Les prix Galian ont livré leur palmarès, le 9 juin 2017 dans la Salle des banquets de Ouaga 2000. Pour cette 20e édition, l’excellence a été davantage reconnue au sein des médias d’Etat et le super Galian est revenu au cameraman de la RTB, Mathias Drabo.
Les meilleurs journalistes du Burkina Faso, reconnus par les prix Galian, sont connus depuis, le 9 juin 2017, à l’issue de la 20e édition de la cérémonie de récompense des hommes de médias. Cette année encore, les Editions Sidwaya ont confirmé leur suprématie. Pour le prix officiel du jury dans le genre grand reportage, le prix est revenu à Mady Kabré et Simplice Hien a décroché le Galian de la meilleure enquête en presse écrite. Joseph Haro et Micheline Ouédraogo du quotidien d’Etat ont été lauréats du prix spécial du ministère en charge de la justice. Mariam Ouédraogo a reçu le prix spécial de la LONAB. Et, Afsétou Sawadogo a été lauréate des prix spéciaux du ministère en charge de l’agriculture et de la Maison de l’entreprise. Le mérite de Moussa Congo a été reconnu par le ministère en charge de l’éducation nationale. La palme est revenue surtout au cameraman de la RTB-télé, Mathias Drabo qui s’en est tiré avec le super Galian, innovation majeure de cette édition anniversaire, assorti d’un montant de 3 millions de F CFA et d’une parcelle de 375 mètres carrés à Ouaga 2000. D’autres nouveautés ont également été enregistrées : la hausse du prix officiel qui est passé de 500 mille à 1 million de F CFA, la réduction du nombre de genres qui sont passés de 30 à 15, ainsi que la limitation des donateurs de prix spéciaux. Le grand vainqueur de 6 millions et d’une parcelle a confié qu’il va investir la somme reçue dans la parcelle. C’est un travail de 10 jours qui l’a amené avec toute l’équipe, à parcourir plusieurs localités du Burkina Faso. Egalement lauréat pour sa première participation à la compétition, Aboubacar Dermé, 28 ans, journaliste à l’Observateur Paalga, a déclaré percevoir son prix comme une invite à se surpasser dans son travail. Il a reçu deux prix spéciaux (ministère de la Santé et Engagements nationaux) pour son article intitulé « Drogue et tabagisme en milieu scolaire ». Le président d’honneur de cette 20e édition, Moustapha Laabli Thiombiano, a relevé le mérite de l’ensemble des journalistes burkinabè. « Ceux qui sont primés et ceux qui ne le seront pas restent tous des journalistes. Et chacun doit toujours œuvrer à défendre le métier avec professionnalisme », a-t-il soutenu. Le ministre en charge de la communication, Rémis Fulgance Dandjinou, a placé l’édition 2017 sous le signe du renforcement du professionnalisme des hommes et femmes des médias dans la pratique du journalisme. Il a donc exhorté ses « confrères » à redoubler d’ardeur dans leur tâche de la façon la plus excellente qui soit. Depuis 1997, année de sa création, plus de 300 lauréats ont été récompensés dans cette compétition pour environ 3000 œuvres reçues. Cette année, 205 œuvres ont été déposées. « Après 20 ans, nous pouvons être fiers des résultats auxquels nous sommes parvenus », s’est réjouis Rémis Fulgance Dandjinou. En termes de perspectives, le ministre a promis que le règlement intérieur du concours sera relu pour prendre en compte toutes les observations et les recommandations des jurys et des personnes-ressources.
Fabé Mamadou OUATTARA
Palmarès officiel de la 20e édition des prix Galian
Magazine radio (Langues nationales) : Tirogo Issoufou François de la RTB/radio
Magazine télé (Langues nationales) : Ouédraogo K. Pierre de la RTB/télé
Reportage (Presse en ligne) : Zouré Abdou de Burkina 24
Reportage (Presse écrite) : Kabré Mady des Editions Sidwaya
Enquête (Presse écrite) : Hien Sié Simplice des Editions Sidwaya
Photo de presse : Sawadogo Windende Gédéon du jounal Le Quotidien
Maquette (Presse écrite) : Ouédraogo Marie Hervé Evariste du journal l’Evènement
Son (Radio) : Yaro Sylvie de la RTB/radio
Grand reportage (Radio) : Tuina Clémence de la RTB/radio
Magazine (Radio) : Kansaye/Bamogo Alimata de la RTB/radio
Image (Télé) : Drabo Mathias de la RTB/télé
Super Galian : Drabo Mathias de la RTB/télé.
