A l’occasion des 20 ans des prix Galian qui célèbrent l’excellence dans le journalisme au Burkina Faso, Sidwaya a voulu en savoir davantage sur la constitution des jurys. La Directrice générale des médias (DGM), Alima Fartha/Ouédraogo a énuméré les principes qui guident la mise en place des différents jurys.
Institués depuis 1997, les prix Galian récompensent chaque année les meilleures œuvres journalistiques dans le paysage médiatique burkinabè, aussi bien au niveau des organes de presse étatiques que ceux privés. A la faveur des 20 ans des Galian, nous avons approché la Directrice générale des médias (DGM), Alima Fartha/Ouédraogo pour lever un voile sur les différents jurys qui apprécient les œuvres au fil des années. Selon Mme Ouédraogo, les prix Galian ont pour vocation de magnifier l’excellence dans le journalisme au niveau national. C’est au regard de cette exigence que la mise en place des jurys prend en compte certains critères. «Tous ceux qui sont concernés par l’organisation de ce concours ont toujours été unanimes qu’il faut un jury qui soit professionnel. Un jury qui a de l’expérience et tous les éléments nécessaires pour apprécier une œuvre journalistique. L’expérience et le professionnalisme sont les principaux critères qui prévalent dans le choix des membres des jurys. En plus, la plupart des membres ont été soit des enseignants en journalisme soit enseignent toujours », a argué la DGM.
Trois jurys sont généralement commis à l’appréciation des œuvres en fonction des catégories. Le dernier né est celui de la presse en ligne qui participe au concours depuis 2013. «Il y a dix membres qui composent le jury de cette catégorie. Parmi eux, on compte des professionnels des TIC, des administrateurs de site web et des informaticiens. En plus, il y a des journalistes spécialistes en informatique et des administrateurs de site web. Nous avons voulu dans ce jury des gens qui ne sont pas forcément des journalistes, mais qui peuvent apporter une appréciation en ce qui concerne certains aspects de la presse en ligne», a expliqué Alima Fartha/Ouédraogo.
«Le jury renouvelé à 40%, chaque année»
Le deuxième jury est celui des langues nationales à savoir le mooré, le dioula, le fulfudé et le gulmancema. Les productions en langues nationales ont commencé à participer aux Galian à partir de 2009. Ce jury, fort également de dix membres, comprend au moins deux auditeurs de chaque parler qui sont des journalistes et des spécialistes en langues nationales. «Dans ce cas précis, nous sollicitons le concours de notre institution spécialisée dans les langues, notamment la direction générale de l’éducation non formelle, qui apporte un regard sur le plan de la sémantique et autre», a-t-elle relevé.
Quant au troisième jury, il concerne la langue française et regroupe la presse écrite, la radiodiffusion et sonore, la radiodiffusion télévisuelle. C’est un jury qui comprend également dix membres. La particularité de ce jury est qu’il tient compte des spécialistes en radio, en télé et en presse écrite. Aux dires de la DGM, c’est la catégorie qui enregistre le plus de candidatures.
«Le jury est composé de telle sorte que si une œuvre est appréciée dans son ensemble par tous les membres, il faut, par exemple, que l’œil du spécialiste en presse écrite apporte un plus à l’évaluation. Il est aussi composé de représentants de la presse privée, de celle publique, des membres de l’administration publique et privée », a-t-elle précisé. L’autre particularité des jurys est qu’ils sont, à chaque édition des prix Galian, renouvelés à 40%.
90% des œuvres viennent des médias publics
Qu’en est-il des critiques à l’encontre du jury? Pour la DGM, il n’y a pas d’a priori à faire sur la crédibilité du jury des Galian. « Le jury ne peut pas se permettre d’être partial. Il a l’obligation d’être impartial. Autrement dit sa crédibilité est en jeu. Tous les médias, publics et privés, et d’autres spécialistes sont représentés dans chaque jury. Donc on ne peut pas s’amuser à tripatouiller les résultats pour récompenser quelqu’un qui n’est pas méritant», a-t-elle clarifié.
A l’entendre, les personnes commises à l’appréciation des œuvres travaillent en toute objectivité, en fonction des critères bien définis et ne se préoccupent pas de savoir qui est l’auteur de telle ou telle production. Qu’est-ce qui explique le fait que bon nombre des lauréats soient issus des médias publics. Sur ce point, Alima Fartha/Ouédraogo a expliqué que 90% des œuvres qui sont déposées pour la compétition viennent des médias publics. «Comme on le dit, plus il y en a, plus il y a de chance de trouver les meilleurs parmi ces œuvres. Je ne peux pas me permettre de faire des appréciations d’un certain niveau, mais je dis seulement que la plupart des œuvres viennent des médias publics. Il arrive aussi qu’il y ait des lauréats au niveau de la presse privée », a-t-elle souligné.
Karim BADOLO