Les agents du trésor et des impôts observent du 18 au 21 juillet 2017, sur l’étendue du territoire nationale, un sit-in. Mardi 18 juillet 2017, respectivement à la direction générale du Trésor et à la Bourse du travail, des travailleurs ont exigé l’application des textes issus de l’accord signé, le 29 mai 2017, avec le gouvernement.
Les travailleurs du Trésor et des Impôts regroupés au sein du Syndicat autonome des agents du trésor du Burkina (SATB) et du Syndicat national des agents des impôts et des domaines (SNAID), ont entamé, le mardi 18 juillet 2017, un sit-in, de 8h à 14h à Ouagadougou. Le mot d’ordre a été lancé, le lundi 17 juillet 2017, conjointement par les responsables des deux syndicats, pour exiger du gouvernement la relecture des textes issus de l’accord signé le 29 mai 2017. Empêchés de tenir leur mouvement au sein de la Direction générale des impôts (DGI), c’est à la Bourse du travail que les agents des impôts se sont déportés dès 8h. A notre arrivée, à 10h 30 mn, les travailleurs se mobilisaient toujours en attendant calmement leurs responsables. Nous approchons un agent qui nous tient ce langage : «Nous avons été chassés de la DGI, lieu prévu pour le sit-in, or nous sommes en règle vis-à-vis de l’administration». Quelques minutes plus tard, les responsables du SNAID dont le Secrétaire général (SG), Nongo Grégoire Traoré, arrivent sur le lieu du sit-in. Après des échanges avec ses collègues du bureau syndical, il confie que c’est depuis le 12 juillet 2017 que les deux syndicats ont mis en place une plateforme minimale adressée au Premier ministre, Paul Kaba Thiéba. C’est une plateforme, dit-il, qui s’articule autour de la mise en œuvre du protocole d’accord signé par les deux syndicats et le gouvernement, portant, entre autres, sur les arrêtés de répartition du fonds commun. Dans ce document, souligne-t-il, figure le départ des directeurs généraux du Trésor et des Impôts qui, à ses dires, constituent des obstacles majeurs au bon fonctionnement des services. Le SG du SNAID soutient, à ce propos, que le syndicat a 43 ans d’expériences et la demande de la démission du DG des impôts relève de sa responsabilité. «Après ce protocole d’accord, des groupuscules d’agents ont été montés pour affronter le syndicat sous prétexte qu’il n’y a pas de consensus entre les agents», lance-t-il. Pour preuve, M. Traoré laisse entendre que certains de leurs collègues ont été armés pour les attaquer ce premier jour de sit-in. S’agissant du fonds commun, il déclare que c’est comme des cacahuètes qu’on a données aux enfants de se partager. En conséquence, il affirme que c’est normal qu’il y ait des brouilles parce qu’il n’y a pas une loi qui définit clairement cette répartition. En guise de solution, il souligne que le syndicat a proposé le statut particulier pour permettre une meilleure répartition du fonds entre les différentes catégories d’agents.
Les militants du SATB mobilisés
Le SG du SNAID fustige l’attitude du gouvernement de payer le fonds commun sur la base des anciens textes, qui ont d’ailleurs fait l’objet de revendications ayant abouti au protocole d’accord. Grégoire Traoré explique qu’il n’y a pas d’entière satisfaction sur les dix points de la plateforme générale (plan d’investissement de construction des bâtiments, indemnité informatique, gestion du plan de carrière des agents, etc.) présentés par le SNAID. Pourtant, indique-t-il, il y a un échéancier à respecter par le gouvernement.
Ce mot d’ordre de sit-in est également observé par les agents du Trésor, à la direction générale du Trésor et de la comptabilité publique. A 12h passées de quelques minutes, nous mettons le cap sur cette direction générale pour nous enquérir des réalités. Ce sont des travailleurs, avec parmi eux des chefs de service et des directeurs qui sont mobilisés comme un seul homme pour les mêmes revendications que leurs prédécesseurs, que nous avons trouvés. Là, les travailleurs, la plupart assis, écoutaient attentivement le Secrétaire général (SG) du SATB, Seini Koanda, sur le bien-fondé de la lutte. Dans ses déclarations, le SG du SATB, fait comprendre aux militants de rester mobilisés sans crainte. «Rien ne va arriver à quelqu’un, même à un seul de ses cheveux», martèle-t-il. Après ces déclarations devant les militants, il confie également que ce sit-in découle de la remise en cause du protocole d’accord signé entre les deux syndicats et le gouvernement. Il s’agit pour lui de dénoncer cette situation, compte tenu du fait qu’il a été institué dans ledit protocole, la relecture de l’arrêté portant conditions et modalités de la répartition du fonds commun et de celui portant fixation des taux de partage. M. Koanda, tout comme son homologue du SNAID, affiche la ferme volonté de l’ensemble des travailleurs de faire partir le DG du Trésor qu’ils accusent d’opposant à ladite relecture. En faisant le tour des différents services à la direction générale du Trésor, à 13h 40 mn, pratiquement, tous les guichets (recette générale, agence comptable, etc.) étaient fermés. Quoiqu’il en soit, les deux syndicats entendent maintenir leur mot d’ordre de 96 h sur toute l’étendue du territoire nationale, jusqu’au vendredi 21 juillet 2017 sans peur d’être
réprimés.
Boukary BONKOUNGOU