A l’initiative des musulmans travaillant à la Présidence du Faso, une cérémonie de rupture collective de jeûne a été organisée, le jeudi 22 juin 2017, dans l’enceinte du palais présidentiel. En plus des membres de la communauté musulmane, ceux des autres confessions religieuses et des coutumiers ont pris part à la prière en présence du chef de l’Etat, Roch Marc Christian Kaboré.
A trois ou quatre jours de la fin du jeûne musulman, les fidèles qui travaillent à la Présidence du Faso ont posé un acte symbolique pour la consolidation de la paix par le biais d’une rupture collective du jeûne au Palais de Kosyam. C’était dans la soirée du jeudi 22 juin 2017. Outre les représentants de la communauté musulmane, il y a eu un représentant de l’Eglise catholique en la personne du Cardinal Philippe Ouédraogo, un représentant de la Fédération des églises et missions évangéliques (FEME), le pasteur Samuel Yaméogo et un envoyé « spécial » du Moogho Naaba Baongo. « Le Burkina Faso est une nation de paix où, toutes les confessions religieuses se côtoient. C’est dire que nous ne sommes pas en concurrence religieuse, mais des coconstructeurs d’un même pays », a explicité l’imam Tiogo Tiemtoré avant que sonne l’heure de la rupture fixée à 18h34 mn. Cet instant de prière du Maghrib a été officié par le Dr Mahamady Isaac Kindo. Ce fut une fois de plus l’occasion pour les fidèles musulmans d’invoquer Allah pour une paix durable et une cohésion des filles et fils du Burkina Faso. Au nom de la Fédération des associations islamiques du Burkina(FAIB), l’imam Aboubacar Yugo a laissé entendre que cette cérémonie illustre le « pays des Hommes intègres » tant voulu par l’ensemble de ses fils. « Cette cérémonie de prière est une première dans l’histoire de notre pays », a confié l’imam Yugo. C’est pourquoi, il a souhaité que l’ensemble des communautés catholiques, musulmanes, protestantes et coutumières se donnent la main pour édifier une nation solidaire. « Nous sommes ensemble par amour de Dieu. Nous sommes ensemble et nous le resterons », a-t-il avancé. Le Pasteur Samuel Yaméogo a remercié ses frères musulmans pour avoir eu cette idée qui participe à renforcer le dialogue inter-religieux. A l’entendre, cela prouve au monde entier que les Burkinabè savent vivre ensemble et qu’ils s’aiment. « Nous sommes des graines d’un même panier. Et les valeurs que nous cultivons sont les caractéristiques du peuple burkinabè », a renchéri le Cardinal Philippe Ouédraogo.
Œuvrer pour la nation
Il a, par ailleurs, fait comprendre que le monde entier est à la quête de la paix, la réconciliation et à la justice. « Le Burkina Faso n’y est pas en marge », a-t-il précisé. Le représentant du Moogho Naaba Baongo, a lui, demandé à toute la population de toujours travailler dans l’intérêt de la nation.
Le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, a pour sa part félicité les musulmans de Kosyam qui ont eu l’initiative de la cérémonie. « Le dialogue inter-religieux est une réalité au Burkina Faso. Et, cette activité en est la preuve. Je salue la communauté musulmane pour la lutte contre l’intolérance religieuse qu’elle mène depuis longtemps. Je souhaite qu’elle persévère dans ce sens », a déclaré le chef de l’Etat. Il a également souhaité une bonne fête de Ramadan à tous les musulmans du Burkina Faso.
Gaspard BAYALA