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Justice au Burkina : A quand la thérapie de choc ?
Publié le dimanche 14 juillet 2013   |  L’Hebdomadaire




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La justice au Burkina traverse une zone de turbulence. On sait qu’elle se trouve dans la tourmente depuis quelques années déjà. De forts relents de partialité, de non-indépendance, de rendus de décisions iniques et inéquitables pèsent sur elle. Et ce ne sont pas les affaires à forte odeur d’or qui la secouent actuellement qui vont redorer son blason. Loin s’en faut  !

Il est difficile à la justice burkinabè de montrer patte blanche, tant les citoyens, et ils sont nombreux, ayant eu affaire à elle, sont outrés, indignés, exaspérés. N’en parlons pas, quand il s’agit d’un procès de gros sous, le plus faible sait d’avance, qu’il sera perdant et sur les grandes largeurs.

Mais, il y a aussi, cette lenteur souvent incompréhensible chez beaucoup de justiciables. Les remises d’audience sont pour la justice comme les démangeaisons avec la gale. C’est systématique et inévitable. Toutes choses conjuguées qui en viennent à la rendre aux yeux du citoyen, une institution à laquelle, il n’est nullement possible de se fier.

Pour autant, elle est centrale dans l’Etat de droit et sa place ne fait l’objet d’aucune remise en cause. Car, régulateur des tensions et symbole de l’harmonie sociale, ses acteurs ne sauraient être dans le droit et la justice, qu’à la seule condition d’avoir une intégrité morale sans tache. Or de tous les griefs qui reviennent, c’est sur ce point précis que le bât blesse. En son âme et conscience comme le dit si bien une de ses formules fétiches il n’a vraiment un sens que si l’âme et la conscience sont pures.

L’incontournable examen de conscience des professionnels de la justice

Lorsqu’on parle d’indépendance de la justice ou d’intégrité et d’équité du corps, ce sont des vertus qui ne se donnent pas et encore moins ne s’achètent. Dans ces moments où la bourrasque souffle, que de nombreux membres de la justice ont pris leur plume, il reste un constat. Rien n’a été dit qui fasse avancer les choses vers une vraie thérapeutique.

Pour ne pas avoir à rentrer dans le tas, les différents diagnostics se sont contentés des lieux communs. A partir du moment où l’impression dominante, c’est qu’il n’existe pas en la matière de modèle à suivre, le vrai travail de fond pour une renaissance revient avant tout aux professionnels du corps eux-mêmes.

Qu’ont-ils fait de leur serment de servir au mieux la justice et les justiciables, il faut que cette question, ils se la posent sans faux-fuyant  ? Au moment où la justice se trouve à un tournant, la solution pour se réhabiliter aux yeux de l’opinion est de passer à un examen de conscience. Il lui revient de se mirer sans avoir peur de d’indexer ce qui fait mal au corps et surtout à l’esprit.

Même lorsqu’on a cette impression d’avoir brimé quelqu’un, la charge de remord sur un être peut amener à sortir de son humanité. C’est pourquoi il est venu l’heure de cet examen de conscience car aucun homme ne naît bon ou mauvais. Tout dépend de là où chacun met son curseur.

La justice, un thermomètre de l’Etat de droit  !

Voilà un sujet vraiment intéressant, surtout qu’il a un rapport étroit avec notre vivre ensemble. En tout cas, en comparaison avec le Sénat, il y a là matière à savoir enfin si tous ceux-là qui pensent avoir l’étoffe pour nous gouverner, ont de la vraie matière grise pour connaître des vrais problèmes de Burkinabè.

La justice est un déterminant de la santé de l’Etat de droit. Vu la manière dont elle est l’objet de récriminations à répétition, n’est-il pas aussi temps, qu’en sus de l’examen de conscience des acteurs, que nos partis politiques, surtout qu’ils se sont coalisés en une opposition, nous disent aussi les remèdes qu’ils ont à proposer pour la guérir de ses maux  ?

Le rôle du parti politique n’est pas du domaine de l’agitation seulement mais aussi et surtout du domaine des projets alternatifs. Or les idées sur les grandes questions nationales sont curieusement creuses au mieux, absentes au pire. C’est cette vacuité du débat d’idées, cette absence de propositions alternatives bien vendues qui amènent ces fameuses marches et contre-marches.

Pour marquer son influence dans l’histoire d’un pays, ce n’est autrement que de dire au citoyen, ce qui sera fait si toutefois il m’accorde une majorité aux élections. Qui n’aimerait pas entendre cette part de transformation de la justice par Diabré et les siens au moment de leur triomphe en 2015  ?

Du reste, n’est-ce pas ces propositions alternatives dont le coup de balai donné au Sénat, exemple de nos deux Zorros musiciens, qui feront de 2015 une vraie possibilité.

En tout cas, les juges et autres auxiliaires seraient à l’écoute, si cette opposition venait à avancer ses idées. A moins qu’elle n’en est pas et ait alors opté de se cacher derrière l’écran de fumée du Sénat. Ou bien les cachent-elles afin de ne point les refiler à l’adversaire  ?

Souleymane KONE

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