À New York, un Burkinabè fait vibrer Harlem by night. Arrivé les poches vides, Abdel Kader Ouedraogo a, en quelques années, créé un festival et ouvert un bar de world music devenu une adresse incontournable.
Plusieurs fois dans la journée, le Shrine (« lieu de pèlerinage » en français) se remplit. En quelques minutes, un guide le présente comme faisant partie du patrimoine musical et culturel de Harlem, le quartier historiquement afro du nord de New York. Les grappes de touristes s’extasient alors devant les centaines de pochettes de vinyles vintage placardées aux murs et au plafond. Mais le bar est loin d’être un mausolée : il a ouvert il y a seulement dix ans, et on y danse encore toutes les nuits.
Shrine se traduirait donc plutôt ici par « haut lieu ». C’est à partir de 16 heures que les groupes défilent, et l’on voit s’y presser jusqu’à 300 amateurs. « On reçoit tous les jours des centaines d’e-mails d’artistes indépendants qui veulent venir jouer », assure Abdel Kader Ouedraogo, le fondateur. La scène n’est pas seulement afro, mais ce sont bien Tiken Jah Fakoly, Amadou et Mariam ou Alpha Blondy qui s’y sont produits (presque) à l’improviste. Femi Kuti s’y est aussi montré, puisque « Shrine » est évidemment un hommage au mythique club de Fela Kuti à Lagos.
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