Le collectif des militaires et gendarmes retraités de 2004 à 2015 exigent une compensation financière pour combler quatre années de services dont ils n’ont pas bénéficié contrairement à ce qui fut annoncé en 2003. Ils annoncent qu’après la marche du 24 janvier dernier, cette fois, c’est un sit-in qui sera organisé, dans les prochaines semaines pour se faire entendre. C’est la substance de la conférence de presse animée le jeudi 08 juin 2017 au Centre national de presse Norbert-Zongo.
Leur ponctualité laisse penser à un regroupement de soldats qui s’apprêtent à aller au combat. Heureusement, il ne s’agissait que d’une conférence de presse où ils exigent une compensation financière. A 9h30mn sonnantes et comme annoncé, Ousmane Badini, vice-président du collectif des militaires et gendarmes retraités de 2004 à 2015, se saisit du micro pour livrer la teneur de la rencontre. Sous le regard du reste de l’escouade qui occupait la majorité des places assises sous les appâtâmes du Centre national de presse Norbert-Zongo, il fulmine : « Relayez auprès de l’opinion nationale et internationale notre message de déception et d’indignation face à la manière dont les autorités gèrent notre problème ». La raison du courroux ? Tout comme la marche, le 24 janvier dernier, les quelques dix mille soldats concernés veulent entrer en possession de leur indemnité compensatoire pour plusieurs années de services dont ils n’ont pas bénéficié.
Pour comprendre cette histoire d’indemnité compensatoire, il faut remonter en 2003. A l’époque, le président du Faso, dans son discours de fin d’année prenait la décision d’augmenter l’âge de la retraite des travailleurs de cinq ans. Après la prise du décret d’application, les militaires et gendarmes retraités de 2004 à 2015 s’offusquent que leur ministère ait seulement ajouté 1 an au lieu de 5 comme annoncé. Ils réclament donc quatre années de compensation financière à travers une application intégrale dudit décret, la prise en compte effective du nombre d’années de service pour la pension et l’octroi de la prime d’installation à ceux qui sont partis en 2006. « Nous voulons prendre notre monnaie », a résumé le vice-président.
Les différentes actions entamées n’ont pas eu d’échos favorables. Aux yeux des soldats retraités, c’est une mauvaise volonté de l’Etat, sinon «il y a les moyens pour satisfaire notre revendication », a affirmé Karfo Yaba, adjudant-chef et porte-parole du collectif. Ousmane Badini a poursuivi en disant que des correspondances ont été envoyées au ministre de la Défense mais, « elles sont restées sans suite». Aussi, ils disent déplorer l’attitude de certains responsables qui tentent de nier l’existence de leur problème. En réponse, le Collectif s’est présenté à la conférence de presse avec des documents tirés des archives du gouvernement qui reconnaissaient leur existence.
Le collectif a promis qu’il tiendra un sit-in devant le ministère de la Défense dans les semaines qui suivent si l’Etat mettait toujours en sourdine leurs revendications.
Hadepté Da (stagiaire)