Après la tenue du forum communal sur le dialogue citoyen et la redevabilité, le Balai citoyen, en partenariat avec l’ONG OXFAM et la mairie de l’arrondissement 3, a organisé, le 3 août 2017 dans l’enceinte de la mairie de l’arrondissement 3, une rencontre qui a regroupé les autorités communales et la population. Cette rencontre a eu pour but de permettre aux deux parties d’échanger à bâtons rompus sur les difficultés que connaît la commune et de dégager les perspectives pour son développement.
« Ce n’est pas un règlement de comptes, nous sommes là pour échanger et partager des idées » ; c’est en substance ce sur quoi se sont accordés l’ensemble des acteurs qui ont pris part à la rencontre tenue à la mairie de l’arrondissement 3, le 3 août dernier. Une rencontre qui entre dans le cadre de la mise en œuvre du Projet d’appui à la citoyenneté de la jeunesse et des femmes, pour une meilleure redevabilité publique. Ce projet porté par le Balai citoyen et financé par l’ONG OXFAM, vise à promouvoir une gestion saine de l’action publique avec notamment, la participation active des jeunes et des femmes. « C’est un projet qui vise à rendre effectif le devoir de redevabilité des dirigeants vis-à-vis des populations », a déclaré Alphonse Yambré, chargé de programme au Balai citoyen. Pour y arriver, le mouvement, a-t-il fait savoir, a entrepris plusieurs activités allant de la sensibilisation au lobbying en passant par la création et l’animation de cadres d’échanges et de dialogue entre les élus et leurs populations, pour une meilleure redevabilité publique. L’exercice auquel s’est livré le maire de l’arrondissement 3 de la ville de Ouagadougou, Rainatou Ouédraogo/Savadogo, y compris ses conseillers, entre donc dans cette logique de redevabilité. Et pour cela, le maire a d’abord fait le bilan de sa gestion, depuis son élection. Un bilan, a-t-elle dit, satisfaisant, malgré les nombreuses difficultés que connaît sa commune. Ainsi, des points de satisfaction ont été relevés au niveau de certains secteurs. Il s’agit, entre autres, foi du maire, de l’éducation, de la mobilité urbaine, du renforcement des compétences des travailleurs, de la délivrance des actes administratifs et de la prise en charge des sinistrés suites aux inondations de 2016.
« Les élus doivent rendre compte de leur gestion aux populations »
Quant aux difficultés rencontrées dans la gestion, le maire a fait savoir aux populations qu’elles sont de deux ordres. « D’abord, la mairie ne fonctionne pas actuellement à plein régime. Le Conseil municipal composé de 28 conseillers, fonctionne aujourd’hui avec 12 conseillers. Nous manquons également d’une autonomie financière afin de pouvoir toucher du doigt les préoccupations de la population », a-t-elle soutenu. Pour le dernier aspect, Rainatou Ouédraogo/Savadogo a rassuré les populations que le Conseil est à pied d’œuvre pour trouver d’autres sources de financement. Ces financements, a-t-elle dit, permettront, en termes de perspectives, de réaliser des infrastructures dont des routes, pour faciliter davantage la mobilité urbaine. Bien entendu, a conclu le maire, la commune, dans ses perspectives, prendra en compte les préoccupations dont la population entend lui faire part à la faveur de ce dialogue. Toute chose que le chargé de programme du Balai citoyen a appréciée car, selon lui, c’est l’objectif visé par leur programme. « Nous sommes satisfaits de voir que la commune s’est donnée à cet exercice. En termes de bonne gouvernance, les élus doivent rendre compte de leur gestion aux populations. Mais beaucoup d’élus n’ont pas compris ce devoir et ne sont pas encore prêts à se prêter à ce type d’exercice », a-t-il soutenu. Pour faire entendre raison à tous les élus qui hésitent encore, le Balai citoyen entend poursuivre son lobbying. Les prochaines étapes seront Koudougou et Bobo-Dioulasso où il sera également organisé des panels afin de sensibiliser les jeunes et les femmes afin de les amener à poser les bonnes questions et les bonnes actions, pour une gouvernance vertueuse.
Adama SIGUE