Ouf ! Aux élucus ! Deux semaines sans élucubrations. Heureusement, les élucubrations me collent à la peau. Non, elles ne me plaqueront jamais, mes chères élucubrations. Et puis la République du Faso a plus besoin d’élucubreurs que de … que de … Que de quoi ? Que de ANTA ? Non, ANTA on en a besoin. Que de Yé !? Kiorr ! Yé ! avec sa bouche on dirait bouche de ADEMAJOR ?
Kiorr ! Et ma princesse alors ? Pas touche hein ! Pas touche à ma princesse au Canada… mon Eskimo de Guirgo. Sinon, plus d’élucus. Il faudra vous contenter des élucus du Docteur Ra-sablga et je vous souhaiterai beaucoup de plaisir. Le Docteur Ra-sablga c’est l’anti élucubreur. Jamais le mot pour rire. Ra-sablga et Toégui c’est comme le jour et la nuit.
A propos, j’ai suivi samedi passé « ECO D’ICI, ECO D’AILLEURS », l’émission hebdomadaire de TV5 qui traite des activités économiques en Afrique. Au nombre des invités il y a avait un certain SY SALIF CHERIFF. A entendre ce monsieur on croirait entendre notre Ra-sablga. Mais lui il est Sénégalais. Il a fait carrière au FMI. C’est quelqu’un qui a la tête bien faite mais ses révélations font froid au dos. Selon SY SALIF CHERIFF, il y a bel et bien des pays émergents mais tous les pays émergents se trouvent hélas, en Asie. Aucun n’est en Afrique. Oui, mes amis, nous ne sommes pas sortis de l’auberge.
Et vous savez ce qu’il a dit encore, l’expert Sénégalais du FMI ? Il a dit que les 500 hommes les plus riches d’Afrique ces 500 hommes, sont tous des fonctionnaires ou ont été tous fonctionnaires, à un moment donné. Il a même cité des noms. Des Nigérians, des Camerounais et bien d’autres du Gondwana. Comme pour lui donner raison, à 20 Heures et toujours sur TV5, un opposant au Président SASSOU N’GUESSO a cité le nom d’un ministre Congolais qui vient d’acquérir un immeuble de 500 millions de francs CFA en Amérique.
S’il y a des milliardaires en Amérique c’est bien qu’il y ait des milliardaires au Gondwana. S’il y a des milliardaires en Chine c’est bien qu’il y ait des milliardaires au Gondwana. S’il y a des milliardaires au Japon c’est bien qu’il y ait des milliardaires au Gondwana. Le problème est que les milliards des milliardaires du Gondwana sentent l’odeur de deniers publics. La raison c’est que pendant que dans le Gondwana on lutte contre la corruption, en Amérique, en Chine et au Japon on lutte contre les corrompus. En outre, au Gondwana, corruption se dit deal et le deal n’est pas à la portée du premier idiot.
Minute ! J’avais dit 500 millions pour l’immeuble du Congolais de Brazzaville ? Quelle broutille ! Depuis deux jours RFI passe en boucle la nouvelle de la mise en examen d’une fille de SASSOU N’GUESSO. Elle aurait acheté à Paris un hôtel particulier à 3 millions d’euros, c’est-à-dire près de 2 milliards de francs Gondwanais.
Et le fils Téodoro OBIANG ? Et la fille DOS SANTOS, la femme la plus riche d’Afrique ? Mais arrêtons. A force de parler des milliardaires d’ailleurs on en viendra à oublier les milliardaires d’ici.
Deux mardis sans élucus… Je l’ai fait. Ce que je ne pourrai pas faire c’est deux mardis sans gnontoro.
Il y a des Mossis intelligents. Tous les Mossis ne sont pas… (Fais gaffe Toégui) ! Il y a des Mossis qui ont quelque chose dans la tête. On m’a présenté à l’un d’entre eux il n’y a pas longtemps. Lorsqu’on lui a précisé que j’étais Samo il s’est courbé aux trois quarts et, mettant une main dans l’autre pour me rendre les honneurs, il se mit à bredouiller. Ce que je n’ai pas compris c’est qu’il s’est cru obligé de s’exprimer en Dioula.
- Toi Samogo ? Héhé ! Toi Samogo ? Héhé ! Samogo… Lamizana… Saye Zerbo… Ki-Zerbo… Héhé ! Anikié ! Anikié !
J’ai compris que ses paroles étaient des louanges aux 3 illustres disparus. Pour savoir s’il connaissait d’autres hommes du Faso, je lui demandai :
Tu connais Paul
Paul ? Non, connais pas Paul. Paul c’est qui ?