Source : dossier de presse prix Galian 2017
La joie des lauréats
DG des Editions Sidwaya, Rabankhi Abou-Bâkr Zida : « Le secret, c’est d’abord le travail »
« Dans un média comme Sidwaya, c’est le travail à la chaîne. Il n’y a pas de victoire solitaire dans la presse écrite. Chacun est plus ou moins lauréat de ce qui a été fait depuis la collecte, le traitement et la diffusion de l’information. Donc, je remercie l’ensemble du personnel pour la qualité du travail, le professionnalisme et j’invite tous les agents à redoubler d’effort pour que Sidwaya continue d’étendre ses ailes et de s’affirmer dans le paysage médiatique au Burkina Faso. J’ai toujours demandé à mes collaborateurs d’apprendre à faire de grandes choses avec les petits moyens que nous avons. Et le travail bien fait peut être un plaidoyer pour amener les uns et les autres à nous soutenir davantage. Je crois que ce discours a été bien reçu. Le fait que Sidwaya soit placé à ce niveau, nous oblige à ne pas baisser la garde, à travailler davantage et à faire preuve de professionnalisme pour toujours répondre présent à ce genre de rendez-vous. Donc, le secret c’est d’abord le travail ».
Prix Galian reportage, Mady Kabré : « Je dédie le prix à tous les journalistes de la rédaction»
« Le prix me va droit au cœur, c’est la première fois que je postule. Pour un coup d’essai, ça a été un coup de maître et j’en suis ravi. Maintenant, il faut avouer que c’est le fruit d’un travail d’équipe. Je dédie le prix à tous les journalistes de la rédaction. On ne peut pas réussir seul. Je remercie également tous ceux qui m’ont aidé à réaliser cet article, notamment ceux qui m’ont épaulé à Ouahigouya. L’idée de traiter de ce sujet m’a été inspiré par le discours d’installation de l’ex-maire de la ville de Ouahigouya, Gilbert Noël Ouédraogo. En effet, il avait dit vouloir s’attaquer à l’insalubrité de la ville car Ouahigouya était comme une ville poubelle. Le sujet est donc d’intérêt. Enfin, je souhaite vivement que d’autres journalistes de Sidwaya remportent le prix à d’autres éditions des Galian ».
Prix Galian de la meilleure enquête, Sié Simplice Hien : « Ce prix n’est pas une récompense individuelle»
« Ce prix en enquête nous comble de joie ce soir. Je le dédie à ma famille et à tous les travailleurs de Sidwaya. Je tiens à remercier tous les maillons de la chaîne de travail des Editions Sidwaya qui œuvrent jour et nuit pour que les lecteurs aient chaque matin leur « canard ». Je remercie particulièrement le directeur des rédactions, le rédacteur en chef et mes collègues de la rédaction. Car, ce prix n’est pas une récompense individuelle, elle est collective. L’enquête qui a valu cette distinction a porté sur le trafic de peaux d’ânes du Burkina Faso vers la Chine. C’est un sujet qui avait fait couler beaucoup d’encre et de salive entre la fin du dernier trimestre de 2015 et en début d’année 2016. A cette période, environ 19 tonnes de peaux d’ânes ont été exportées du Burkina Faso à partir de l’aéroport international de Ouagadougou. Ce commerce se faisait aussi par voie terrestre à partir de Lomé au Togo et toutes ces peaux avaient comme destination finale Hong-Kong, en Chine. A certains endroits, la peau coûtait plus cher que l’animal vivant. L’espèce asine était donc menacée au Burkina. Heureusement que le gouvernement a pris un décret en août 2016 interdisant l’exportation des peaux d’ânes ».
Prix spécial du ministère en charge de la justice, Micheline Wamini Ouédraogo : « je dédie le prix à ma fille Esther Joyce Ouédraogo»
« Je remercie le Seigneur Jésus-Christ pour cette grâce qu’il m’a faite en m’accordant une fois de plus un prix spécial. Que toute la gloire soit à lui. Je suis contente d’avoir reçu ce prix. En même temps, cela me rappelle les moments difficiles que j’ai vécus le jour du reportage à la MACO. Ce prix, je le dédie à ma fille Esther Joyce Ouédraogo, qu’il a plu à Dieu de rappeler à Lui, le jour où je réalisais ce reportage à la MACO. Ce reportage a été réalisé dans des conditions difficiles. Je remercie toute la rédaction de Sidwaya pour son soutien permanent et constant. Je remercie mon tonton Dabéré Issaka de la documentation de Sidwaya pour ses conseils. Que la rédaction Internet voit en ce trophée, la récompense de son apport à la réalisation de l’article primé ».
