Ouagadougou - L’Opposition politique burkinabè a menacé vendredi, d’appeler les Burkinabè à investir la rue et l’Assemblée nationale, si le gouvernement ne retire pas son «projet de loi, portant allègement des conditions d’exécution du programme de projets partenariat public-privé», prévu pour être adopté le 3 juillet prochain.
«Si malgré les mises garde, le MPP (parti au pouvoir) persiste dans cette démarche de pillage et d’insouciance en votant de force la loi, l’opposition invitera les Burkinabè à l’Assemblée nationale et dans la rue car elle ne saurait tolérer qu’un tel pillage soit cautionné par des élus du peuple» a prévenu vendredi, lors d’un point de presse, le chef de file de l’opposition politique, Zéphirin Diabré.
Pour le gouvernement burkinabè, le projet de loi portant allègement des conditions d’exécution du programme des projets de Partenariat public-privé au Burkina Faso, a été élaboré sur la base de la faiblesse du taux de contractualisation des PPP et de l’urgence des besoins en matière d’investissement.
«Si cette loi passe à l’Assemblée nationale le lundi 03 juillet 2017 à 16 heures, alors le pillage de ressources publiques sera consacré et légal», a averti M. Diabré qui accuse le pouvoir de vouloir «livrer les secteurs juteux de l’économie à des parents, amis et alliés reconvertis en opérateurs économiques».
Dénonçant l’aggravation de la corruption au Burkina Faso, M.Diabré a expliqué que «ce projet de loi permet de distribuer des marchés de plusieurs milliers de milliards de francs à des copains, porte-noms et autres compagnons politiques».
«Il couvre un total de trente-huit grands projets pour une valeur estimée à 7 000 milliards de francs CFA »a-t-il poursuivi.
Il a a appelé les députés de l’opposition politique à déclencher la résistance à l’hémicycle pour faire face à « ce dangereux pas que le Mouvement du peuple pour le Progrès (MPP) veut franchir, qui risque de sombrer davantage l’économie du pays».
En rappel, Zéphirin Diabré, candidat malheureux à la présidentielle de novembre 2015, a joué un rôle très capital dans l’organisation des marches qui ont fini par chasser le président Blaise Compaoré, du pouvoir, en octobre 2014.
Agence d’Information du Burkina