Le directeur général de la Chambre de commerce et d'industrie du Burkina Faso (CCI-BF), Issaka Kargougou, a présenté le vendredi 4 août 2017 à Ouagadougou, le plan stratégique de mandature 2016-2021. A l'issue des échanges, le document jugé ambitieux a été adopté.
Sur 70 634 entreprises créées au Burkina Faso en fin décembre 2014, des analyses montrent qu'environ 41 902 soit 59,3% restent actives pour un taux de "mortalité" de plus de 40%. Les créations d'entreprises industrielles et artisanales représentent respectivement 9% et 5% pour les entreprises commerciales et 22% pour celles du secteur des services. Ce sont des données inscrites dans le plan stratégique de mandature 2016-2021 de la CCI-BF, présenté le vendredi 4 août 2017, à Ouagadougou, à l'occasion des premières journées de réflexion de l’institution.
Dans ce plan, les statistiques indiquent également que la dynamique de création d'entreprises est plus forte dans la tranche d'âge de 30 à 39 ans, soit 41%, suivie de la fourchette d’âge de 40 à 49 ans. Les jeunes de moins de 30 ans qui représentent une frange importante ne contribuent qu'à l'ordre de 18,6 % à la création d'entreprises. La concentration des créations d'entreprises autour des grands centres urbains comme Ouagadougou (73%) et Bobo-Dioulasso (12%) traduit l'absence d'une politique active de spécialisation régionale.
Au niveau de la prospective sur le secteur privé, les performances économiques du ‘’pays des Hommes intègres’’ sont restées insuffisantes (5,2% de croissance en moyenne par an). Une bonne partie de l'activité économique reste encore informelle (environ 90 % des entreprises et 46% du Produit intérieur brut (PIB). Le secteur privé est marqué par la forte proportion des entreprises commerciales (53,4% et de services (26,8%).
Les entreprises artisanales formelles restent les plus faiblement représentées (6,0%). Pour le directeur général de la CCI-BF, Issaka Kargougou, ce document est élaboré suivant une démarche participative et inclusive à travers des revues documentaires, d'enquêtes auprès des acteurs économiques, des partenaires au développement du secteur privé, du personnel et des personnes-ressources. Il a souligné que les données et informations collectées ont permis une analyse rigoureuse des forces et faiblesses. Tous ces chiffres non reluisants, selon lui, les interpellent sur la nécessité de développer des initiatives et de mener des actions de soutien.
«Cette situation traduit l'impératif de la mise en œuvre d'actions vigoureuses visant à encourager non seulement la formalisation des entreprises informelles, mais aussi celles de forme sociétaire. Face à la faiblesse constatée dans la création d'unités industrielles, il y a la nécessité de renforcer les actions de plaidoyer et de promotion en faveur du développement des unités de transformation des produits locaux», a-t-il indiqué. Pour ce faire, le DG Kargougou a présenté cinq axes stratégiques afin de guider les actions de la mandature.
Il s'agit, entre autres, de l'amélioration de la gouvernance et mobilisation de l’intelligence consulaire, le développement du capital humain, la facilitation de l'accès au financement du secteur privé, le renforcement de l'accompagnement de proximité des entreprises dans les régions. Il a ajouté que ce plan servira de base à la mesure et au suivi des résultats de la CCI-BF pour les cinq années à venir. Ceci contribuera de manière significative à rendre un jugement objectif sur l'atteinte des résultats escomptés, a-t-il précisé. Après la présentation du plan stratégique, Issaka Kargougou a appelé à l'engagement de tous pour que ledit plan puisse être mis en œuvre.
Elélé KANTORO
Agui DIALLO
(Stagiaire)