L’opposition burkinabè a estimé jeudi, au cours d’une conférence de presse à Ouagadougou, que le projet de loi relatif au code électoral est ‘’inapproprié’’ et ‘’masque une intention malsaine’’.
«L’opposition politique trouve cette démarche très inappropriée, au regard du début de dialogue qui s’était instauré avec le gouvernement sur cette question importante du Code électoral», a déclaré le Chef de file de l’opposition politique (CFOP), Zéphirin Diabré.
Dans sa déclaration liminaire, M. Diabré, par ailleurs, président de l’Union pour le progrès et le changement (UPC), a relevé que «cette manière de faire dénote d’un certain mépris que nous ne pouvons nullement accepter », avant d’ajouter qu’«elle masque aussi une intention malsaine».
Zéphirin Diabré a rappelé que le document a été porté à la connaissance des partis politiques par le ministre de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation, lors d’une rencontre organisée par lui le 30 mai dernier.
De l’avis du CFOP, les partis politiques étaient invités à faire les observations dans un délai d’une semaine.
«L’Opposition s’interroge sur l’opportunité de trancher cette question du code électoral, au moment même où le pays s’achemine vers l’adoption d’une nouvelle constitution qui, justement, balise certains aspects importants du code électoral», a confié M. Diabré.
Pour lui, le choix de procéder à une révision en profondeur du code électoral et le fait d’anticiper aussi l’adoption de l’avant-projet de Constitution en utilisant certaines notions ou appellations entraînent d’ailleurs des incohérences.
Mais le plus gros problème que pose ce projet de loi, pour le premier responsable du CFOP, c’est la remise en cause de certains acquis démocratiques, chèrement arrachés par notre peuple.
Entre autres griefs, Zéphirin Diabré trouve que dans le projet tel que présenté, «on sent très nettement une volonté de supprimer la CENI (Commission électorale nationale indépendante, Ndlr) dans son format actuel et de transférer ses prérogatives à l’administration».
L’animateur de la conférence de presse a au indiqué que le deuxième acquis que remet en cause de fait le projet de loi, c’est le vote des Burkinabè de l’étranger.
«Enfin, un troisième élément qui appelle la suspicion, pour l’établissement et la révision des listes électorales, on a supprimé la carte consulaire pour autoriser l’acte de naissance et les jugements supplétifs», a-t-il renseigné.
Et de marteler qu’à ces éléments s’ajoutent «des bizarreries, qui rendent le document inacceptable, et sur lesquelles l’opposition reviendra en temps opportun».
En conclusion, l’opposition exige du gouvernement qu’il retire purement et simplement son projet de loi.
L’opposition appelle à tous les démocrates, aux organisations de la société civile, aux organisations syndicales, pour qu’ils se mobilisent contre «la forfaiture qui se prépare».
ALK/of/APA