Depuis la nuit des temps, le mouvement syndical piétine des peaux de banane politique. C’est en tout cas ce que dit Bassolma Bazié, un homme qui n’est plus à présenter dans le milieu syndical au Burkina Faso. Dans cet écrit, il invite ses camarades à ouvrir l’œil et à toujours avoir en ligne de mire l’intérêt du groupe.
Le mouvement syndical de notre pays a toujours piétiné des peaux de banane politique, surtout dans des moments difficiles et complexes. Mais il a su tenir dans le temps en cultivant, de façon inlassable, d’une part, l’unité entre travailleurs-élèves-étudiants-paysans-secteur informel et, d’autre part, l’intégration véritable de notre peuple avec les autres.
En effet, pour le premier cas, les cahiers des doléances déposés pour une cohésion syndicale chaque 1er mai auprès des autorités de notre pays l’attestent. En conséquence, l’Unité d’action syndicale (UAS) du Burkina Faso est reconnue et respectée, même au niveau des instances et organes internationaux, notamment le Bureau international du travail (BIT), comme un cas d’école syndicale.
Pour le deuxième cas, il est bien de rappeler qu’au lendemain des indépendances formelles de 1960, nos devanciers syndicaux de la Haute-Volta, en guise d’intégration des peuples africains ont accepté d’élire El Hadj Famory COULIBALY d’origine guinéenne à la tête de l’Union territoriale des travailleurs voltaïques (UTTV), section de l’UGTAN, devenue Union syndicale des travailleurs voltaïques (USTV). Il sera succédé par LY Mohamed Abdoulaye, d’origine sénégalaise travaillant aux TP/Bobo ; et cela, malgré toutes les manœuvres politiques de division (Cf. décret N°331/PRES du 22/8/1960 du gouvernement d’antan).
Ce petit rappel permet de signifier que les peaux de banane seront toujours jetées sur le chemin de toute organisation combative ; mais les armes efficaces et efficientes pour y faire face sont la cohésion, la solidarité et la clairvoyance des travailleurs tout en liant nos luttes syndicales à celles de notre peuple. En effet, la culture de la confusion, de la division et de la confrontation comme mode de gouvernance d’un niveau politique donné existeront toujours ! Que puis-je penser d’autres d’une expression du genre : « …la prochaine insurrection sera celle des paysans, de ces 40% contre tous les fonctionnaires réunis. Ce n’est pas un cas d’école, car cela s’est produit ailleurs » venant d’une autorité ?
« Heureusement » que Son Excellence, Monsieur Roch Marc Christian KABORE, président du Faso, a eu ce propos que je rappelle : « Un pays se construit par l’ensemble de ses fils » dans Sidwaya N°8443 du mardi 11 juillet 2017 ; des propos que je souhaite comprendre par « quel que soit le lieu où sévissent la misère et la pauvreté, l’homme, dans son ensemble, devrait s’y attaquer avec conviction, compassion, esprit de sacrifice et altruisme pour ses semblables. »
Alors, tout fonctionnaire à qui un « homme fort du moment » demanderait d’utiliser les pouvoirs d’Etat pour surveiller et/ou organiser des persécutions diverses à l’endroit de tiers, de se garder de participer à de telles dérives. Tôt ou tard, ce moment changera en emportant son « homme fort », mais ces fonctionnaires, eux, devront assumer le fardeau de ces méthodes peu honorables qui mettent historiquement en jeu leur propre responsabilité et dignité.
En effet, quand une personne qui est foncièrement contre l’unité des travailleurs asperge d’éloges un dirigeant syndical, il est impérieux que celui-ci (ce dernier) se pose cette question : « Quelle bêtise historique ai-je commise contre mes compagnons » ? parce que l’éloge diffère du respect!
Chers camarades, il se peut que nous trébuchions, ou que même nous tombions ; sachons nous relever, nous redresser et nous maintenir dans la cohésion et la solidarité sur la voie juste et noble ! Notre conscience nous le reflètera un jour, en laideur ou en beauté, selon nos choix !
Bassolma BAZIE