Un homme a été tué par balles dimanche matin par des inconnus dans l'extrême nord du Burkina Faso, portant à neuf le nombre de personnes tuées depuis le début de la semaine dans des attaques ciblées dans cette zone en proie aux agressions terroristes, a appris Xinhua de sources concordantes.
Trois personnes dont un conseiller municipal, ont été tuées dans la nuit de jeudi à vendredi par des hommes armés dans une localité située à une trentaine de kilomètres de Djibo à l'extrême nord, alors qu'en début de semaine, au moins cinq personnes avait été tuées dans des villages différents situés dans la même localité.
Les forces de défense et de sécurité burkinabè avaient privilégié la piste d'un règlement de compte entre des branches rivales au sein des terroristes qui écument cette vaste partie du Burkina Faso qui partage les frontières avec le Mali et le Niger.
Ces terroristes ne tardent pas à tuer des villageois soupçonnés de fournir des renseignements aux forces de défense et de sécurité sur le terrain.
Longtemps épargné par le terrorisme, le Burkina Faso, qui partage une longue frontière avec le Mali et le Niger, est régulièrement la cible d'actes terroristes depuis 2015, notamment au nord du pays.
Le pays projette d'organiser, en septembre prochain, à Ouagadougou, un forum national sur la sécurité intérieure visant à faire un diagnostic de la sécurité en vue de proposer des solutions pour résoudre durablement le problème de l'insécurité.
Mi-juillet, une étude a été lancée dans le cadre du Projet d'appui au renforcement de la sécurité intérieure du Burkina Faso (PARSIB) financé par l'Union européenne pour faire un état de la situation sécuritaire du pays.
Le gouvernement burkinabè a décidé d'invertir 415 milliards de FCFA dans un "programme d'urgence" au profit de la région du Sahel sous la menace permanente des terroristes. Le programme qui couvre la période 2017-2020 vise à réaliser des infrastructures socio-communautaires dans cette zone considérée comme l'une des plus pauvres du Burkina Faso et "très fragilisée par la menace terroriste".
C'est dans le Sahel burkinabè à la frontière avec le Mali et le Niger que s'est retranché un djihadiste burkinabè du nom de Malam Ibrahim Dicko qui a déjà revendiqué plusieurs attaques contre les positions de l'armée et contre les villageois.
Une opération militaire conjointe du Burkina Faso, du Mali et de la France a permis de diminuer la puissance de frappe des hommes de M. Dicko qui procèdent par des actes isolés.
Le Burkina Faso a, en outre, entamé depuis le 15 juillet le retrait définitif de son contingent de Casques bleus du Darfour, dans l'ouest du Soudan, pour renforcer la sécurité de ses propres frontières.
Dans la même logique, le G5 Sahel, créé en 2014 et qui inclut le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie, le Niger et le Tchad, a adopté une résolution, le 6 février 2017, dans laquelle il a décidé de créer une force conjointe dans la lutte contre le terrorisme.