Le Comité permanent Inter-états de lutte contre la sécheresse dans le Sahel (CILSS) en collaboration avec l'Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) et l’United states geological survey (USGS) a lancé officiellement, le mardi 11 juillet 2017 à Ouagadougou, le nouvel Atlas des pays de l’Afrique de l’Ouest intitulé : « Les paysages de l’Afrique de l’ouest : une fenêtre sur le monde en pleine évolution ». Ce document met en évidence les tendances évolutives de l’occupation des terres de 1975 à 2013.
Ces dernières années, la sous-région (Afrique de l’Ouest) a été marquée par des perturbations d’ordre climatique et une forte croissance démographique, en témoignent les inondations récurrentes et les conflits dus à la question foncière. Cette conjugaison des deux facteurs a entrainé la dégradation des terres et la baisse de la productivité agricole. Cette situation a donc suscité une réelle préoccupation au niveau régional et international d’où la mise en place du programme « Land use land cover (LULC) ». Initié depuis 1999, ce programme a permis la production d’outils et d’informations géographiques sur l’occupation des terres en Afrique de l’Ouest. Hier, mardi 11 juillet 2017, l’Atlas intitulé : « Les paysages de l’Afrique de l’Ouest : une fenêtre sur le monde en pleine évolution » a été lancé officiellement. A travers une cartographie multi-temporelle, ce document met en évidence les tendances évolutives de l’occupation des terres de 1975 à 2013. Pour la directrice générale de la préservation de l’environnement , représentant le ministre en charge de l’ environnement , Fanta Compaoré, cet ouvrage constitue un document de référence, de capitalisation et de plaidoyer pour plus d’investissements dans la gestion des ressources naturelles car, il montre l’état de dégradation observé sur le territoire de l’ensemble des 17 pays du CILSS et de la CEDEAO ainsi que l’urgence de la réaction . En effet, l’Atlas montre qu’entre 1975 et 2013, les habitats naturels des régions sahéliennes et soudaniennes comme la steppe, la savane, ont été transformés par la forte croissance démographique. La superficie couverte par les cultures a doublé en Afrique de l’Ouest. Cette conversion des paysages en agriculture a considérablement réduit la biodiversité naturelle et a exposé le sol à l’érosion. De ce fait « Il nous donne accès à des connaissances hautement techniques et scientifiques et il nous revient de l’exploiter. Nous allons donc construire des stratégies pour récupérer les terres dégradées et protéger l’environnement. Ainsi, à travers des ateliers régionaux, tous les partenaires sont invités à concevoir des solutions appliquées », a indiqué le secrétaire exécutif du CILSS Djimé Adoum. Selon lui, le document va, non seulement inciter à l’action et à la mobilisation pour la protection des ressources naturelles en Afrique de l’Ouest et du Sahel, mais aussi à la mondialisation des systèmes de production pour créer les richesses et l’emploi. C’est pourquoi « Les ministres en charge de l’environnement, lors de la journée mondiale de lutte contre la désertification, tenue le 15 juin 2017 à Ouagadougou, ont invité la communauté internationale à promouvoir des partenariats afin de réhabiliter 10 millions d’hectares de terres dégradées et créer 2 millions d’emplois liés à l’exploitation durable des terres », a souligné la représentante du ministre. A l’occasion de cette cérémonie de lancement, le Burkina Faso, le Ghana et la Côte d’ivoire ont reçu, chacun, un exemplaire du document.
Fleur BIRBA
Eveline GOBREDI