Comme chaque année, le 11 juillet marque la célébration de la Journée mondiale de la population. Cette célébration est l'occasion de rappeler que les questions de population sont au cœur de la lutte contre la pauvreté, la promotion du développement durable et des droits humains. Ce 11 juillet 2017, la communauté internationale célèbre la 27e Journée mondiale de la population sous le thème interpellateur « Planification familiale : autonomisation des populations et développement des nations ».
En choisissant de se pencher sur la problématique de la planification familiale en lien avec l’autonomisation des populations surtout des femmes et le développement, décideurs et acteurs mondiaux de la population voudraient attirer l’attention sur la nécessité de promouvoir la planification familiale pour réaliser le dividende démographique et le développement humain durable. En effet, il existe un lien étroit entre population, développement et droit à la santé, notamment la santé sexuelle et reproductive telle que adoptée par les 179 Etats dont le Burkina Faso lors de la Conférence internationale sur la population et le développement, tenue au Caire en 1994 et reconfirmée dans la Résolution 65/234 adoptée par l'Assemblée Générale des Nations Unies en 2011.
En 2016, environ 225 millions de femmes qui souhaitent éviter ou retarder une nouvelle grossesse n’en ont pas eu la possibilité à travers le monde. Ces femmes, dont les besoins en contraceptifs ne sont pas satisfaits, vivent pour la plupart dans les pays les plus pauvres du monde. Alors que tous les continents ont assuré bien longtemps leur révolution contraceptive, l’Afrique, surtout en sa partie au Sud du Sahara, traine le pas.
En 2015, environ 12,7 millions d'adolescentes de 15 à 19 ans dans les pays en développement avaient une demande non satisfaite pour la planification familiale. Dans ce même groupe d'âge, environ 14,5 millions de filles deviennent mères chaque année. Répondre à ces demandes non satisfaites permettrait de sauver des vies en évitant 60 millions de grossesses non prévues dans le monde et en réduisant d'un tiers les décès maternels, estimés à 303 000 en 2016.
Au Burkina Faso, moins d’une femme sur quatre (22,5%) en union utilise une méthode de contraception moderne. Cependant, environ une femme en union sur cinq (19,4%), soit 626 391 femmes ont un besoin non satisfait. L'utilisation de méthodes contraceptives modernes a presque doublé, passant de 13,8% en 2003 à 24% en 2015. Cependant, nous avons encore d’énormes efforts à faire afin que toutes les femmes puissent jouir du droit de décider de la fréquence et du nombre de grossesses à avoir. Cette faible utilisation des méthodes contraceptives pourrait s’expliquer par le poids des pesanteurs socioculturelles et la faible accessibilité des populations aux services et méthodes de planification familiale.
L’accès à la planification familiale volontaire et sans danger constitue un droit fondamental. Des millions de femmes sont devenues autonomes pour avoir eu moins d'enfants et commencé tard leur vie en famille, ce qui leur a donné ainsi l'occasion de terminer leur scolarité, de gagner leur vie et d'échapper au piège de la pauvreté.
Le thème de la JMP 2017 s’intègre parfaitement aux objectifs du Plan national de développement économique et social (PNDES) qui ambitionnent de réaliser une croissance économique soutenue et inclusive à travers une transformation de la structure par âge de la population. C’est pourquoi, un des objectifs stratégiques du PNDES est d’améliorer la santé des populations et d’accélérer la transition démographique. L’une des stratégies pour y parvenir est de promouvoir l’accès aux services de santé de la reproduction de qualité, notamment la planification familiale. Dans ce sens, le Burkina Faso vient de valider le plan d’accélération de la planification familiale en vue d’atteindre une prévalence contraceptive de 32% en 2020.
L’édition 2017 de la JMP coïncide avec le Sommet de Londres sur la planification familiale (Planification familiale FP2020) qui a pour objectif de permettre à 120 millions de femmes et de filles supplémentaires d’utiliser la contraception d’ici à 2020 à travers le monde. Au regard de l’engagement du Burkina Faso dans cette initiative, la Commémoration officielle de la Journée mondiale de la population 2017 aura lieu le 27 juillet 2017 à Ouagadougou.
J’invite donc les populations des villes et campagnes à prendre part activement aux activités commémoratives de la journée mondiale de la population. Aussi, je formule le vœu que les actions et les réflexions menées dans le cadre de la commémoration contribueront sans doute à consolider les sillons déjà tracés vers l’atteinte de nos objectifs en matière de maîtrise de la croissance démographique et l’amélioration de la qualité de vie des populations.
Bonne célébration du 11 juillet 2017 !
Plein succès aux différentes réflexions et actions entreprises dans ce cadre !
Hadizatou Rosine COULIBALY/SORI
Officier de l’Ordre National