En marge de la 23e Journée mondiale de lutte contre la désertification à Ouagadougou, le ministère de l’Environnement, de l’Economie verte et du Changement climatique a organisé le vendredi 16 juin 2017, une excursion dans le village «modèle» de Rawilgué situé à une vingtaine de kilomètres de Ouagadougou.
Face à l’avancée de la désertification, Rawilgué, un village de la commune rurale de Komsilga, situé à une vingtaine de kilomètres de la capitale, a adopté des pratiques écologiques pour sa survie et préserver son environnement. En excursion dans la localité, le vendredi 16 juin 2017 dans la localité, des centaines de Burkinabè et étrangers participants à la commémoration de la 23e Journée mondiale de lutte contre la désertification à Ouagadougou, ont été édifiés par le modèle de développement intégré axé sur la sauvegarde du biotope qui y est mis en œuvre. Ainsi, pratiquement chaque ménage de la localité a réalisé un bassin d’eau, une fosse fumière et un germoir de plants. L’eau retenue et le fumier produit servent à entretenir des pépinières d’eucalyptus, de baobab, de pomme cannelle et d’autres espèces locales et des cultures vivrières. Tous les membres de la famille interviennent dans la chaîne de production et de commercialisation des plants et des spéculations. «Nous avons refusé l’immigration et décider de réunir les conditions pour bien vivre dans notre village. La vente des plants nous permet de subvenir convenablement à nos besoins. Cette activité a permis de maintenir les jeunes dans le village», a certifié un pépiniériste, Moussa Zoungrana. En plus des pépinières, plusieurs ménages se sont investis dans la culture des herbes qui servent à fabriquer les seccos. «Les hommes tissent les seccos et les vendent à au moins 1500 F CFA l’unité. Les femmes, utilisent les résidus pour pratiquer l’embouche bovine. Cela nous permet de subvenir à nos besoins et à ceux des enfants», a-dévoilé dame Safiatou Zoungrana. En outre, le village dispose d’une forêt de 3 hectares. «Nous y avons planté des milliers d’espèces locales. Nous faisons tout pour empêcher les gens de couper les arbres», a confié le président du Conseil villageois de développement (CVD), Lazare Ouédraogo.
Le soutien de l’Etat annoncé
En plus, certains se sont lancés dans la réalisation de bassins d’eau pour la pisciculture, tandis que d’autres pratiquent l’apiculture avec des ruches modernes et traditionnelles dans le respect strict de l’environnement. Toutefois, de nombreuses difficultés gangrènent les «exploits» des habitants. «Le sol est poreux, alors que nous n’avons pas les moyens de bien aménager nos bassins. Aussi, l’eau s’infiltre dans le sol si bien que nos bassins sont vite asséchés. Nous demandons donc à l’Etat de réaliser un château d’eau pour le village afin que nous puissions mener nos activités durant toute l’année. En plus, nous souhaitons qu’il arrange la route pour nous permettre d’écouler plus facilement nos produits», a plaidé le CVD. En réponse, le ministre de l’Environnement, de l’Economie verte et du Changement climatique, Batio Nestor Bassière, a relevé que les problèmes évoqués seront résolus dans le cadre de la création de 2000 éco-villages prévus dans le programme du Président du Faso. «Je suis satisfait de ce que j’ai vu. Nous avons pu observer l’engagement de cette population à prendre en main son destin et à lutter efficacement contre les effets néfastes du changement climatique et la désertification. Elle a joué sa partition et l’Etat fera le sien en l’appuyant», a-t-il promis. Selon lui, l’approche ménage, développée est intéressante, car chaque membre de la famille intervient dans la chaîne de production. Aussi, il a inscrit Rawilgué comme un éco-village. «Nous allons nous inspirer de son exemple. Les services techniques viendront échanger avec les populations pour s’inspirer de leur modèle dans la mise en œuvre du programme de 2000 éco-villages», a-t-il annoncé. Même son de cloche chez le représentant de Weitlands International, le Malien docteur Karoumga Keîta. Pour lui, Rawilgué donne de l’espoir dans le combat contre la désertification. Il a donc invité le gouvernement a toujours soutenir de telles initiatives.
Eliane SOME