La caravane Panafricaine Philips 2013, intitulée « du Cap au Caire », a organisé une conférence-débat le 10 juillet 2013 à Ouagadougou, sur la problématique du financement efficace des structures de santé privées en Afrique.
Comment accompagner les structures de santé privées pour qu’elles deviennent un Partenariat public-privé fiable (PPP) ? C’est sur cette question que des participants, venus du monde de la santé, de la finance et de l’université, ont échangé, au cours d’une conférence-débat, le 10 juillet 2013 à Ouagadougou. Initiée par la caravane Philips 2013, cette activité s’inscrit dans le cadre de son escale au Burkina Faso, du 10 au 17 juillet 2013. Le conférencier, expert en financement de projets Partenariat public- privé (PPP) dans le domaine sanitaire, Hiddo Huitzing, a précisé que le thème est d’un grand intérêt, d’autant plus que les Etats africains éprouvent des difficultés à ériger des systèmes de santé qui offrent des prestations efficientes à l’ensemble des populations. « Au regard de l’insuffisance des ressources financières des Etats, ils ne peuvent pas, à eux seuls, répondre à tous les défis auxquels ils font face, notamment dans le domaine de la santé. La nécessité d’un partenariat public-privé est plus que d’actualité », a déclaré M.Huitzing. Il a laissé entendre que le Partenariat public-privé (PPP) se conçoit comme une entente, un contrat entre une structure publique et une autre privée, avec pour objectif l’atteinte de résultats fiables. Le PPP se caractérise par les contrats à long terme, pour l’acquisition de services divers et le partage des risques financiers et opérationnels de façon équitable, entre les partenaires. Dans le domaine sanitaire, M. Huitzing a déclaré que le partenariat public-privé peut concerner les cas suivants : la conception et la construction d’hôpitaux, la prestation de services non-médicaux, de soins de santé primaires, de gestion d’hôpitaux et de services médicaux spécialisés. Il a également souligné qu’un grand réseau de PPP est bien intégré dans des pays comme les Pays-Bas ; la Grande Bretagne, l’Espagne, l’Afrique du Sud.
La volonté politique manque
A la suite de son exposé, des personnalités du monde de la santé ont relevé les différents obstacles à la mise en place du PPP au Burkina Faso. Dr Jean Baptiste Ouédraogo, parrain de la conférence, a affirmé qu’en dépit de tous les débats sur le PPP au Burkina Faso, il y a un manque de volonté politique pour l’accompagner. En plus, il a signifié que l’hésitation des pays francophones à prendre des risques n’encourage pas ce genre d’initiative. Quant au Pr Charlemagne Ouédraogo, il a relevé que, même quand ce genre de partenariat existe, le privé a souvent du mal à se faire rembourser ses prestations par l’Etat. D’autres préoccupations relatives au financement ont été largement évoquées par les participants.
L’escale de la caravane à Ouagadougou, du 10 au 17 juillet, va connaître l’organisation d’une série de conférences et d’ateliers relatifs au thème de la présente édition intitulée « La santé de la mère et de l’enfant. » Philips, structure organisatrice de la caravane « Du Cap au Caire », est une multinationale néerlandaise qui exerce dans le domaine de l’éclairage, de l’énergie, de l’électronique, et de l’électro-ménager. Vieille de 180 ans et présente en Afrique depuis un siècle, elle vise à attirer l’attention des partenaires financiers et techniques, des décideurs politiques sur la nécessité de soutenir un développement qui vise la valorisation du capital humain. La caravane a aussi pour objectif, de promouvoir les activités de Philips et des sociétés partenaires à savoir Ticomed et IKratos Africa. Elle va parcourir dix-huit villes africaines comme Johannesbourg, Maputo, Accra, Lagos… Partie de Cape Town en Afrique du Sud le 14 Mai 2013, elle va s’achever au Caire en Egypte, le 23 août 2013.