L’Autorité du Liptako-Gourma (ALG) et le G5 Sahel organisent, du 26 au 28 juillet 2017, en partenariat avec le Bureau de Dakar de l’Institut d’étude de sécurité, un atelier sous-régional d’échanges d’expériences et d’analyses sur la situation sécuritaire dans les zones frontalières du Liptako-Gourma.
Les défis sécuritaires dans les zones frontalières des pays du Liptako-Gourma préoccupent l’Autorité en charge de cet espace commun entre le Burkina Faso, le Mali et le Niger. Elle organise du 26 au 28 juillet 2017, un atelier sous-régional d’échanges d’expériences et d’analyses sur la situation sécuritaire dans les zones frontalières de son ressort territorial. Une cinquantaine de participants, parmi lesquels des parlementaires, des élus locaux et des acteurs de la société civile venus des trois pays ont pris part à cette formation. Plusieurs thèmes sont prévus pour être développés lors de ces 72 heures de formation. L’identification des acteurs de l’insécurité, l’analyse des moyens et stratégies, opportunités des réponses à apporter ainsi que leurs limites, sont entre autres aspects qui seront abordés. L’atelier se déroule d’abord sous forme de présentations sur le thème de la session, par un expert, suivies de travaux en groupes sur le contexte spécifique. Une plénière interviendra ensuite pour permettre à chacun des différents groupes de mettre ses propositions sur la table de discussions en vue de l’élaboration d’un document final dédié aux conclusions et recommandations. Cette approche, comme précisent les termes de référence, a l’avantage de favoriser l’apprentissage basé sur l’expérience et la réflexion individuelle et collective des participants. La cérémonie marquant l’ouverture des travaux a connu plusieurs interventions. Premier à prendre la parole, le directeur général de l’Autorité de développement intégré de la région du Liptako-Gourma, Seydou Oua, a tenu à faire un état des lieux de la situation sécuritaire qui y prévaut.
« La bande sahélo-saharienne en général et la Région du Liptako-Gourma, située à cheval sur les frontières communes entre le Burkina Faso, le Mali et le Niger en particulier, est confrontée à une situation sécuritaire, devenue une préoccupation majeure pour nos Etats», a-t-il fait remarquer.
« Jadis havre de paix »
Cet espace, jadis havre de paix, fait face de nos jours, a-t-il précisé, à de nombreux défis sécuritaires qui vont du grand banditisme au terrorisme et au crime organisé, en passant par les conflits intercommunautaires, la radicalisation et l’extrémisme violent. Pour lui, cette rencontre de 72 heures vient à point nommé. « Pour briser ce cercle vicieux, il est essentiel de mettre en place une gouvernance de proximité à la hauteur des enjeux impliquant tous les acteurs locaux en vue de solutions participatives, concrètes et idoines », a dit Seydou Oua. Le Secrétaire permanent du G5 Sahel, Najim El Hadj Mohamed a, pour sa part, indiqué que la question sécuritaire a un caractère complexe et cela impose une réponse multidimensionnelle. De son avis, l’importance de l’atelier n’est donc plus à démontrer. « Il va nous permettre de faire une analyse croisée multidisciplinaire de l’insécurité dans les zones frontalières du Liptako-Gourma, une compréhension partagée de la situations fondée sur des perspectives endogènes. Enfin, il va contribuer, par la formulation de recommandations, à l’élaboration de solutions adaptées et de mesures d’atténuation pour les réponses envisagées ou déjà mises en œuvre », a-t-il expliqué. Le haut représentant de l’Union africaine pour le Mali et le Sahel, pierre Buyoya, a également fait le déplacement de Ouagadougou. Celui-ci a laissé entendre que l’UA attend avec intérêt les conclusions de cet l’atelier qui, a-t-il dit, va apporter plus d’éclairage sur la situation sécuritaire du Liptako-Gourma. Le ministre d’Etat en charge de la sécurité, Simon Compaoré, s’est fait représenter par son directeur de cabinet, Clément Ouongo. Ce dernier a souligné que la sécurité et le développement sont aujourd’hui les défis majeurs dans l’espace du Liptako-Gourma et aucun Etat pris individuellement ne peut y faire face. « C’est donc dire que nos Etats qui sont des cibles du terrorisme sont dans une communauté de destin que les circonstances imposent », a-t-il déclaré. Se félicitant des efforts déjà déployés par les Etats du G5 Sahel dans la lutte contre le terrorisme, il a exhorté les participants à s’investir dans les travaux du présent atelier dont les conclusions aideront à la prise de décisions des autorités. L’atelier a bénéficié du soutien financier des ambassades des Pays-Bas et de la Suisse. Elle a connu la participation de l’ambassadeur des USA au Burkina Faso et des représentants de l’Union européenne.
Beyon Romain NEBIE
Béchir Tahir HAMIT
(Stagiaire)