Un consortium de quatre ONG s’engage à lutter contre la malnutrition et l’insécurité alimentaire dans la région de l’Est. Le projet RESIANE, leur outil de lutte, a été lancé officiellement au cours d’un atelier tenu, le vendredi 16 juin 2017 à Fada N’Gourma. Une rencontre qui a regroupé les acteurs de mise en œuvre notamment les partenaires techniques et financiers, les représentants des bénéficiaires et les autorités régionales.
Selon l’enquête nutritionnelle 2016, le taux de la malnutrition aigüe globale est estimé à 8, 6% dans la région de l’Est contre 7,6 au niveau national. Quant à la malnutrition chronique, elle est estimée à 34,6% pour la région de l’Est contre 27.3% pour le niveau national. Pour inverser les chiffres de cette situation d’insécurité et de vulnérabilité nutritionnelle des populations de la région de l’Est, des ONG ont décidé d’une synergie d’actions afin d’engager des initiatives sur le terrain, pour apporter une réponse à la malnutrition à travers le Projet régional de renforcement durable et intégré de la résilience des populations vulnérables en insécurité nutritionnelle (RESIANE). La présentation suivie du lancement de cet outil au service de la petite enfance est intervenue, le vendredi 16 juin 2017 dans la cité de Yendabli. La malnutrition est la cause, selon le Programme alimentaire mondial (PAM), de la mort de 3.1 millions d’enfants de moins de 5 ans chaque année, soit 45% des causes de décès. Un enfant sur six soit 100 millions d’enfants souffrent d’insuffisance pondérale dans les pays en développement, insiste l’organisme du système des Nations unies. RESIANE, est un projet triennal initié par un consortium de 4 ONG (ACF, HELVETAS, GRET et TIN-TUA) grâce à l’appui financier de l’Union européenne à travers le Fonds fiduciaire d’urgence pour l’Afrique.
Le consortium permettra d’avoir une action multisectorielle sur la nutrition, la protection sociale, le renforcement des moyens d’existence, afin que les populations puissent créer une capacité de résilience et de faire face à la pauvreté et à la malnutrition. Le projet couvre 12 communes réparties sur 3 provinces à savoir le Gourma, la Tapoa et la Komondjari. Chaque ONG partenaire apportera son expertise pour l’atteinte des objectifs spécifiques et globaux du projet.
Une expérience mondiale
Le directeur-pays de l’Action contre la faim( ACF) au Burkina Faso, Marc Sekpon, a souligné que sa structure a une expérience mondialement reconnu dans le domaine de la nutrition. Dans cette dynamique, l’ONG GRET qui a une expérience dans l’alimentation des jeunes nourrissons et la production des farines infantiles saura apporter son savoir-faire pour une meilleure prise en charge des enfants malnutris. Cependant, ce projet dépasse les enjeux de nutrition et doit permettre aux populations d’avoir accès aux marchés. C’est dans ce sens que l’ONG HELVETAS qui a l’expérience dans l’accès aux marchés pour les populations des pays pauvres, interviendra. Par ailleurs, TIN-TUA étant une ONG locale avec une parfaite maîtrise de la région, va travailler sur l’accès à la redevabilité et la gouvernance.
Le secrétaire général de la région de l’Est, Mahamad Michara, qui a représenté le gouverneur a exhorté les acteurs régionaux à accompagner le consortium pour une atteinte optimale des objectifs au profit des populations de la région de l’Est.
Moussa CONGO