L’Association pour la sauvegarde de l’environnement a commémoré en différé le samedi 17 juin 2017, à Lâ-Todin, la Journée mondiale de l’environnement et celle de la lutte contre la désertification. Pour ce faire, les différents groupements se sont engagés à œuvrer pour la protection de leur cadre de vie.
«Rapprocher les gens de l’environnement », c’est sous ce thème qu’a été commémoré cette année, la journée mondiale de l’environnement. Pour marquer leur engagement à protéger leur cadre de vie, l’Association pour la sauvegarde de l’environnement a organisé le samedi 17 juin 2017 dans la commune de Lâ-Todin, une journée promotionnelle pour la protection de l’environnement. Projection de film sur les effets néfastes du changement climatique, plantation d’arbres et exposition des produits forestiers non-ligneux ont été au programme de cette rencontre de sensibilisation. Selon le président du comité d’organisation,Tiga Laurent Nakoulma, cette journée vise à sensibiliser et à conscientiser les membres de l’association au danger du changement climatique sur l’environnement. Empruntant la phrase d’un chef traditionnel Moriba qui dit : « La forêt appartient à un groupe d’individus dont quelques-uns sont morts, un certain nombre reste vivant et la majorité reste à naître », M. Nakoulma a indiqué que la Journée mondiale de la lutte contre la désertification et celle de l’environnement est une interpellation quant à la nécessité pour les populations de s’unir et de mettre en œuvre des actions au quotidien pour réduire les gaspillages, limiter les pollutions et valoriser les ressources afin de les préserver pour maintenir la vie sur terre. De son avis, la protection de l’environnement requiert une volonté politique et une implication forte des entreprises, les pouvoirs publiques et de tous les citoyens pour une évolution des mentalités et un changement de comportement de tous. Et le maire de la commune de Lâ-Todin, Gilbert Nabaloum, de renchérir que ce changement est déjà perceptif dans sa localité grâce au concours des bonnes volontés qui, depuis plusieurs années, œuvrent de manière à revêtir le couvert végétal. « La commune est dans la dynamique de stratégie nouvelle pour réussir cette lutte, car la forêt apparaît comme un moyen pour atténuer les effets du changement climatique à travers la séquestration des gaz à effets de serre », a-t-il assuré.
Un soutien sans faille
Le président de l’Association, René Oubga, a rappelé que la protection de l’environnement est primordiale pour le Burkina Faso car on constate une dégradation sévère des ressources agro-sylvo-pastorales. « Plus de 92 km2 des terres agricoles sont affectées par cette dégradation sous l’effet cumulé des activités anthropiques et des changements des pratiques », a-t-il relevé. M. Oubga a lancé un appel aux partenaires financiers en vue de renforcer la capacité opérationnelle des populations en technique de reboisement et entretien des plants, la pratique de la régénération naturelle, la construction et utilisation des bio-digesteurs et la valorisation des produits forestiers non-ligneux. Il a aussi plaidé auprès des décideurs communaux, départementaux et provinciaux pour leur implication et leur responsabilisation dans les campagnes de reforestation. Selon le directeur provincial de l’environnement du Passoré, Hamadé Ouédraogo, c’est le premier pas qui compte. C’est pourquoi il a salué l’engagement de l’Association pour la sauvegarde de l’environnement qui, dit-il, a osé en organisant cette première édition de la journée de l’environnement dans la commune de Lâ-Todin. Le directeur provincial, se fondant sur le thème de la Journée mondiale de la lutte contre la désertification qui est : « Notre terre, notre habitat, notre futur » a insisté sur le devoir de tous à protéger le patrimoine commun qu’est l’environnement. Il a encouragé l’ensemble des acteurs dont les initiatives tendent à la protection environnementale, tout en leur réitérant la disponibilité, la mobilité et l’engagement de sa structure à les accompagner dans la recherche de solution à ce problème commun qui est la protection des ressources naturelles.
Bouter la désertification hors du pays
Le parrain de la cérémonie, Sylvestre Bangré Ouédraogo, a d’abord félicité l’association pour le travail déjà abattu et dont les résultats sont palpables. « A plusieurs reprises, nous sommes venus à Lâ-Todin avec nos partenaires afin de leur permettre de partager votre expérience en matière de protection de l’environnement », a-t-il laissé entendre. Il s’est ensuite engagé à être le porte-voix des membres de l’association auprès des partenaires financiers afin que des ressources soient mobilisées pour la réalisation de leurs activités. « En tant que parrain, nous mettrons tout en œuvre pour que vous disposiez de moyens à même de vous permettre de poursuivre l’œuvre que avez entamée », a assuré M. Ouédraogo. Pour le patron de la cérémonie, le haut-commissaire de la province du Passoré, Adama Jean Yves Béré, le message véhiculé à travers la commémoration de ces deux journées est de rappeler aux uns et aux autres que beaucoup de défis restent à relever parce que la désertification et la dégradation de l’environnement sont une réalité. Et cela, a-t-il déclaré, a des répercussions sur la population, dans la mesure où elles entraînent une paupérisation et une migration de celle-ci vers les grands centres urbains. Il a exhorté les gens à mettre la main à la pâte pour bouter la désertification hors du pays. « C’est que le gouvernement pose des actes dans ce sens, mais il faut que les gens se montrent civiques et tolérants afin que les actes que nous allons poser se fassent dans la paix et la cohésion sociale », a souhaité M. Béré. Cette journée de l’environnement a été possible grâce à l’ONG Tree-Aid qui œuvre depuis des années aux côtés de la population de Lâ-Todin pour la restauration et la protection de l’environnement. Et pour montrer leur détermination dans ce combat, l’association a remis 1000 plants, composés de baobab et de moringa à la commune.
Donald Wendpouiré NIKIEMA