Tu connais pas Paul ? Tu connais Roch ?
Oui je connais Roch.
Tu connais Roch et tu connais pas Paul ? Tu connais Salif ?
Oui, je connais Salif.
Tu connais Salif, tu connais Roch et tu connais pas Paul ? Tu connais Simon ?
Oui, je connais Simon.
Tu connais Roch, tu connais Salif, tu connais Simon et tu connais pas Paul ?
Contrairement à ce que je pensais, ce Mochichi était un Mochichi normal. Quelque chose dans la tête peut-être, mais pas grand’chose. Il ne sait pas qui est Paul, comment est-ce possible !? Paul Kaba… Paul Kaba THIEBA. J’en conclus qu’il n’a pas entendu cette belle phrase du Premier ministre Paul Kaba.
Paul Kaba Thiéba s’adressant aux OSC réunies : « Personne, non, personne n’a jamais développé un pays à l’exception de ses propres fils… ». Que c’est bien dit ! Une vérité de vérité qui mérite d’être transmise aux générations à venir. Comme l’est cette autre phrase de cet autre illustre Samo, Joseph Ki-Zerbo : « On ne développe pas, on se développe ». Mais le célèbre homme doit bien se retourner dans sa tombe par ces temps où son pays dort avec le PNDES et se réveille avec le PNDES. Sait-il seulement le fils d’Alfred Diban, sait-il seulement que les héritiers de ceux qui avaient concocté le « Plan Marshall » en 1948, préparent un nouveau plan dénommé « Plan Merkel » ? Pour développer l’Afrique à ce qu’ils disent.
Néanmoins, le Mochichi qui a avoué ne pas connaître Paul Kaba Thiéba m’a fait découvrir une chose. Le Premier ministre a besoin de se faire un prénom. Comme tout le monde. Un politicien qui n’a pas un prénom est un politicien en déficit de notoriété. Le prénom est un signe de notoriété. C’est pourquoi Roch est Roch, Salif est Salif, Simon est Simon. Ensemble ils ont donné jour aux RSS. Et c’est pourquoi Hermann est Hermann, Ablassé est Ablassé, Bénéwendé est Bénéwendé, Zeph est Zeph, Gilbert est Gilbert. Je dirai même que le prénom est une marque d’affection.
L’exception c’est Laurent Bado. On dit toujours Laurent Bado et non pas Laurent.
L’autre exception c’est Basile Guissou. Basile Guissou se dit Basile Guissou et non Basile ou Laëtare. On dit aussi Mahamadi Kouanda et non Mahamadi, même au stade Joseph Conombo.
Quid de Juliette Bonkoungou ou de Safiatou Lopez/Zongo ? Non, ne mêlons pas le Quota genre à ça, ce serait très compliqué.
Ayant parlé de Joseph Ki-Zerbo voilà que je me trouve dans l’émoi. Joseph Ki-Zerbo… Oh Seigneur !! Que serait le Mosstinga, tout le Mosstinga sans ce grand homme ? On vivrait de Mossiterie et d’eau fraîche, hein !?
L’autre jour, lorsque je revenais à Zorgho, je n’ai pas pu résister à l’envie de faire escale dans un village Mochichi. En fait, je voulais juste satisfaire une curiosité en voyant de près à quoi ressemble une case sous paillotte. Il faut dire que j’avais été bien inspiré car j’ai découvert des choses. Dans ce village, tout le monde s’appelle OUEDRAOGO. Tout le monde je vous dis. J’ai découvert enfin la SEMANTICITE ou La SEMANTIQUE DE NOS CITES. « En réalité, si on veut bien voir OUEDRAOGO c’est une déformation, sinon OUEDRAOGO c’est WEDPOKO. Et OUEDRAOGO si on doit prononcer c’est WEDGNANGA le kapokier aux fleurs rouges.
Je vous préviens d’une chose. Un de ces quatre, je vais prendre l’ex-Tebguéré et tous les deux nous allons faire la ronde des boutiques, magasins et kiosques de la ville. Tout machin de commerce qui porte l’enseigne « OUEDRAOGO ET FRERES » sera fermé séance tenante et même sans autre forme de procès. Vous vous rendez compte ? Ouaga est truffé de panneaux portant l’inscription « SOCIETE OUEDRAOGO ET FRERES ». Dites-moi, « SOCIETE OUEDRAOGO ET FRERES » ça veut dire quoi ? Hein ?! C’est comme si à Shanghaï ou à Hong-Kong on voyait des panneaux portant l’indication « WANG YU ET FRERES ».
OUEDRAOGO ET FRERES… Et quoi encore !?
Charles Guibo