Le Ghana et le Burkina Faso ont pris, le mercredi 12 juillet 2017 à Ouagadougou, des engagements pour renforcer leur coopération dans le domaine de la sécurité. Le partenariat sera axé prioritairement sur la lutte contre le terrorisme, la libre circulation des personnes et des biens et le foncier.
Dans le contexte de menaces terroristes dans la sous-région ouest africaine, le Ghana et le Burkina Faso se donnent la main pour faire face à l’adversité. Les deux Etats ont signé, le mercredi 12 juillet 2017 à Ouagadougou, un communiqué conjoint porteur de plusieurs engagements, pour une coopération renforcée. Ce document a été paraphé par le ministre ghanéen de la Sécurité, Albert Kan Dapaah, en visite d’amitié et de travail de 72 heures au Burkina, et son homologue Simon Compaoré, à l’issue d’une séance de travail. D’après les termes du communiqué final, le Ghana et le Burkina s’engagent à dynamiser leur coopération en matière de sécurité, avec un accent particulier sur la lutte contre le terrorisme et la grande criminalité, la libre circulation des personnes et des biens, et le foncier. Sur le plan de la lutte contre le terrorisme et la grande criminalité, les deux pays ont convenu de la signature, dans un mois, d’un accord sur les échanges d’informations. Ils se sont également entendus sur la tenue de rencontres « périodiques » et « régulières » entre les autorités administratives et les services de sécurité à leurs frontières communes, et l’organisation d’opérations « conjointes » et « simultanées » le long des frontières en cas de besoin. L’arrestation des personnes recherchées et les investigations y afférentes devraient aussi être facilitées de part et d’autre. Au chapitre de la libre circulation des personnes et des biens, les autorités ghanéennes et burkinabè ont reconnu la nécessité du respect « scrupuleux » des textes de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) en la matière et du renforcement du processus d’établissement de la carte biométrique. Aussi ont-elles promis d’observer « plus de fermeté » à l’encontre des contrevenants et d’œuvrer à la recherche de solutions appropriées par le biais du dialogue et de la concertation.
« Même combat et même détermination »
Dans le domaine du foncier, les deux nations ont marqué leur accord pour « la résolution de tout différend entre les parties par la voie pacifique ». Les ministres Albert Kan Dapaah et Simon Compaoré ont salué la signature du communiqué conjoint, une marque d’amitié, de fraternité et de solidarité. « Je suis content d’avoir effectué cette visite au Burkina et d’avoir eu des échanges avec mon homologue Compaoré. Si le Ghana n’est pas sécurisé, le Burkina ne l’est pas non plus », a déclaré l’hôte ghanéen. Il a salué au passage le « professionnalisme » et l’ «expertise » des agents de sécurité burkinabè. «Après ce communiqué, nous allons œuvrer à l’atteinte des objectifs de sécurisation du Ghana et du Burkina. Nous allons continuer à partager les renseignements, à former ensemble nos agents et à planifier des actions communes », a par ailleurs soutenu M. Dapaah. Sa conviction est que le développement économique recherché ne peut se faire sans une garantie de paix et de sécurité. Pour sa part, Simon Compaoré a affirmé : « La situation sécuritaire de notre sous-région nous oblige à collaborer. Le Ghana et le Burkina entretiennent des relations historiques. Si le Ghana se porte mal, notre pays le sera aussi. Nous avons le même combat et la même détermination ».
Kader Patrick KARANTAO