Dans le cadre de ses activités en santé nutritionnelle, de l’hygiène et d’assainissement, le projet de résilience et de croissance économique au Sahel-résilience renforcée (REGIS-ER) a organisé, le mercredi 19 juillet 2017 une cérémonie de certification de 12 maris modèles dans le village de Kallo, commune de Bani dans la région du Sahel.
Le concept de maris modèles répond à l’accomplissement de plusieurs petites actions. A en croire, le coordonnateur par intérim du projet de résilience et de croissance économique au Sahel-résilience renforcée (REGIS-ER) de Dori Hamidou Hama Sow, pour être certifié mari modèle, l’homme doit accompagner sa femme enceinte aux consultations prénatales, apporter des brochettes de viande ou de poisson à sa femme enceinte ou allaitante et l’accompagner au centre de santé pour la Planification familiale(PF) et en cas de maladie des enfants.
En outre, a-t-il ajouté, l’homme qui aspire à être mari modèle doit installer un dispositif de lavage des mains au savon et s’assurer que tous les membres du ménage se lavent les mains au savon lors des moments critiques. Pour M. Sow, le mari modèle doit également participer à une séance de préparation de la bouillie enrichie.
C’est après avoir accomplir toutes ces tâches que 12 hommes du village de Kallo dans la commune de Bani ont été certifiés maris modèles. De l’avis de leur représentant, Alou Hamidou Dicko, c’est une grande fierté pour eux d’avoir satisfait aux différentes actions retenues par la communauté de Kallo. Au préalable, a-t-il indiqué, ils ont bénéficié d’une formation à Dori et cela a conduit à la mise en place de «l’école des maris» en abrégé EDM à Kallo. Intervenant dans 6 villages de Bani, M. Dicko a souhaité que les 50 autres soient impliqués.
Quant à Aissattou Dicko, la femme d’un mari modèle, elle a confirmé que son conjoint mérite la certification dans la mesure où, ce dernier a réellement changé de comportement en espace de quelques mois. De son avis, son mari est au petit soin de sa famille en se conformant aux diverses tâches qui ont été identifiées. «Mon mari m’apporte régulièrement des brochettes de viande ou de poisson. Il assiste à la préparation de la bouillie enrichie pour les enfants âgés de 6 à 24 mois.
Lorsque l’enfant pleure, il lui donne la bouillie. Ainsi, j’ai le temps de m’adonner aux activités ménagères. En plus de cela, il installe la moustiquaire», a témoigné Mme Dicko.
Impulser un changement de comportement
Hamidou Hama Sow a souligné que depuis 2014, le projet REGIS-ER renforce les capacités des communautés en matière de résilience de la nutrition, de l’hygiène et d’assainissement. Dans le souci d’impliquer les hommes dans la promotion de la santé et favoriser un changement de comportement communautaire, a confié M. Sow, le projet met en œuvre la stratégie dite l’EDM. Pour lui, l’EDM est fondée sur un esprit d’adhésion volontaire et d’implication communautaire pour faire des hommes, des acteurs responsables de leur développement. «Il n’y a pas de leader, tous les membres sont égaux et travaillent dans un cadre non-hiérarchisé pour que chacun assume une partie des responsabilités à tour de rôle. L’EDM est un espace de discussion, de prise de décision et d’action», a expliqué le coordonnateur par intérim du projet REGIS-ER de Dori.
Dans la région du Sahel, 150 EDM ont été mises en place entre 2016 et 2017 dans 8 communes, rassemblant 1200 hommes engagés pour la santé et la nutrition maternelle et infantile. Il ressort des statistiques que plus de 300 d’entre eux ont déjà accompli la totalité des petites actions faisables auxquelles, ils se sont engagés qu’ils soient époux de femme enceinte ou allaitante.
D’une durée de 5 ans et financé par l’Agence américaine pour le développement international (USAID), le projet REGIS-ER renforce depuis 2014, la résilience des populations du Burkina Faso et du Niger à travers l’amélioration de leur sécurité alimentaire, nutritionnelle et économique.
Souaibou NOMBRE