Accueil    Shopping    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Burkina Faso    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
International
Article



 Titrologie



Le Pays N° 5401 du 16/7/2013

Abonnez vous aux journaux  -  Voir la Titrologie

  Sondage



 Autres articles


Comment

International

Manifestation à New York contre le Sénat : Des Burkinabè donnent de la voix devant le siège de l’ONU
Publié le mardi 16 juillet 2013   |  Le Pays




 Vos outils




Le jeudi 11 juillet 2013, s’est tenue à New York et devant le siège des Nations unies, une manifestation contre la mise en place du Sénat au Burkina Faso. Elle a regroupé des jeunes pour la plupart étudiants et travailleurs venus des différents Etats.

Munis de balais, de banderoles et de pancartes, de jeunes Burkinabè regroupés pendant des heures devant le siège de l’ONU, ont scandé des slogans hostiles au régime de Blaise Compaoré. On pouvait ainsi lire, entre autres, « Non à la mise en place du Sénat », « Non à la modification de l’article 37 », « Non à la vie chère », « Non à l’impunité », « Non à la corruption », « Justice pour Thomas Sankara, Norbert Zongo… », « BF, ce n’est pas Blaise et François », etc. Peu nombreux mais très actifs, ces jeunes se sont fait remarquer par les passants et le personnel des Nations unies par leur tumulte et leurs slogans.

Ils ont dénoncé, tour à tour, avec témoignages à l’appui, les différents maux qui minent la société burkinabè et entravent le développement du pays : manque de soins de première nécessité dans les hôpitaux, conditions de vie de plus en plus difficiles, système éducatif en crise faute de moyens, etc. Si, pour le Sénat, on a besoin de 36 milliards de F CFA, on a juste besoin de 6 milliards de F CFA pour l’université de Ouagadougou, selon les manifestants.
« Nous ne sommes pas un parti politique et ne bénéficions d’aucun soutien extérieur. Nous sommes un mouvement de patriotes assoiffés de justice. Cette manifestation a pour but de nous faire entendre de nos autorités présentes à New York et de celles des Nations unies et de convaincre du bien-fondé de notre lutte », a relevé, en substance, le porte-parole des manifestants. Il a ajouté que le Sénat, qu’il soit budgétivore ou pas, ne cadre pas avec les réalités du pays.

Le balai symbolise la propreté et donc, à travers son utilisation lors de leur mouvement d’humeur, ces jeunes Burkinabè ont voulu montrer leur détermination à « nettoyer le Burkina Faso de son système vampirique qui suce le pays économiquement et empêche tout espoir de développement », a laissé entendre Isonore Dianda.
Avant de se séparer, les manifestants ont remis une lettre au secrétariat de la mission permanente du Burkina auprès des Nations unies et une copie devait être envoyée par courrier à l’ambassade du Burkina basée à Washington. Ils ont promis de manifester les mois à venir si le régime tente un passage en force pour la mise en place du Sénat.

La lettre adressée au secrétariat de la mission permanente du Burkina auprès des Nations unies

A Monsieur l’Ambassadeur du Burkina Faso à Washington aux Etats-Unis,

A Monsieur le représentant du Burkina Faso auprès de l’Organisation des Nations unies.

« Excellences,
La situation que traverse notre pays, le Burkina Faso, depuis un certain temps, interpelle tout Burkinabè à agir pour l’intérêt supérieur de la nation.
S’il est vrai que tout Etat démocratique se doit d’adapter sa loi fondamentale à ses réalités sociopolitiques et économiques, il est aussi impératif que ses réformes entrent en ligne de compte avec le principe fondamental de l’alternance au pouvoir.
Excellence, convenez avec nous que les réformes institutionnelles en cours au Burkina Faso portent en elles-mêmes les germes d’une crise profonde qui se dessine à l’horizon. L’adoption du Sénat, selon l’entendement public, est un mépris à l’endroit de la population, que vient d’afficher le régime en place au Burkina Faso. Pour un pays dont les ressources sont très limitées et dont les populations font face, de manière récurrente, à la cherté de la vie, au chômage des jeunes, au manque crucial des centres de santé, à l’analphabétisme (85%) et où l’avenir des futurs décideurs est hypothéqué, les préoccupations devraient se focaliser sur la résolution des maux précités.
Excellence, ce futur Sénat ne sera point un moyen de rééquilibrage du pouvoir politique, mais plutôt un moyen de renforcer l’emprise déjà assourdissante du parti majoritaire sur les institutions du Burkina Faso. Pour comprendre un régime politique dans un Etat, il faut s’en extraire. Cependant, bon nombre d’autorités politiques crochues au régime au pouvoir, semblent avoir été clonées par vingt-six ans de démagogie, de corruption, et de crimes sanglants. Le discours de ce régime de vingt-six ans est seulement destiné à donner aux mensonges l’accent de vérité, à rendre le meurtre respectable et à donner de la solidité à ce qui n’est que vent.
Excellence, nous ne sommes sûrs de rien. Toutefois, cette incertitude du résultat ne nous empêchera pas de travailler très fort pour parvenir à une alternance, gage d’un nouveau départ pour une démocratie véritable, à l’image de la situation de certains pays de la sous-région ouest-africaine.
Au vu de tous ces aspects, Excellence, le patriotisme nous oblige à dire :
- Non au Sénat ;
- Non à la modification de l’article 37 de la Constitution burkinabè ;
- Non à la cherté de la vie au Burkina Faso.
Sachant compter sur votre pleine collaboration en transmettant notre lettre de protestation a qui de droit, veuillez accepter recevoir nos salutations patriotiques. »

Ont signé :

Les membres organisateurs :
Arouna Saniwidi

Yann Arnaud M. Seghda

Giselle Yaméogo

Simon Pierre Kaboré

Boubacar Bah


Jhon Askia Boukari à New York

 Commentaires