La 1ère édition du Salon de l’alphabétisation et des publications en langues nationales (Sapelan) a ouvert ses portes ce jeudi 22 juin au Cenasa et ce, jusqu’au vendredi 23 juin 2017. L’objectif de ce salon est de contribuer à valoriser les connaissances et les compétences des personnes alphabétisées en langues et contribuer à une meilleure visibilité des productions en langues nationales. La cérémonie d’ouverture a eu lieu en présence des acteurs de la promotion des langues nationales.
Placée sous le thème «Alphabétisation, langues nationales et contribution au développement du Burkina Faso », cette 1ère édition se veut un espace de rencontre et d’échanges entre acteurs et partenaires de la promotion des langues nationales (Mooré, Dioula, Fulfulde, etc.), selon les initiateurs que sont l’association Teel-ba et le journal mooréphone Râamdé.
Selon le promoteur, Irénée Tiendrébéogo, par ailleurs directeur de publication du journal Râamdé, son rêve très longtemps entretenu est devenu une réalité aujourd’hui. «Après plusieurs années d’activités, nous avons vu la soif des populations en matière d’informations et d’éducation en langues nationales et c’est ce qui nous a donné l’idée d’organiser un salon qui sera une occasion pour réunir tous les acteurs du secteur et leur permettre d’échanger autour de ces problématiques. Désormais, les acteurs de l’alphabétisation et des langues nationales disposent d’un cadre approprié pour analyser les problèmes liés à leur secteur d’activité et surtout à rechercher des solutions idoines et adaptées», a indiqué M. Tiendrébéogo.
Aux dires du représentant du patron de ladite cérémonie, Evariste Zongo, «nos langues n’occupent pas véritablement la place qu’il leur faut dans notre société et pire, elles sont de plus en plus dévalorisées dans certains milieux.» Or, poursuit-il, «avant d’être des outils de développement, elles sont nos outils de liberté et d’identité culturelle. Ce sont par elles que les Burkinabè créent et inventent leurs quotidiens, commercent et traduisent leurs sentiments et émotions». D’où pour lui, «ce salon vient nous interpeller sur la place et le rôle que doivent jouer nos langues».
Il a ainsi saisi l’occasion pour inviter tous les acteurs du secteur de l’alphabétisation à faire de ce cadre un creuset pour échanger sur les enjeux des langues nationales, de l’alphabétisation et la formation dans les langues nationales, de la création d’un environnement lettré en langues nationales et de la valorisation des savoirs et de notre culture nationale.
Pour Catherine Kaboré, représentante du ministre en charge de l’Education, parrain du Sapelan, ce salon, né de la collaboration de l’association Teel-ba et du journal Raamdé, est une initiative qui vient à point nommé car, elle permet aux acteurs de l’alphabétisation et ceux utilisant les langues nationales de disposer d’un cadre d’échange et de partage. «C’est une opportunité de poser les vrais problèmes de l’alphabétisation et de la promotion des langues» a-t-elle lancé. Elle a assuré que l’importance des langues nationales est bien perçue au niveau de son département. Tout en félicitant les initiateurs, elle a laissé entendre que son département ministériel ne ménagera aucun effort pour encourager toutes les initiatives allant dans ce sens.
Durant les 48 heures du Sapelan, les différents acteurs œuvrant dans la production et la diffusion des publications en langues nationales mèneront des réflexions sur les voies et moyens de promotion et de diffusion des productions en langues nationales. Aussi, les associations et les regroupements de populations alphabétisées dans les langues nationales exposeront leurs productions ainsi que leurs plans d’action à l’endroit des structures de micro finance. Les éditeurs des ouvrages en langues nationales pour leur part, mettront à la disposition des usagers des outils post alphabétisation pour les écoles bilingues et centres d’éducation de bases non formels.