Le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, Siméon Sawadogo et une forte délégation de maires, de présidents de conseils régionaux et d’experts en coopération décentralisée ont participé les 10 et 11 juillet 2017 aux 5è Assises de la coopération décentralisée organisées conjointement à Bruxelles par le Comité des régions et Cités de l’Europe et la Commission européenne.
Au total, deux sessions plénières l’une consacrée au « programme mondial à l’horizon 2030, le nouveau consensus pour la résilience et le développement» et l’autre sur «la coopération décentralisée : nouvelles évolutions et tendance et nouveaux scénarios ; défis et opportunités à venir» ainsi que de nombreux tables rondes sur l'élaboration des politiques et des ateliers axés sur les projets ont été organisés lors de ces assises de la coopération décentralisée. Plus de 600 personnes, autorités locales et régionales de l'Union européenne (UE), d'Afrique, des Caraïbes, du Pacifique et de l'Amérique ont pris part à ces assises qui se sont tenues au Comité européen des régions, un des bâtiments de la Commission européenne à Bruxelles.
Le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, Siméon Sawadogo, est intervenu au cours des échanges pour souligner l’engagement du Burkina Faso depuis une vingtaine d’années non seulement à mettre en œuvre de façon pleine et entière sa politique nationale de décentralisation mais aussi à faciliter une coopération décentralisée portée sur le développement durable.
Les gouvernements centraux qui délèguent leurs pouvoirs à la base à travers leurs représentants élus doivent non seulement croire à cette décentralisation mais aussi œuvrer pour la réalisation de cette décentralisation et transférer certaines de leurs compétences aux collectivités territoriales, a-t-il plaidé. Les gouvernements centraux doivent nécessairement pour une décentralisation intégrale réussie, transférer les ressources financières et le patrimoine nécessaire aux collectivités territoriales.
«La décentralisation dans toutes les régions du monde est nécessaire, effective progressivement et irréversible. Les gouvernements locaux se construisent et s’affirment et les populations qui ont besoin d’eau, de toit, de santé, de nourriture, d’éducation, de développement tout court ont besoin d’une gouvernance de proximité», a indiqué M. Sawadogo.
Toutefois, à rappeler le ministre burkinabè, les gouvernements locaux doivent également mériter cette confiance des pouvoirs centraux par une gouvernance locale transparente, juste et équitable. Pour réussir cette gouvernance, ces gouvernement locaux doivent s’ouvrir au monde, échanger des expériences, conclure des amitiés, s’entraider «et c’est là l’intérêt de la coopération décentralisée», a-t-il souligné.
Cette coopération décentralisée doit continuer à exister au-delà des agendas locaux, des difficultés locales, des contraintes budgétaires, de la raréfaction des ressources, des velléités de repli sur soi et des résurgences des nationalismes anachroniques comme on le voit de plus en plus.
Une coopération décentralisée sud/Sud encore embryonnaire
Au Burkina Faso, la coopération décentralisée est une pratique ancienne largement répandue. Les collectivités territoriales (communes et conseils régionaux) entretiennent de nombreux liens de coopération avec des collectivités territoriales du Nord et du Sud et aussi avec la société civile. Parmi ces coopérations, celles avec les collectivités territoriales européennes, constituent les plus anciennes et les plus nombreuses, tandis que les coopérations Sud/Sud demeurent encore faibles.
Ces coopérations décentralisées qui se matérialisent souvent sous forme de jumelages permettent la mise en œuvre d’actions de développement palpables sur le terrain à travers les infrastructures socioéconomiques de base comme la construction d’écoles, de dispensaires, de forages d’eau potable, la construction de petits barrages ou la mise en place d’activités génératrices de revenus pour les jeunes et les femmes.
La coopération décentralisée est aujourd’hui un mode de coopération reconnu, qui a fait ses preuves en matière d’appui au développement et de renforcement des capacités des communautés de base, s’est félicité M. Sawadogo.
Le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation a rappelé que le Burkina Faso cherche permanemment à améliorer et éprouver sa politique nationale de décentralisation. Le pays tient d’ailleurs du 5 au 7 octobre 2017 à Ouagadougou ses propres assises nationales de la coopération décentralisée pour définir ses orientations nouvelles en matière de coopération décentralisée. Ces assises nationales qui seront présidées par le président Roch Marc Christian Kaboré permettront notamment de débattre du rôle et de l’appui de la coopération décentralisée pour une autonomisation des collectivités territoriales en vue d’une participation plus efficace dans la mise en œuvre des politiques et programmes de développement social, économique et culturel en faveur des populations.
Outre les responsables gouvernementaux, les collectivités territoriales burkinabè et leurs partenaires d’Europe, d’Amérique, d’Asie et d’Afrique prendront part à ces assises. Le Burkina Faso continuera à contribuer au développement de cette coopération décentralisée, a indiqué M. Sawadogo appelant l’Union européenne à appuyer ses acteurs à la base, catalyseurs du développement durable des nations.
Romaric HIEN
Ambassade du Burkina Faso à Bruxelles