L’association « Mémoires et consciences , » a décerné, le mercredi 5 juillet 2017, des prix à trois lauréats au concours d’appel à idées pour la réalisation de monument sur les ruines de l’Assemblée nationale, saccagée lors de l’insurrection d’octobre 2014.
L’insurrection populaire d’octobre 2014 doit être gravée dans la mémoire du peuple burkinabè. C’est le vœu nourri par certaines organisations nationales dont l’association « Mémoire et conscience » qui a fait son cheval de bataille, l’érection de monument sur les vestiges de l’Assemblée nationale mise à sac par les insurgés le 30 octobre 2014. A cet effet, à la suite de son appel à candidature aux Burkinabè de l’intérieur et de l’extérieur au concours à idées pour la construction de cet édifice, l’association a décerné le mercredi dernier, des prix à trois lauréats sur la soixantaine d’œuvres enregistrées. Le 1er prix d’une valeur d’un million de F CFA a été attribué à Isidore Somda, juriste et doctorant en droit privé pour sa proposition de monument sous forme d’un piédestal circulaire à trois niveaux décroissants et de musée à forme rectangulaire. Pour le concepteur, le plus grand niveau du monument de couleur blanche symbolise la liberté et la démocratie, le moyen en rouge traduit les causes de l’insurrection et le plus petit en noir, marque la mémoire des martyrs tombés pendant l’insurrection. Cette œuvre, a souligné M. Somda, traduit à la fois la lutte du peuple burkinabè lors de ces évènements historiques et sert de leçons aux autres nations qui aspirent à la liberté et à la démocratie. Le deuxième prix d’un montant de 800.000 F CFA a été décroché par Idrissa Ouédraogo pour son œuvre sous forme de caïlcédrat et Armel Bado, un compatriote vivant au Canada, 3e, lui, empoche 600.000 F CFA. Cette remise de prix marque le début de la prochaine étape, celle de l’appel à candidature d’architectes pour la construction de monument et musée. Selon le président de l’Association « Mémoire et conscience », Luc Marius Ibriga, cette initiative bien qu’impulsée par sa structure appartient à tout Burkinabè, africain et citoyen du monde, épris de liberté et de démocratie. Voilà pourquoi, il a indiqué qu’à toutes les étapes du projet, un appel sera lancé à l’endroit de tous afin que sa conception soit marquée du sceau de l’élan citoyen. « Une fois le projet architectural retenu, « Mémoire et conscience » appellera à la mobilisation de tous afin que nous rassemblions les moyens nécessaires à la réalisation du monument grâce à un financement alliant une quête populaire et la mobilisation de ressources de partenaires publics et privés », a-t-il précisé. Mais quel est le coût et le bien- fondé d’un tel projet ? Pour le moment, aucun chiffre ne peut être donné, a soutenu le secrétaire général de « Mémoire et conscience », Rasablga Ouédraogo. A l’écouter, il faudra attendre l’œuvre architecturale définitive qui sera inspirée des trois idées retenues. Quant à l’intérêt du projet, M. Ouédraogo a relevé que ce qui s’est passé les 30 et 31 octobre 2014 au Burkina s’est produit un demi-siècle plus tôt dans le même pays. « Le 3 janvier 1966 a eu lieu une insurrection populaire qui a saccagé l’Assemblée nationale, mais bon nombre de Burkinabè l’ignorent. S’il y avait un lieu qui conservait la mémoire de cette date, cela permettrait de mieux connaître notre histoire car quiconque ignore son passé ne peut aller de l’avant », a-t-il soutenu.
Abdoulaye BALBONE