La Haute cour de justice (HCJ) du Burkina a décidé de sursoir au procès impliquant l’ancien président Blaise Compaoré et des ministres de son dernier gouvernement, poursuivis pour leur implication présumée, dans la répression sanglante de l’insurrection populaire en fin octobre 2014.
Dans un communiqué parvenu à APA dimanche, le procureur du Faso près la HCJ, Armand Ouédraogo explique que la suspension l’a été conformément à la décision du Conseil constitutionnel rendue publique en début de semaine dernière, jugeant inconstitutionnels certains textes de la Haute cour de justice.
Et de préciser que la Haute cour de justice a émis son intention de se conformer à ladite décision.
Le même document note que «cette décision s’impose donc à la Haute Cour de Justice qui doit surseoir à statuer en attendant le toilettage des textes incriminés».
Débuté le 27 avril 2017, le procès avait été renvoyé à maintes reprises dont la dernière est celle du 15 mai, date à laquelle la HCJ avait accédé à la requête de certains ministres et de leurs avocats d’interroger le Conseil constitutionnel sur certaines irrégularités.
Selon les charges, les membres du dernier gouvernement de Blaise Compaoré, avec à leur tête l’ex-Premier ministre Luc Adolphe Tiao, sont poursuivis pour «complicité d’homicides volontaires et coups et blessures volontaires».
Ils avaient participé le 29 octobre 2014 à un Conseil des ministres extraordinaire durant lequel le chef du Gouvernement avait intimé à l’armée de maintenir l’ordre, en faisant usage, au besoin, d’armes à feu.
Blaise Compaoré, toujours réfugié en Côte d’Ivoire, est poursuivi en tant que ministre de la Défense de l’époque.
L’insurrection populaire de fin octobre 2014 au Burkina Faso avait occasionné une trentaine de morts, plus de 600 blessés et de nombreux dégâts matériels dont l’incendie du siège de l’Assemblée nationale.
ALK/of/APA