Le Fonds d’intervention pour l’environnement (FIE) procèdera le vendredi 11 août 2017, à Dédougou, chef-lieu de la région de la Boucle du Mouhoun, au lancement de son 3ème appel à projets, à l’occasion d’une cérémonie patronnée par le Premier ministre Paul Kaba THIEBA.
D’un montant de 2 milliards de FCFA, cet appel à projets vise à susciter et subventionner des initiatives locales en matière de gestion durable des ressources forestières et de valorisation des produits forestiers ligneux (PFL) et des produits forestiers non ligneux (PFNL). Il s’agit également de mettre en œuvre des mesures d’adaptation aux effets néfastes des changements climatiques.
Le FIE, un outil financier national souple et pérenne
Le Fonds d’intervention pour l’environnement est né de la volonté de l’Etat de se doter d’un outil financier nouveau, souple, pérenne et national pour répondre aux enjeux environnementaux du pays. Cette volonté s’est réalisée avec le soutien de la coopération luxembourgeoise et la coopération suédoise, à travers l’appui technique et financier du Programme d’appui au secteur forestier. Le processus, qui a impliqué tous les acteurs du domaine de l’environnement, a donné un contenu aux deux décrets adoptés en 2015 et ouvert la voie à la mise en œuvre opérationnelle du FIE crée par la loi n°006-2013 du 02 avril 2013 portant code de l’environnement au Burkina Faso.
En effet, le FIE se veut un instrument fédérateur pour mutualiser les ressources du pays en matière d’environnement. C’est pourquoi il est appelé à être articulé avec les autres fonds et outils financiers existants ou en projet comme le Fonds de dépollution industrielle, le Fonds de désertification, le Fonds forestier, le Fonds faune, le Fonds de réhabilitation des sites miniers et le Fonds climat. Et en tant qu’outil financier créé pour contribuer à l’atteinte des objectifs environnementaux, sa mise en place procède du constat que les possibilités de financement dans le domaine de l’environnement sont assez limitées au Burkina. Pour preuve, seulement deux sources principales s’offrent à notre pays en la matière. Il s’agit du budget de l’Etat qui reste insuffisant et généralement absorbé en grande partie par les dépenses de fonctionnement de l’administration publique, avec le l’inconvénient de ne pas être assez souple, et les financements extérieurs octroyés par le biais des projets et programmes. Toutefois, les financements extérieurs ont une durée généralement trop courte (3 à 5 ans) et se singularisent par leur complexité et la lourdeur des procédures de décaissement.
Contribuer entre autres à la lutte contre la dégradation de l’environnement
En lui assignant la mission principale de contribuer à l’atteinte des objectifs environnementaux du Burkina Faso, le gouvernement attend du FIE qu’il agisse selon des lignes directrices précises. Ses actions devraient contribuer à la réduction des tendances actuelles de dégradation de l’environnement et des pertes économiques y relatives, et à la lutte contre les effets néfastes des changements climatiques. Il s’agit également pour le FIE d’accompagner le développement économique du pays en créant des richesses et des revenus dans les filières de l’environnement et des ressources naturelles, et de contribuer à la réduction de la pauvreté par un mode d’intervention approprié auprès des bénéficiaires directs et indirects des actions environnementales financées par le Fonds.
Pour s’inscrire dans cette dynamique le FIE, qui a le statut d’Etablissement public de l’Etat placé sous la tutelle technique du ministère en charge de l’environnement, est chargé dans son fonctionnement quotidien de mobiliser et gérer des financements nationaux et internationaux en faveur de l’environnement, d’allouer des financements et autres subventions aux différents groupes d’acteurs nationaux selon leurs compétences en matière de gestion et de protection de l’environnement, et de suivre et rendre compte de l’utilisation des fonds reçus et des appuis financiers alloués.
Les domaines d’intervention du Fonds se résument donc à l’’environnement et au cadre de vie ainsi qu’à la gestion durable des ressources forestières et fauniques. Ils comprennent également les risques et catastrophes naturelles ou industrielles (y compris la réparation des dégâts causés par les animaux sauvages), la gestion durable des terres et des ressources en eau et la promotion de pratiques durables dans les secteurs productifs et l’énergie. Par ailleurs, le FIE peut intervenir dans des domaines transversaux tels que la gouvernance environnementale, la promotion du développement durable et la recherche et l’éducation environnementales.
Déjà des acquis avec le « pré-FIE »
Dans le souci de rendre effectif le fonctionnement du FIE, le ministère en charge de l’environnement a mis en œuvre une phase pilote dite « pré-FIE » dans les régions des Hauts-Bassins, du Centre-Ouest et du Nord. La mise en place de cette phase pilote s’est traduite par deux appels à projets en 2013 puis en 2014 et a permis de tirer les enseignements nécessaires à la mise en place efficiente du FIE.
En termes d’acquis, il y a les subventions accordées à 173 promoteurs de projets pour un financement d’environ 2 milliards de francs CFA. Et justement la plupart de ces projets étant aujourd’hui entièrement exécutés, l’on comprend aisément que le FIE veuille lancer le 3ème appel à projets. Du reste, le FIE s’adresse aux structures implantées sur le territoire national pour des actions environnementales executées au Burkina Faso, notamment les services de l’administration publique, les collectivités territoriales, les opérateurs privés, les associations et les Organisations non gouvernementales (ONG), et les institutions de recherche publiques et privées.
Ministère de l’Environnement, de l’économie verte et du changement climatique