Une délégation de parlementaires burkinabè conduite par le président de l’Assemblée nationale, Salifou Diallo, a séjourné au Canada, du 29 mai au 7 juin 2017, pour une visite de travail, sur invitation de la partie canadienne. Un séjour qui a permis un partage d’expériences et de bonnes pratiques parlementaires entre les députés burkinabè et leurs homologues du Québec et d’Ottawa. Les députés se sont imprégnés des bonnes pratiques parlementaires au Canada tant au niveau provincial que fédéral.
Le Président de l’Assemblée nationale, Salifou Diallo, qui conduisait personnellement la délégation composée des députés Ahmed Aziz Diallo, Rose Marie Romée Sawadogo/ Ouédarogo, Blaise Sawadogo, Goakûn Rossan Noel Toé, Karidia Zongo/ Yanogo et Assétou Fofana/Yaméogo, a eu avec le président du parlement de Québec, Jacques Chagnon, des échanges importants portant sur les meilleures pratiques pour une consolidation du développement institutionnel du parlement burkinabè. Les échanges ont porté notamment sur les commissions d’enquête parlementaire dans les secteurs de la protection des ressources naturelles, de la gestion des ressources minières, de la sécurité, de la promotion du genre, etc. A l’issue de la visite d’étude et de travail au Parlement de Québec, les deux personnalités ont signé, le mercredi 31 mai 2017, une déclaration conjointe. Cette déclaration est relative au protocole d’entente signé entre l’Assemblée nationale du Québec et le centre parlementaire canadien pour la formation et le renforcement des capacités du parlement burkinabè. Le contenu du protocole d’entente entre l’assemblée nationale du Québec et le centre parlementaire canadien, d’une durée de trois ans, vise à soutenir le processus démocratique au Burkina en travaillant à renforcer le développement institutionnel et démocratique durable au Burkina Faso. Les présidents Salifou Diallo et Jacques Chagnon se sont engagés à consolider les relations de coopération et d’amitié au profit de leurs parlements respectifs. Le 1er juin 2017, le président de l’Assemblée nationale du Burkina Faso a eu une séance de travail, au niveau fédéral Canadien d’Ottawa, avec ses homologues Geoff Regan et Georges Furey respectivement Président de la chambre des communes et Président du sénat. Cette séance de travail a permis aux trois présidents d’institution de faire le point de la coopération entre les parlements canadien et burkinabè. La partie canadienne a saisi l’occasion pour saluer et louer les mérites de la démocratie burkinabè, tout en souhaitant poursuivre la coopération dans le cadre du renforcement de la démocratie. Le président Salifou Diallo a, quant à lui, salué le leadership du canada en matière de bonne gouvernance, de droit de l’homme et de justice sociale. Il a partagé, avec ses hôtes, sa vision de construction d’un parlement de consensus et de progrès qui participe de la transparence et de la bonne gouvernance et au renforcement des liens entre l’Assemblée et les populations burkinabè. Avec la partie gouvernementale, le Président, Salifou Diallo, a eu des échanges avec la ministre des relations internationales et de la francophonie, madame Marie Claude Bibeau, ministre du développement international et de la francophonie et la sous ministre adjoint et des hauts fonctionnaires des affaires mondiales du Canada, Madame Leslie Norton. Les échanges avec madame Marie-Claude Bibeau, la ministre du développement international et de la Francophonie ont porté sur les questions du genre et d’autonomisation de la femme. Evoquant la tenue du prochain panel de haut niveau sur l’autonomisation de la femme au Burkina Faso, le président Diallo a eu une oreille attentive de la part de la ministre Bibeau qui a décidé de la participation du Canada à ce colloque international réunissant les parlements de l’UEMOA sur la recherche d’une voie pour contribuer à la libération de la femme. En participant à la table ronde sur la gouvernance du secteur minier : « L’importance de la surveillance parlementaire», la délégation parlementaire burkinabè a partagé avec les représentants des principaux acteurs canadiens de la gouvernance du secteur minier, sur leurs expériences et leçons apprises, ainsi que sur l’importance et l’impact de la surveillance du parlement sur le secteur minier. Une telle opportunité ne pouvait mieux tomber, car le parlement burkinabè vient de publier les résultats d’une enquête parlementaire dont les conclusions sont inquiétantes notamment dans le domaine de la préservation et la restauration de l’environnement, du trafic de drogue sur les sites, de la prostitution, d’abandon des classes par les enfants et enfin le financement de projets et programmes structurants pour le développement des localités qui abritent les mines. Dans le domaine des mines, le Canada a décidé que désormais toutes les règles de droit et de justice sociale qui s’appliquent aux entreprises minières évoluant au Canada seront appliquées à celles travaillant au Burkina notamment dans le domaine du financement de projets pour les localités qui abritent les mines et dans celui de la restauration de l’environnement. Pendant une semaine, les membres de la délégation se sont inspirés de la riche expérience du Parlement canadien, vieille de plus de deux siècles, sur des questions de bonnes pratiques et de bonne gouvernance notamment sur le respect des couches défavorisées (femmes et enfants), la lutte contre la pauvreté et la défense des droits humains, ainsi que la coopération au niveau législatif. La visite de la délégation au Canada est jugée satisfaisante par l’ensemble des députés qui apprécient fortement les échanges d’expériences avec leurs collègues canadiens et les nombreuses informations reçues sur divers volets du travail parlementaire.
Inoussa Kinda
Pour l’Assemblée nationale