Le Premier ministre, Paul Kaba Thiéba a lancé, le jeudi 3 août 2017 à Tongomayel dans la province du Soum, le Programme d’urgence pour le Sahel (PUS-BF). Prévu pour une durée de trois ans, il devrait permettre, à terme, de réaliser d’importantes infrastructures communautaires et de réduire la pauvreté.
Chose promise, chose due. Le programme d’urgence pour le Sahel (PUS) adopté le 21 juin dernier en conseil des ministres est désormais opérationnel. D’un montant global de 455 milliards FCFA dont environ 88 milliards pour le second semestre de 2017, il a été lancé ce jeudi 3 août 2017 dans la commune rurale de Tongomayel dans la province du Soum, par le Premier ministre Paul Kaba Thiéba. Ce paradigme de développement, a pour objectif principal de contribuer à l’amélioration de la sécurisation des personnes et des biens pour une prospérité partagée et durable. Il se présente comme une réponse adéquate aux problèmes de vulnérabilité, a fait savoir Paul Kaba Thiéba. A moyen et long terme, a-t-il ajouté, il doit s’aligner sur le pôle de croissance du Sahel. Un pôle dont l’objectif est d’optimiser les retombées socio-économiques de l’exploitation minière sans oublier de mettre en valeur le potentiel de croissance des secteurs porteurs comme l’élevage et le tourisme. Paul Kaba Thiéba a exhorté la population à s’impliquer davantage dans sa mise en œuvre. Aux habitants du Sahel, il leur a adressé un message de paix, de solidarité et de fraternité. Le PUS-BF, selon lui, est l’expression de l’unité nationale et l’aspiration commune à l’amélioration des conditions de vies des Burkinabè.
Le programme dans son volet eau potable et assainissement prévoit entre autres, la réalisation de 400 forages neufs, quatre (4) nouveaux barrages, 18712 latrines familiales et 60 adductions d’eau potable simplifiée (AEPS). Pour les infrastructures à réhabiliter, on distingue 356 forages, neuf (9) barrages et la construction d’environ 32 205 puisards domestiques.
La poulation du Sahel est estimée en 2016, à 1 184 208 habitants. Le taux d’accès à l’eau potable est de 54%. Mais la mise sur orbite de ce programme constitue une lueur d’espoir pour nombre d’habitants de la région. Pour joindre l’acte à la parole, le Premier ministre a remis des chèques à des promoteurs de projets. Deux jeunes et trois dames ont ainsi reçu leurs chèques d’un montant total de 9 millions FCFA.
Pour montrer que le gouvernement ne navigue pas à vue, le chef du gouvernement a relevé que PUS-BF s’inscrit en droite ligne du Plan national de développement économique et social (PNDES), « notre boussole pour lutter contre la pauvreté ». Déclinant les grands axes du PNDES, il s’est appesanti sur les actions prioritaires. Les chances de réussite d’une telle initiative se situent, à son avis, au niveau des investissements. Selon lui, ceux-ci devront faciliter l’accès aux services sociaux de base et accroitre la résilience des populations en particulier les jeunes et les femmes.
Le programme vise également l’amélioration de la gouvernance administrative et locale. Embouchant la même trompette, la coordinatrice du Système des Nations unies au Burkina, Metsi Maketa a, au nom des partenaires, félicité le gouvernement burkinabè pour cette vision. Une vision partagée par l’ensemble des partenaires qui ont décidé de délier les cordons de la bourse. Elle a réaffirmé la volonté des partenaires techniques et financiers (PTF) à accompagner les autorités burkinabè pour un franc succès du programme. Même sentiment de joie chez le maire Sadou Issa Tamboura et chez le président du conseil régional, Hamidou Dicko. Pour le maire, la mise en œuvre de ce plan est la preuve que les préoccupations des populations de sa commune sont prises en compte. A l’écouter, il n’y a aucun doute : ce programme participe à la lutte contre l’insécurité et la pauvreté.
33 attaques terroristes,
une cinquantaine de morts
Depuis 2015, le Burkina est dans le viseur des terroristes. A en croire Paul Kaba Thiéba, ce sont environ 33 attaques terroristes ou agressions de nature terroriste revendiquées essentiellement par des mouvements terroristes qui ont été enregistrés sur le territoire national. Chiffres à l’appui, il a montré que ces attaques ont causé la mort d’une cinquantaine de personnes dont 27 éléments des forces de défense et de sécurité et se sont accentuées dans la région du Sahel. Tout en saluant la mémoire de ceux qui sont tombés, il a rendu un vibrant hommage aux FDS dont le professionnalisme et l’esprit de sacrifice ont permis de défendre le territoire, de sécuriser les personnes et les biens. « Sachez que nous serons toujours à vos côtés dans la lutte contre l’intolérance », a signifié le Premier ministre Thiéba. Il invite les uns et les autres à s’armer de courage et de vaincre la peur, convaincu que c’est main dans la main que l’on pourra vaincre ce fléau. Cependant, il a reconnu que les esprits « égarés » ont toujours leur place dans la société. « Notre volonté est de les ramener en famille, et de faire d’eux, des frères, des compatriotes afin qu’ensemble nous puissions bâtir ce pays que nous ont légué nos ancêtres », a mentionné M. Thiéba. Et de poursuivre : « A tous ces frères et sœurs qui ont été désorientés par ces forces obscurantistes, je vous parle ». La porte-parole des PTF, Metsi Maketa a laissé entendre que depuis 1994, le Programme des Nations unies pour le développement s’attelle à cela. En effet, a-t-elle expliqué, un rapport sur le développement humain a mis en évidence la corrélation entre la sécurité et le développement humain. A la lumière de ce rapport, les réponses aux enjeux de la sécurité doivent être focalisées sur les personnes, pas seulement sur les territoires.
Les autorités ne sont pas allées à Tongomayel les mains vides. Des extraits d’actes de naissance ont été octroyés à des enfants, des registres d’état civil au maire, des gilets pare-balles et des casques aux FDS, des vivres aux populations.