La Commission nationale de contrôle des engrais (CONACE) a tenu sa 1re session ordinaire, le mardi 8 août 2017, à Koudougou. L’objectif était de jeter les bases du fonctionnement de la structure en vue de mener la lutte contre l’entrée des engrais de mauvaise qualité sur le territoire.
45% des revenus des ménages agricoles du Burkina Faso proviennent de l’agriculture alors que ce secteur est tributaire des conditions agro climatiques défavorables et de la pauvreté des sols, selon les statistiques du Ministère de l’Agriculture et des Aménagements hydrauliques (MAAH). Pour accroître donc la productivité, il faut nécessairement associer l’utilisation d’intrants agricoles dont les engrais. Dans le souci d’élever le niveau d’utilisation, le gouvernement a pris des mesures pour non seulement faciliter leur accès aux agriculteurs, mais surtout garantir leur qualité, d’où la création de la Commission nationale de contrôle des engrais(CONACE), le 28 octobre 2016. Le 8 août 2017, après dix mois d’existence, elle a tenu sa 1re session ordinaire à Koudougou dans la région du Centre-Ouest. Cette session a permis de mettre en place le bureau, d’élaborer et d’adopter le règlement intérieur, ainsi que le programme d’activités du dernier trimestre de l’année et de finaliser des projets de textes en instance de traitement. Selon le secrétaire général du ministère en charge de l’agriculture Moussa Maïga, la présente rencontre a été une prise de contact entre les membres et une occasion pour poser les bases de fonctionnement de la commission. « Nous allons également jeter les bases du financement pour permettre un fonctionnement adéquat de la CONACE. Aussi, nous allons revisiter les termes de la loi 026, portant réglementation du secteur de l’engrais pour la rendre beaucoup plus dissuasive. Car nous nous sommes rendus compte que la loi n’était pas suffisamment coercitive. Ce qui va éviter que le pays soit un déversoir d’engrais de mauvaise qualité », a souligné le président de la CONACE, par ailleurs directeur des productions végétales, Alassane Guira. Pour lui, il y a un besoin d’environ un million 180 mille tonnes d’engrais, tout type confondu qu’il faille mobiliser pour soutenir la production. Alors, il y a nécessité que l’Etat prenne des dispositions pour que les engrais soient disponibles de façon caritative pour accompagner les producteurs. Ainsi, de son avis, l’Etat invite les importateurs agréés, les initiatives de création d’usine de production d’engrais au Burkina Faso à formaliser leurs actions à travers le Partenariat public-privé (PPP), afin que ce besoin soit comblé. « Le Burkina Faso dispose depuis 2007 de la loi 026, qui prescrit la qualité des engrais admis dans le pays et qui prévoit des sanctions contre des contrevenants. Aujourd’hui avec la mise en place de la commission, nous allons lancer l’assaut. Du reste, le ministère en charge de l’agriculture en relation avec les forces de défense et de sécurité a déployé, il y a quelques jours, 600 hommes dans quatre régions du territoire pour débusquer les pesticides prohibés et les engrais de mauvaise qualité », a indiqué le président de la CONACE. Cet organe a vu le jour à la suite de l’adoption du règlement commun relatif au contrôle de qualité des engrais dans l’espace CEDEAO en 2012 à Abidjan par les Etats membres. De ce fait, aux dires du SG du ministère, il est un outil efficace pour la mise en application de la réglementation sur les engrais et, partant, de l’amélioration de la disponibilité et de la qualité des engrais destinés à la production agricole.
Fleur BIRBA