La Chambre de commerce et d’industrie du Burkina Faso (CCI-BF) de la mandature 2016-2021 tient, du 3 au 4 août 2017 à Ouagadougou, ses premières journées de réflexion. Deux jours durant, les élus consulaires vont échanger sur diverses questions dont l’adoption de leur plan stratégique de mandature. Ces journées ont connu la participation d’autres élus consulaires de la sous-région dont la Côte d’Ivoire, le Sénégal et le Ghana.
Les membres consulaires de la Chambre de commerce et d’industrie du Burkina Faso (CCI-BF) veulent réussir leur mandat. C’est dans cette perspective qu’ils ont tenu, les 3 et 4 août 2017, leurs premières journées sous le thème : « Rôle et missions des élus consulaires dans l’animation et la gestion de la Chambre de commerce et d’industrie du Burkina Faso (CCI-BF) ». Entre réflexions, échanges d’idées et partage d’expériences, les élus consulaires vont, au cours de ces deux jours, échanger non seulement sur leurs rôles et devoirs, mais aussi sur leur plan stratégique de mandature 2016-2021. Selon le président de la CCI-BF, Mahamadi Sawadogo, l’organisation de ces journées traduit la volonté de répondre aux besoins de renforcement des capacités des élus consulaires. Elle intervient 8 mois après l’installation officielle de l’Assemblée générale et du Bureau consulaire. « Il s’agira de faire connaître davantage l’institution consulaire en tant qu’outil de développement économique, à travers son histoire, ses missions et attributions ainsi que son fonctionnement. Aussi, sera-t-il question au cours de ces journées, d’échanger autour des questions liées à la fonction d’élu consulaire : Qu’est-ce qu’un élu consulaire ? Quels sont ses droits, ses devoirs et ses obligations ? Quelle relation l’élu consulaire entretient-il avec l’administration consulaire, etc. ? », a expliqué M. Sawadogo. La mandature des actuels élus consulaires intervient dans un contexte économique morose doublé de mutations socio-économiques profondes avec des remous sociaux. Et le président de la CCI-BF, Mahamadi Sawadogo, l’a rappelé dans son discours à l’occasion de la cérémonie d’ouverture de ces assises. Car, a-t-il soutenu, cette situation a sans nul doute impacté l’économie nationale dont le taux de croissance, en 2016, était de 5,4% alors que le taux de croissance démographique de 3,1% reste toujours élevé.
Le gouvernement salue « l’ambitieux » plan de mandature de la CCI-BF
Toute chose qui témoigne que beaucoup de défis restent encore à relever, surtout en termes d’employabilité des jeunes. Et les élus consulaires disent être conscients que le secteur privé a un rôle prépondérant à jouer, pour changer positivement la donne. « D’où l’intérêt d’avoir une situation consulaire proactive, avec des élus consulaires au fait de leurs droits et devoirs aussi bien à l’égard de leurs pairs que de l’administration », foi de M. Sawadogo qui a, par ailleurs, soutenu que leur plan stratégique de mandature 2016-2021 s’inscrit en droite ligne de l’axe 3 du Plan national de développement économique et social (PNDES). Lequel axe a fait de la création de richesses et d’emplois durables, son cheval de bataille. De quoi donner des motifs de satisfaction au ministre du Commerce, de l’industrie et de l’artisanat, Stéphane Wenceslas Sanou, qui a salué non seulement la tenue de ces journées, mais aussi la pertinence des thématiques qui y seront abordées. « L’ambitieux plan de mandature que vous vous apprêtez à adopter, rassure le gouvernement sur l’engagement de la Nouvelle CCI-BF à tenir fermement sa place au front du combat pour le développement économique et social de notre pays. En effet, le PNDES, référentiel de développement de notre pays en son axe 3 relatif à la dynamisation des secteurs porteurs pour l’économie et les emplois, confère au secteur privé une place primordiale dans la mise en œuvre de cet axe ; d’où notre souhait et notre espoir que le plan de mandature 2016-2021 s’inscrive dans cette dynamique », a-t-il soutenu. Cela dit, il a également invité tous les participants à ces assises à être des relais d’encadrement des acteurs du secteur privé dans toute sa diversité. « Mieux, vous devriez être des leaders par l’exemple, en étant des modèles qui forcent respect et admiration dans la communauté des affaires d’une façon générale et en particulier auprès de vos pairs. Vous avez la lourde responsabilité de consolider les acquis et d’inscrire résolument la CCI-BF dans une dynamique de gouvernance vertueuse pour en faire une institution moderne et proactive au service de l’économie nationale », a-t-il lancé aux élus consulaires. Il faut noter qu’à cette rencontre, des représentants de la Chambre de commerce et d’industrie de pays de la sous-région ont marqué leur présence pour partager leurs expériences avec leurs homologues du Burkina.
Mamouda TANKOANO
Zoom sur le Plan stratégique de la mandature 2016-2021 de la CCI-BF
L’intérêt pour la CCI-BF de disposer d’un Plan stratégique de la mandature, peut se résumer, selon le président de ladite institution, Mahamadi Sawadogo, en plusieurs points. Il s’agit, entre autres, de prévoir l’avenir de l’institution pour les 5 années à venir, définir les objectifs à long terme, évaluer la situation actuelle de l’institution, ainsi que les forces et faiblesses, les opportunités et les menaces, concevoir des stratégies et des tactiques visant à régler les problèmes identifiés et perçus, fixer des échéances et attribuer des responsabilités afin que le plan se réalise, réduire les risques inhérents aux activités en nous appuyant sur de meilleures décisions et en exploitant le potentiel de notre institution. A cet effet, avec ce plan stratégique, les élus consulaires entendent travailler à relever moult défis. Il s’agit principalement de l’amélioration de la gouvernance de la CCI-BF, la réponse aux enjeux du secteur privé. A cet effet, les élus consulaires pensent à la nécessité de renforcer les actions de plaidoyer et de promotion en faveur du développement des unités de transformation des produits locaux. Car, selon les statistiques, les créations d’entreprises industrielles et artisanales représentent respectivement 9% et 5% contre 53% pour les entreprises commerciales et 22% pour celles du secteur des services. Aussi, les élus consulaires entendent travailler par exemple, à la mise en place de parcs d’entreprises selon les spécificités régionales, puisque les statistiques révèlent une concentration d’entreprises dans des grands centres urbains comme Ouagadougou avec 73% et Bobo-Dioulasso avec 12%. C’est pour cette raison qu’ils ont centré leur plan stratégique sur 5 axes. Il s’agit de l’amélioration de la gouvernance et la mobilisation de l’intelligence consulaire, du développement du capital humain et la facilitation de l’accès au financement du secteur privé, du développement de l’intelligence économique et du portefeuille de services du secteur privé, du renforcement de l’accompagnement de proximité des entreprises dans les régions, du développement et du renforcement de l’offre en infrastructures et en équipements économiques.
Synthèse de M.T.