Prix spécial de la LONAB, Mariam Ouédraogo : « C’est la troisième fois que je reçois un prix spécial»
« J’ai reçu le prix spécial de la LONAB, avec mon article : « Femmes sans domicile fixe à Ouagadougou : elles vivent et procréent dans la rue », paru dans le quotidien Sidwaya du jeudi 10 mars 2016. C’est une grâce pour moi, c’est la troisième fois que je reçois un prix spécial aux Galian. Je rends grâce à Dieu. Je considère toutes ces distinctions comme un encouragement et une interpellation à produire davantage d’articles avec plus de professionnalisme. Je voudrais dédier ce prix à l’Agence d’information du Burkina (AIB). Un organe qui m’a accueillie en février 2008 comme stagiaire, alors que je n’avais aucune notion en journalisme. Je pense ainsi, à Jean Philippe Tougouma (ancien rédacteur en chef), à Moustapha Sylla (actuel directeur régional de l’Ouest de Sidwaya), à Aimé Kambiré (actuel rédacteur chef de Carrefour Africain) et à Jean-Clément Nakiribou, une personne qui m’a été d’un grand soutien mais qui, malheureusement, n’est plus de ce monde. Merci également à la rédaction pour son appui et à toute la chaîne de production de notre « Maison commune ». J’ai réalisé cet article alors que j’entamais mon 2e trimestre de grossesse avec beaucoup de malaises et de risques. Mais nous avons atteint notre objectif, grâce notamment à toute l’équipe de reportage, je pense ainsi au photographe, Rémi Zoéringré et au chauffeur, Boubacar Ouédraogo. Je rappelle que ce même article a reçu le premier prix d’encouragement du Centre national de presse Norbert Zongo, le 20 octobre 2016, lors du concours de la meilleure journaliste burkinabè ».
Prix spécial du ministère en charge de l’agriculture et de la Maison de l’entreprise, Afsétou Sawadogo : « Le fait que cet article ait eu un impact positif m’anime de fierté »
« Je suis très honorée d’avoir reçu ces deux prix de la Maison de l’entreprise et du ministère en charge de l’agriculture. C’est lors de la IVe édition des journées promotionnelles du niébé tenue en avril 2016 à Kongoussi dans la province du Bam que j’ai eu l’idée de produire un article sur cette spéculation. J’étais vraiment émerveillée par le fait que le haricot pouvait être transformé en divers produits. Je trouve que l’initiative des autorités burkinabè de valoriser et de promouvoir nos produits locaux est une aubaine pour les femmes transformatrices et les producteurs. Dans mon article, j’ai abordé le volet production, transformation et commercialisation. Le fait que cet article ait eu un impact positif m’anime de fierté. Je remercie les donateurs des prix et également mes confrères et consœurs des Editions Sidwaya. C’est une invite pour moi à persévérer dans mon métier ».
Prix spécial du ministère en charge des droits humains, Joseph Haro: « Toute ma reconnaissance à l’ensemble de mes collègues »
« Je tiens tout d’abord à bénir Dieu pour cette grâce qu’il m’a donnée d’être primé lors de cette nuit des Galian. Je remercie aussi les premiers responsables des Editions Sidwaya qui ont soutenu le projet en mettant les moyens nécessaires à ma disposition pour la réalisation de ce reportage. Toute ma reconnaissance à l’ensemble de mes collègues qui ont contribué à l’amélioration de cette production. C’est un travail d’ensemble qui a été primé ce soir. C’est une grande joie pour moi de recevoir ce prix du ministère en charge des droits humains parce que cela veut dire que les mauvaises conditions de détention des prisonniers et de travail des acteurs des centres pénitentiaires relevées dans l’article préoccupent les plus hautes autorités du Burkina Faso. Tout mon souhait est qu’elles travaillent, en effet, à améliorer ces conditions parce que, comme l’a dit un des travailleurs de la MACO, que tout le monde est un potentiel candidat de la prison ».
Prix spécial du ministère en charge de l’éducation nationale, Moussa Congo : « Je remercie les journalistes qui contribuent à ma formation »
« C’est avec une légitime fierté que je reçois ce prix. J’en suis heureux. En premier lieu, je le dédie à toute la chaîne de production du « journal de tous les Burkinabè », même si in fine, c’est mon nom qui est gravé. Ce sont plusieurs personnes, en réalité, qui ont travaillé jusqu’au produit fini. Je remercie également l’ensemble des journalistes qui, chaque jour, contribuent à ma formation par des critiques pour me permettre d’améliorer ma production. Concernant l’article, je l’ai réalisé dans des conditions très difficiles. ll me fallait parcourir plus de 700 km en 48h et rendre l’article dans un bref délai. Pour cette 4e récompense, je la dédie aussi à tous ceux qui ont contribué fortement à ma formation depuis une dizaine d’années, que ce soit au niveau de la rédaction ou au niveau de l’université. Parce que je suis convaincu que je suis le produit de leurs connaissances et de leurs précieux conseils ».
Propos recueillis par F.M.O