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Les démobilisés de Ouangolo bloquent le corridor pour réclamer leur dû
Publié le mardi 11 juillet 2017  |  Sidwaya




Les démobilisés de l’ancienne rébellion ivoirienne ont bloqué, ce dimanche 9 juillet 2017, la sortie de Ouangolodougou à quelques kilomètres de la frontière entre la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso, interrompant ainsi le trafic routier. A travers ce sot d’humeur de deux heures environ, ils réclamaient le versement du montant de 12 millions de F CFA à eux promis comme ce fut le cas avec leurs collègues intégrés dans l’armée.

C’est peu après dix heures dans la matinée du dimanche 9 juillet 2017 que les démobilisés de Ouangolodougou, dernière ville ivoirienne frontalière avec le Burkina Faso, ont érigé des barrières avec des pneus usés. Alors que le car de transport en commun qui nous ramenait de Bouaké et à destination du Burkina Faso s’arrêtait au check-point à la sortie de Ouangolodougou, une dizaine d’hommes l’ont stoppé net, érigeant en même temps des barrières avec des troncs d’arbres, des branches et des pneus usés. « On veut notre argent, on ne veut même plus de projet. Est-ce que nous on mange projet », a lancé l’un d’eux très furieux. Progressivement, le nombre de manifestants se gonflait au même titre que les files d’attente de camions, de citernes et de véhicules de transport en commun de toutes sortes de part et d’autre des barrières. Et le ton était ferme : « Appelez ADO et dites-lui qu’on ne veut rien d’autre si ce n’est pas notre argent. Ils ont fait comme ça, ils ont tué nos camarades à Bouaké », a dit un autre manifestant. Seuls les motocyclistes et les tricycles pouvaient se faufiler entre les barricades. La gendarmerie qui gardait le check-point a d’abord libéré les lieux. C’est par la suite que deux responsables de la police ivoirienne, téléphone à l’oreille ont « atterri ». Se sont alors engagé des négociations en vue de la levée de ces barrières. Mais en vain ! Le syndicat des transporteurs est à son tour entré dans la danse, mais sans convaincre ces démobilisés de sursoir à leur manifestation qu’ils venaient à peine de commencer. La foule et surtout les conducteurs et autres passagers des véhicules commençaient à désespérer. Des agents de la gendarmerie arrivent à leur tour pour prêter main forte aux négociateurs. Ces conciliabules se sont entamés à l’écart avec les meneurs et pendant un long moment. A cinq minutes avant 13 heures, les uns et les autres reviennent. D’un coup on entend : « c’est fini, on s’est compris », a lancé un responsable de la police. Les manifestants dégagent immédiatement les barrières. C’est la course vers les véhicules et le trafic reprend immédiatement son cours. De quoi ont-ils convenu ? Nous ne saurions le dire puisque personne n’en a pipé mot.

En rappel, les manifestations du même genre de ces ex-soldats rebelles à Bouaké et Korhogo, villes du centre et du nord de la Côte d’Ivoire, le 23 mai dernier avaient dégénéré faisant quatre morts dans leurs rangs contre les policiers. Ces mouvements réclamaient des primes similaires à celles des mutins (12 millions de F CFA) qui ont ébranlé la Côte d’Ivoire et ont eu gain de cause. Estimés à plus de 6 000, les « démobilisés » font partie des soldats qui ont porté Alassane Ouattara au pouvoir lors de la crise post électorale qui l’opposait à l’ancien président Laurent Gbagbo. Au-delà des primes, ces anciens membres de la rébellion ivoirienne exigent d’être réintégrés dans les corps militaires et paramilitaires ou encore dans l’administration publique. Ils avaient tout simplement balayé du revers de la main l’annonce de réalisation de projets à leur profit.


Jean-Marie TOE
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