Si l’on en croit ce compte-rendu de la réunion du cadre de concertation du Chef de file de l’opposition politique au Burkina Faso, l’opposition n’a jamais été contre le Partenariat public-privé (PPP), mais contre le gré à gré comme méthode de passation des marchés du PPP.
« Les partis politiques membres du Cadre de Concertation du Chef de file de l’Opposition ont tenu une rencontre régulière le vendredi 07 juillet 2017, rencontre qui s’est poursuivie le mardi 11 juillet 2017, au siège du CFOP. Présidée par M. Zéphirin Diabré, Chef de file de l’Opposition, cette rencontre avait les points suivants inscrits à son ordre du jour :
1) situation nationale ;
2) vie du cadre ;
3) divers
Au titre de la vie nationale
L’actualité nationale a été marquée par le vote, le lundi 03 juillet, de la loi portant allègement des conditions d’exécution du programme de projets partenariat public-privé. Lors du vote de cette loi, et conformément aux directives du CFOP, les députés de l’Opposition se sont vaillamment opposés à ce que les Burkinabè comprennent chaque jour qui passe, comme une légalisation éhontée du pillage des ressources de notre pays par le MPP, sous le fallacieux prétexte de promouvoir le développement.
Les députés de l’Opposition ont quitté la salle de l’hémicycle pour éviter de se faire complices de la forfaiture du parti au pouvoir. L’Opposition politique leur adresse toutes ses félicitations, et ses encouragements. Elle les exhorte à garder cet esprit de vigilance sur tout ce qui touche à la gestion du bien public et à la bonne gouvernance, et à continuer à se faire les gardiens intraitables des acquis de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014.
L’Opposition politique redit ici que, contrairement à la propagande mensongère du MPP, elle n’a jamais été contre le PPP. Comme le sait tout le monde, le PPP est un mode libéral de financement des grands projets publics, en associant le secteur privé et ses ressources.
Ce que l’Opposition dénonce, et continuera de dénoncer, c’est le gré à gré comme méthode de passation des marchés du PPP. Le monde fourmille d’exemples de PPP, mais la passation des marchés se fait par appel à la concurrence, toute chose qui permet de choisir le projet qui est à la fois meilleur sur le plan technique et le moins cher sur le plan financier.
Ces marchés se chiffrent à des milliers de milliards. Ils engageront notre pays pendant des décennies. Ils ne sont pas tous urgents. Mais le plus grave, c’est que, avec cette loi qui autorise le gré à gré, nos dirigeants auront tout le loisir de distribuer ces marchés publics à leurs amis et camarades politiques du monde des affaires.
L’Opposition fait d’ailleurs observer aux Burkinabè que cette loi qui vient d’être votée par le parlement n’est pas une nouvelle loi, mais en fait la modification de la loi Blaise Compaoré sur les PPP, votée le 23 mai 2013, en vigueur depuis, mais qui n’a même pas été expérimentée.
En parlant d’allègement des procédures de l’ancienne loi, le MPP veut dire qu’il a trouvé que la loi Blaise Compaoré était trop contraignante. En effet celle-ci, en son article 16, disposait très clairement que « La sélection du partenaire privé est effectué par appel à la concurrence à l’échelon national ou international en fonction de la complexité ou de l’envergure financière du projet. Le partenaire privé est sélectionné à l’issue d’un appel d’offres ouvert en une étape précédé d’une procédure de pré-qualification , ou d’un appel d’offres ouvert en deux étapes, précédé d’une procédure de pré-qualification.»
En quoi une telle disposition est elle contraignante ? En quoi empêche-t-elle le MPP de travailler vite ? En quoi empêche-t-elle les partenaires honnêtes du Burkina de venir investir chez nous ?
En changeant cette loi pour introduire le gré à gré, le MPP, qui a participé à l’insurrection qui a renversé le régime de Blaise Compaoré, a délibérément choisi de piétiner les acquis de cette insurrection. Mais les Burkinabè peuvent se rassurer que l’Opposition continuera de mener le combat contre la grave dérive à laquelle nous assistons. Elle leur demande de rester mobilisés et à l’écoute des prochains mots d’ordre du CFOP.
Au titre de la vie du Cadre
Au regard des développements évoqués plus haut, de l’aggravation de la mal gouvernance, et de la persistance des problèmes de vie courante qui assaillent les populations du Burkina, les partis politiques ont échangé sur les stratégies et actions futures du CFOP.
La rencontre a pris fin à 20 h dans une ambiance de grande cordialité.»
Ouagadougou, le 11 juillet 2017
Le Service de communication du Chef de file de l’Opposition politique