute à Simon Compaoré», selon l’UCRB
Publié le jeudi 10 aout 2017  |  FasoZine
Tracasseries
© aOuaga.com par G.S
Tracasseries et rackets : les chauffeurs routiers en grève du 8 au 10 février
Mardi 7 février 2017. Ouagadougou. Le bureau national de l`Union des chauffeurs routiers du Burkina (UCRB) a animé une conférence de presse pour annoncer une grève de 72 heures à partir du 8 février contre les tracasseries et les rackets




L’Union des chauffeurs routiers du Burkina (UCRB) a décrété une grève illimitée à compter de ce mercredi 9 août 2017. Au cours du point de presse tenu dans la matinée de ce mercredi, les représentants des chauffeurs routiers ont indiqué que ce débrayage a été décidé au vu des propos «discourtois» du ministre d’Etat en charge de la sécurité.

Le 1er aout dernier, un incident est intervenu à Tenkodogo suite aux refus des chauffeurs routiers de s’acquitter d’une taxe communautaire. Ledit refus aurait amené les forces de sécurité à user de la violence à l’encontre de certains chauffeurs.

A l’issue de cette altercation qui aurait occasionné une quarantaine de blessés chez les conducteurs, l’Union des chauffeurs routiers avait décidé d’aller en grève pour dénoncer «ces bastonnades». Suite à cette grève, le gouvernement était entré en négociation avec les chauffeurs routiers. Les négociations avaient abouti à la signature d’un protocole d’accord. L’accord portait, entre autres, sur la suspension du payement de la taxe communautaire pour une période d’un mois afin de mieux recadrer les choses.

Le ministre d’Etat, ministre de la Sécurité au cours d’une visite aux forces de l’ordre de la ville de Tenkodogo, aurait soutenu l’action de ces derniers relative aux faits de 1er aout dernier. Ce sont ses propos rapportés par le quotidien Sidwaya qui n’auraient pas plu aux chauffeurs routiers.

«Dans son propos à Tenkodogo, Simon Compaoré a ovationné les forces de sécurité pour leur exploit tout en les rassurant de son soutien indéfectible lorsqu’il s’agira de réprimander le citoyen lambda. Les salaires des forces de sécurité et vous-même monsieur le ministre, émanent du contribuable burkinabè que vous réprimandez avec joie» a affirmé Brahima Rabo, le président de l’UCRB.

Pour ce dernier donc, «cette barbarie des forces de sécurité d’une autre époque ne saurait être tolérée dans une république». Et pis, ce qui fait le plus mal aux chauffeurs est l’attitude du ministre Compaoré qu’ils qualifient de «méprisable».

Selon Brahima Rabo, les chauffeurs ne sont plus en sécurité pour travailler sereinement car les propos du ministre d’Etat sonnent comme une autorisation expresse donnée aux forces de sécurité pour réprimer les conducteurs routiers.

C’est au regard de ces faits que l’UCRB a décidé de lancer à compter de ce mercredi 9 août 2017 une grève illimitée pour dénoncer l’attitude de Simon Compaoré. Outre cela, l’Union a demandé à tous ses membres «d’observer scrupuleusement» ce mot d’ordre sur tout le territoire national. Une plainte contre x aurait même été déposée. M. Rabo a également indiqué que les chauffeurs routiers restent ouverts au dialogue. Mais, à condition que leurs interlocuteurs soient le Premier ministre ou le président du Faso.

Aussi, il n’a pas manqué de saluer la démarche du ministère en charge du Transport qui avait, dès la survenue de l’incendie, pris à bras le corps le problème. A en croire l’UCRB, ledit ministère s’était engagé à prendre en charge les soins des blessés.

L’UCRB étant affiliée à la Confédération syndicale burkinabè (CSB), cette dernière a apporté son soutien à cette grève. «Les camarades routiers ne se sentent plus en sécurité. A tout moment, ils prennent la route et sur ces routes, ce sont des gendarmes et des policiers remontés à bloc par des propos irresponsables d’un ministre qui les attendent» a fait savoir Guy Olivier Ouédraogo, secrétaire général de la CSB qui a également précisé qu’il appartient au gouvernement de rassurer l’ensemble des chauffeurs routiers.

Dans la soirée, les syndicats étaient reçus par le Premier ministre Paul Kaba qui tentait de calmer la situation.
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