Le gouvernement a adopté, au cours du conseil des ministres du mercredi 21 juin 2017, un appel d’offres national pour l’acquisition et l’installation de 1,5 million de lampes LED, en remplacement des lampes fluorescentes dans les ménages et bâtiments administratifs.
Le gouvernement burkinabè a fait de l’efficacité énergétique, une priorité, conformément aux engagements pris par le chef de l’Etat, Roch Marc Christian Kaboré. Cette volonté a été matérialisée par l’approbation, au cours du conseil des ministres du mercredi 21 juin 2017, des résultats d’un appel d’offres national pour l’acquisition et l’installation de 1,5 million de lampes LED en remplacement des lampes fluorescentes dans les ménages et bâtiments administratifs. Cette opération d’un coût de 6 milliards de francs CFA, à entendre le ministre de l’Energie, Pr Alfa Oumar Dissa, apparaît comme une alternative à l’énergie solaire, pour réduire la part de l’éclairage domestique et publique en matière de consommation d’électricité, estimée à 30%. «Au plan national, on constate l’utilisation de près de 90% de lampes obsolètes à tubes fluorescents, d’une puissance comprise entre 35 et 45 watts, qui font que la part de la consommation liée à l’éclairage est importante. L’opération, que nous voulons mener vise à remplacer progressivement les lampes à tubes fluorescents par des lampes LED, autour de 15 à 18 watts, qui consomment deux fois moins et éclairent plus », a-t-il indiqué. Pour le ministre Dissa, l’option des lampes sera jamais bénéfique pour le Burkina Faso, qui peine à satisfaire les besoins en fourniture d’électricité. «Cette opération va permettre de gagner environ 20 mégawatts en termes de diminution de puissance au plan national. Ce qui va favoriser la diminution des factures d’électricité des ménages et des bâtiments publics, mais aussi à l’Etat de pouvoir gagner sur la subvention de l’électricité », a-t-il argué. Il a relevé, que le déficit de la SONABEL, estimé à 54 mégawatts au pic pour 2016, pourra être jugulé, d’une manière ou d’une autre, à partir de l’apport des lampes LED. «C’est une bonne opération, qui a déjà été menée dans des pays comme le Maroc, le Canada, la France, le Sénégal et la Guinée, citée en référence en matière d’économie d’énergie», a-t-il renchéri. Mais comment se fera la sélection des ménages bénéficiaires ? «Nous avons fait le calcul sur la base de trois lampes LED par ménage raccordé au réseau de la SONABEL. Tous les ménages qui ont un abonnement SONABEL, pourront bénéficier de l’installation de trois lampes. Il y a aussi les bâtiments publics, dont les lampes seront remplacées progressivement par des lampes LED», a répondu le patron du département en charge des questions énergétiques. Il n’a pas non plus passé sous silence, le mode opératoire de l’opération, qui pourrait débuter au troisième trimestre de l’année 2017. «On aura des entreprises, qui vont installer les lampes en utilisant le canal du service de recouvrement de la SONABEL, et d’autres qui vont suivre l’opération pour vérifier la qualité du matériel», a ajouté M. Dissa.
Un programme de développement d’urgence pour le Sahel
Outre la politique énergétique, le conseil des ministres du mercredi 21 juin a abordé la question de la menace terroriste au Burkina. Un programme de développement d’urgence de 415 milliards F CFA, couvrant la période 2017-2020, a été élaboré pour le Sahel, région particulièrement affectée par les attaques djihadistes. « Notre pays fait face actuellement à la menace terroriste, et nous nous sommes rendu compte que la région du Sahel a été très fragilisée. C’est pour cela que le gouvernement a décidé d’élaborer et d’exécuter un programme d’urgence pour le Sahel», a expliqué la ministre de l’Economie et des Finances, Rosine Coulibaly/Sory. Pour l’année 2017, a-t-elle poursuivi, le gouvernement prévoit un investissement d’environ 50 milliards de francs CFA. «Nous aurons des actions au niveau local, à savoir la réalisation d’infrastructures communautaires et la clôture de certains bâtiments administratifs», a-t-elle précisé. Deux orientations principales ont été prises pour la mise en œuvre de la tranche 2017 du programme. A savoir, la réorientation des programmes des différents ministères, prioritairement dans la région du Sahel, et l’utilisation de la procédure accélérée sous un certain nombre de conditions en lieu et place de la procédure d’appels d’offre ouverte, vu le temps restant. «Nous allons rapidement à la mise en œuvre du programme, car le budget est disponible pour 2017», a soutenu Mme Coulibaly.
Le Conseil des ministres a par ailleurs adopté, foi du ministre de la Communication et des Relations avec le Parlement, Porte-parole du gouvernement, Rémis Fulgance Dandjinou, deux projets de loi relatifs à la justice. Il s’agit du projet de loi portant modification de la loi organique portant composition, organisation et fonctionnement de la Haute Cour de justice et les procédures applicables devant elle et de celui portant modification du Code de justice militaire.
Kader Patrick KARANTAO
Marisol Hofmann