Les syndicats du secteur de la justice burkinabè, dans une déclaration commune rendue publique dimanche, ont annoncé qu’ils allaient observer à partir de lundi une grève de 72 heures pour protester contre des violences exercées sur leurs militants.
L’initiative est six syndicats de magistrats, de greffiers et des Gardes de sécurité pénitentiaire (GSP) constitués du Syndicat des magistrats burkinabè (SMB), du Syndicat burkinabè des magistrats (SBM), du Syndicat autonome des magistrats du Burkina (SAMAB), du Syndicat des greffiers du Burkina (SGB), du Syndicat national des greffiers (SYNAG) et du Syndicat national de la Garde de sécurité pénitentiaire (SYNAGSP).
Selon la déclaration conjointe dont APA a obtenu copie, les six syndicats comptent protester contre les violences intervenues au palais de justice de Manga (capitale de la région du Centre-sud) où leurs collègues ont été séquestrés dans leur lieu de travail au cours de la semaine écoulée.
«Le 8 juin 2017, le palais de justice de Manga a été assiégé par une foule nombreuse disant réclamer la libération immédiate et sans condition de Zoungrana Séni, placé le 5 juin 2017 sous mandat de dépôt à la suite d’une plainte déposée contre lui par Zango Patenema en raison d’une altercation les ayant opposés», renseigne l’écrit.
A en croire les responsables syndicaux, «de 11h jusqu’à 15h30, les acteurs du palais de justice de Manga se sont retrouvés ainsi séquestrés avec des violences et menaces de toutes sortes sans qu’un dispositif d’intervention, durant tout ce temps, ne puisse être opérationnalisé dans ce chef-lieu de région situé à moins de 100 km de Ouagadougou, la capitale, et ce, en dépit des sollicitations répétées des premiers responsables du palais de justice de Manga».
Cette situation n’est que la dernière d’une série de violences et de pressions multiformes vécues par la justice, soulignent les six syndicats avant de réaffirmer avec force l’inviolabilité des enceintes des palais de justice et des établissements pénitentiaires.
Ils exigent en outre la tenue « sans délai d’une rencontre avec le ministre de la Justice, des Droits humains et de la Promotion civique, le ministre d’Etat, ministre de la Sécurité, le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation ».
Cette rencontre, selon eux, devrait permettre «d’échanger sans faux-fuyant sur la situation de Manga, et de façon générale, sur la sécurisation d’ensemble des enceintes des palais et des établissements pénitentiaires».
ALK/cat/APA